Depuis très longtemps mon regard se tourne régulièrement vers toutes ces personnes qui, d’une manière ou d’une autre viennent en aide à autrui.
J’en vois qui spontanément, de façon occasionnelle, se mobilisent pour une aide au sein de leur famille ou même dans leur voisinage. Le caractère spontané et naturel peut surprendre quelque peu. J’en vois d’autres qui résolument s’engagent dans des structures destinées aux plus démunis .Ces personnes donnent de leur temps de manière régulière et sont heureuses de retrouver leur équipe dans un but tout à fait altruiste. Ces structures sont nombreuses et je salue au passage tout le bien qu’elles répandent là où elles œuvrent. Mon regard se tourne aussi vers tous ces professionnels (elles), et ils sont très nombreux, qui dans leur fonction accordent une grande part de leur temps à l’aide d’autrui, essentiellement par leur écoute.
En regardant ainsi ces « acteurs aidants » je constate avec bonheur, que ce potentiel de « l’aide » est un trésor bien plus répandu que l’on pourrait croire. Il y a donc dans le cœur de beaucoup de nos semblables, cette disposition intérieure à vouloir le bien de l’autre en lui proposant de l’aide. A vrai dire je ne suis pas vraiment surprise de ce constat. Il rejoint bien ma propre expérience professionnelle dans laquelle j’ai pu accueillir bon nombre de stagiaires qui souhaitaient se former pour aider d’autres dans le cadre associatif ou au plan professionnel. Cette prédisposition intérieure à aider l’autre est capitale : elle provoque un élan qui va chercher où s’investir. « Etre proche des personnes, écouter leurs vrais besoins et chercher avec eux ; c’est ce que j’ai toujours voulu faire ! » me confiait cette jeune assistante sociale. Au-delà des aspects matériels, à prendre en compte évidemment, se cache très souvent le besoin de pouvoir parler à quelqu’un et se sentir compris.
Oui cette prédisposition intérieure à aider requiert une belle qualité de présence et d’empathie pour rejoindre l’autre dans ses dynamismes profonds si imperceptibles qu’ils soient !
Cette prédisposition intérieure est en quelque sorte « une bonne terre » pour autrui en attente d’accompagnement. De quoi est faite cette « bonne terre » ? Pour cette femme, qui donne du temps dans cette association de lutte contre l’illettrisme, je suis impressionnée par sa bienveillance et sa patience dans le suivi de ces personnes adultes qui se remettent à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Pour cet homme qui encadre des stagiaires à divers postes dans l’entreprise, c’est la confiance qu’il manifeste dans les capacités de ces jeunes à se développer, pour aucun d’eux il ne baisse les bras : il a vraiment foi en eux ! Chacun a avantage à repérer les ingrédients de sa « bonne terre » : c’est ce qui constitue son « savoir être » qu’il peut développer là où il œuvre. C’est ainsi que se crée un climat humanisant dans ces relations de soutien ou d’encadrement quelle que soit leur forme.
En resserrant notre objectif sur les relations d’écoute et d’aide de type « accompagnement » en plus du « savoir être » indispensable, il sera important d’apprendre à se servir de quelques « moyens » pour que la personne aidée trouve en elle la solution qui lui est accessible pour aujourd’hui. J’entendais le témoignage de ce retraité qui suit régulièrement des chômeurs en recherche d’emploi : « les reflets que nous pouvons faire à cette personne après l’avoir écoutée sont vraiment importants : peu à peu cela l’aident à avoir une autre image d’elle-même : la confiance revient au compte-goutte ! Mais c’est parce qu’elle ressent ce petit filet de confiance qu’elle peut se fixer un objectif pour la quinzaine à venir ».Voilà un exemple de « savoir- faire » (le reflet) qui s’acquiert en se formant et par l’expérience. Le savoir être et le savoir- faire s’épaulent l’un l’autre pour que l’aide devienne de plus en plus efficace.
Parmi vous, amis lecteurs, je suis sûre qu’un certain nombre peuvent reconnaître en eux cette prédisposition intérieure d’écoute et d’aide auprès de leurs proches. Et si cela devenait un trésor à faire fructifier !
Pour d’autres, vous êtes rejoints dans le fait qu’aider la personne a une place centrale dans votre cadre professionnel ou au cœur de votre bénévolat : vous avez des dispositions intérieures et vous aimeriez grandir en capacités dans ce créneau tant vous y sentez l’enjeu important !
Ne laissez pas « votre terre » en friche !
Geneviève Descampiaux, ancienne formatrice PRH
Nous vous proposons les stages » Apprendre à aider » et « Pour une aide efficace aux personnes«
Cet article arrive à point nommé ! Il fait monter la sève en moi, en sortie d’hibernation… la fin d’hiver approche et sens une nouvelle énergie pointée, me donnant comme un élan pour sortir de chez moi et aller vers les autres ! J’apporte de l’aide ou suis une aide régulièrement et il est vrai que je le fais au feeling, sans toujours être satisfaite de ma conduite ou du résultat…
Aider, ça s’apprend !!!
Merci pour les pistes de stages !