Voici que notre pays est plongé dans une expérience inédite et pour laquelle nous n’avons pas de repères ; c’est en vain que nous fouillons notre histoire récente pour y trouver quelque chose qui ressemble à cette atmosphère un peu surréaliste dans laquelle nous sommes plongés.
Cette expérience collective est unique à bien des égards, mais ce qui me frappe aujourd’hui particulièrement, c’est que l’exercice de notre liberté individuelle est vigoureusement interrogé par l’environnement humain et matériel dans lequel nous vivons.
Ce questionnement de l’exercice de notre liberté peut provoquer différents types de réactions en nous : de la frustration, de la colère, de la peur ou même de l’angoisse, de la revendication, de la dramatisation ou de la minimisation etc…Ne craignons pas d’accueillir et d’analyser ces réactions et les mouvements de chacune de nos instances, en prenant le soin de les analyser.
Pour moi, par exemple, cette crise sanitaire et les mesures qui en découlent déclenchent tout d’abord une sorte de mouvement de va et vient entre l’inquiétude devant la propagation du virus et une forme de jugement et de méfiance à l’égard de la parole des médias ; je sens aussi mon corps se cabrer comme un cheval qu’on cherche à contraindre.
Pour chacun d’entre nous, aucune de ces résonnances n’est bonne ou mauvaise en soi ; chacune est, tout simplement, et il n’y a aucun problème à les vivre et /ou les ressentir.
Le problème viendrait si je, si nous restions à cet endroit-là, devenant ainsi le jouet des réactions de notre sensibilité, notre intelligence ou de notre corps. Car en effet, vivre n’est pas seulement réagir à partir de ces zones-là de nous.
Vivre, être nous-même, tout ce que nous pressentons être et rien que cela, nous laisser transformer par ce dynamisme de vie dont nous savons (puisque nous en avons fait l’expérience) qu’il nous habite profondément, peut nous conduire à un effort de volonté : après avoir accueilli et déchiffré ce que nous vivons au niveau de chacune de nos instances face à cette situation, il devient possible de volontairement nous mettre à l’écoute de notre être et notre conscience profonde car ces lieux de notre personne sont les lieux où l’inédit murmure sans cesse.
Au moment de vous présenter mes vœux cette année, je nous avais invités à « prêter l’oreille au murmure du silence ». Il me semble que le temps est venu de croire que le murmure du silence parle aujourd’hui, et de faire l’expérience qu’en notre être, tout nous est donné pour conduire notre vie et vivre ensemble, d’une manière renouvelée, les défis auxquels le réel nous confronte.
Plusieurs d’entre vous êtes déjà dans cet élan : j’entends ici des personnes qui s’offrent pour garder les enfants des soignants, là des personnes qui reçoivent ce temps pour être plus proches de leurs enfants, pour d’autre la musique est plus forte que le confinement ( regardez à cet égard ces vidéos de nos frères italiens qui chantent ensemble depuis leurs balcons ) .
Chers amis blogueurs, c’est bien l’heure maintenant d’expérimenter que la vie de l’être est notre vraie richesse et source d’une vie relationnelle renouvelée et féconde.
Et nous, formateurs, au-delà des décisions que nous avons prises en conformité avec les directives nationales de notre pays, nous demeurons engagés et en recherche auprès de vous, afin de continuer de vous accompagner dans le déploiement de qui vous êtes, dès aujourd’hui, sans attendre la fin du confinement. En effet, plus que jamais, nous voulons vous aider à accueillir toutes les intuitions qui vous sont données pour votre avancée et l’avancée collective.
Que ce temps qui s’ouvre devant nous, inédit dans ses contours, nous propulse dans l’inédit de la vie !
Sylvie Grolleau, formatrice agréée PRH
Merci j’avais besoin de pistes pour mieux vivre ces événements qui remuent énormément au delà du corps en peine de mouvement. Est ce que votre rencontre internationale prh aura lieu ? Tout s’annule petit à petit… AF
Dans ce « confinement qui nous propulse dans l’inédit de la vie » je ressens d’abord une opposition en force entre ces mots, mais j’y ressens profondément une force de vérité
Oui! Merci Sylvie! Pour moi aussi il y a encore deux semaines, c’était le doute et la méfiance vis à vis des médias qui dominaient…Puis l’Espérance !
La pandémie…une opportunité de conversion, d’évolution, de « croissance » des consciences ?
Pour la plupart d’entre nous, nous vivions dans la l’abondance, la liberté, la paix…et nous n’en avions pas conscience !
Pour beaucoup, pour moi, tout juste une larme sur le sort des pauvres, une prière, une obole, une bonne action et je courrais à mes occupations…Je vais m’approcher de ce que vivent ceux qui fuient la misère, la guerre…Je vais avoir un tout petit aperçu de ce que vivent les « réfugiés », les exclus.
Avais-je pris la mesure de notre chance ?… d’avoir accès :
À la nourriture, sans crainte de pénurie, aux soins, à l’éducation…
À la liberté de circuler, de nous réunir pour échanger, manifester, célébrer…
Et, pour les plus nantis d’entre nous, la possibilité de voyager, d’aller au restaurant, d’assister aux spectacles.
Limiter nos déplacements nous fera gagner du temps, des économies d’énergie et en pureté de l’air !
Repenser à ce qui occupe quotidiennement notre temps…Faire le tri dans ce qui est « essentiel » ou pas…Alléger nos agendas remplis de multiples tâches ou réunions parfois interminables, répétitives, infructueuses…Notre « activisme »…Nos « loisirs » parfois trop coûteux en énergie…
C’est peut-être la « fin d’un monde » ou l’homme s’est cru tout puissant ! Et où l’argent est roi !
L’homme, la nature sont fragiles…Nous fallait-il un tel coup de semonce pour l’accepter ?
Puisse cette pandémie redonner à l’homme un peu d’humilité, de « sobriété » et beaucoup de bienveillance et de respect pour lui-même, pour les autres et pour son environnement !
Que nous ayons la force d’oser en notre chambre intérieure, la rencontre avec nous-mêmes, avec le « Souffle » selon nos convictions.
Le confinement va peut-être nous redonner toute la valeur à nos besoins vitaux…et toute la valeur au travail de ceux qui nous nourrissent, qui nous soignent, qui nous portent secours, qui nous éduquent, qui bâtissent, qui ramassent nos déchets, à ceux qui nous informent, nous distraient, nous relient…La valeur du travail qui nous socialise, nous donne la fierté de sentir utile et auquel tous devraient pouvoir avoir accès !
Nous allons redécouvrir le besoin des autres, la soif d’échanges, de rencontres !
En attendant il nous reste la CHANCE de pouvoir communiquer par téléphone, et grâce aux nouveaux médias que certains d’entre nous rechignaient à utiliser : Skype, Whats App…et autres…
Et n’oublions pas notre bonne vieille et fidèle POSTE qui nous permet d’envoyer une lettre, un petit mot, un dessin, un petit colis à celles et ceux qui sont en ce moment coupés de leurs proches et de leurs amis ! Prenez bien soin de vous ! Michelle Czmara Renard
Bonjour,
J’accueille ce message de PRH avec beaucoup de joie. Nous ne sommes pas samedi, et pourtant, PRH nous envoie ce message de soutien. Je me sens aidée, portée dans mes réactions et réflexions. MERCI
Merci Sylvie de cette lecture.
Pour moi, cette crise est comme une chance pour notre monde. C’est bien aussi le sens du mot « crise ». Lorsque ce matin, j’ai lu le sms gouvernemental indiquant le confinement, j’ai d’abord pensé aux personnes âgées auprès desquelles je travaille comme auxiliaire de vie à domicile. Je vais continuer à y aller tant que je ne serai pas moi-même contaminée si cela devait arriver. Et tant que j’y suis autorisée. Je vois beaucoup de révolte autour de moi face à ces mesures, voire des théories complotistes! En moi, c’est la paix. J’en suis moi-même étonnée. La paix et la curiosité: comment vais-je mettre à profit pour moi et pour d’autres, ce temps qui m’est donné par les circonstances? Oui, je sens ce confinement comme une invitation à une plus grande ouverture où mon imagination, mon intelligence doivent trouver des chemins nouveaux; où mon corps va peut-être avoir davantage de repos. Ce temps réveille mon attention.
Nos pays dits développés ont perdu la conscience des épidémies (depuis la grippe espagnole). Nous ne savons plus ce que signifie une haute contagiosité. Je l’ai appris quand je travaillais comme infirmière en brousse au Cameroun et cela me permet d’accepter les mesures prises. Là où je suis, je tente de permettre à d’autres d’entrer dans cette compréhension. Une plus grande solidarité en naîtra peut-être.
Merci Sylvie de me rejoindre et nous rejoindre à travers de cet article, de venir à notre rencontreqlors que nous ne sommes pas un samedi. Merci de venir nous dire que l’inédit de notre être n’est pas pour plus tard après le confinement, mais pour aujourd’hui et qu’il y a urgence à croire que la voix de notre être et de notre conscience profonde nous parle aujourd’hui dans cet apparent silence. Merci!