Pourquoi avons-nous tant de mal à nous faire du bien ?

phlife-det-090-025_a3-1Pourquoi avons-nous tant de mal à nous faire du bien ? Cette question m’interpelle. Pourquoi ces réticences dès qu’il s’agit de prendre soin de soi : se poser, méditer, faire du sport, avoir une bonne hygiène de vie… Pourquoi, si nous ne sommes pas vigilants, avons-nous tendance à glisser à coup sûr sur la pente de la facilité, de la passivité ? Pourquoi ces résistances si fortes quand il s’agit de faire ce qui est bon pour nous ?

Se noyer dans le travail quand notre corps crie son besoin de repos. Manger du gras et du sucre quand nous savons pourtant que cela abime notre corps. Ne pas parvenir à se coucher alors que nous sommes épuisés. Etre incapable de se poser alors que nous avons déjà fait l’expérience des bienfaits de la méditation. Ou au contraire, nous trouver des tas de bonnes raisons de ne pas faire de sport alors que nous savons pertinemment que la pratique physique est indispensable à notre équilibre ?

 Parfois, c’est le défaut d’expérience qui nous empêche de nous rendre à l’évidence. Tant qu’on n’a pas goûté les bénéfices du sport, on a beau entendre que c’est bon pour nous, cela ne nous parle pas. Mais le plus souvent, nous avons fait l’expérience de ce qui nous fait du bien. Et malgré tout, les bonnes résolutions s’étiolent. Après quelques joggings qui nous ont rendus si fiers, on renonce à une course, puis à la suivante et on finit par laisser tomber, honteux.

C’est souvent le même scénario qui survient à la suite d’une session PRH. On rentre vitalisé et dynamisé, nos objectifs bien en tête : se donner des temps d’être, garder des moments pour analyser des sensations, ranger sa maison… et puis le quotidien et la routine ont raison de nos belles intentions.

 Que se passe-t-il en nous ? Chacun connaît ce combat intérieur entre les forces de la vie et celles de l’habitude, des fonctionnements et surtout des dysfonctionnements hérités de notre histoire. On nous a rarement appris, enfants, à écouter nos besoins, respecter notre corps, prendre soin de nous en profondeur. On nous a encore moins souvent appris à écouter nos motivations profondes pour choisir et pour agir. A quoi bon prendre soin de moi si je ne m’accorde pas assez de valeur ? M’occuper de moi, c’est être égoïste ! Comment parvenir à se poser ou à manger plus sainement quand l’activisme ou le chocolat nous ont permis de combler un vide intérieur ? Que risque-t-il de se passer si je change vraiment ? L’inconnu qui s’ouvre fait peur, même si c’est notre bonheur qui est à la clé.

 Alors que faire ? Se laisser aller à la résignation et à la culpabilité ? Surtout pas ! C’est seulement la bienveillance envers nous-mêmes qui peut nous ouvrir une porte. « La liberté se conquiert millimètre par millimètre » : cette phrase d’un moine coréen citée par Alexandre Jollien* dit bien la difficulté à dépasser tous les dysfonctionnements qui nous empêchent de nous vivre libres. Le chemin est long et escarpé, autant le savoir et nous prendre avec douceur. Fixons-nous des objectifs modestes pour ne pas nous décourager. Accueillons toujours avec humilité nos échecs, sans nous juger ni nous condamner. Tentons de comprendre ce qui nous a fait trébucher pour prendre les choses différemment la fois suivante. Et, surtout, revenons à nos motivations profondes, ancrées au cœur de notre être. « Qu’est-ce que je veux pour ma vie ? » Chacun a sa réponse. Quelle est la vôtre ?

Marie-Pierre Noguès-Ledru, collaboratrice PRH

 *Trois amis en quête de sagesse, de Christophe André, Alexandre Jollien et Matthieu Ricard

8 commentaires sur « Pourquoi avons-nous tant de mal à nous faire du bien ? »

  1. Ouf ! Le blog « est revenu ».
    Merci Marie-Pierre pour ce « millimètre par millimètre »… aujourd’hui cela me parle bien. C’est plus d’actualité pour moi que petit pas par petit pas. Un millimètre, ce n’est pas grand chose, mais c’est.
    Bonne route à toi.

  2. Merci pour cet article, dans lequel je me retrouve, et sa question finale : « qu’est-ce que je veux pour ma vie », qui m’interpelle et m’incite à trouver MA réponse.

  3. oui moi aussi MERCI, c’est tellement vrai et tellement concret, (oui c’est aussi la première fois que je laisse un commentaire), et je crois que c’est le combat quotidien de chacun, même à un âge avancé cela sera toujours vrai. Merci de cette invitation a toujours écouté en profondeur
    et tous nous en avons de plus en plus besoin MERCI
    Patricia

  4. Merci Marie-Pierre pour ton analyse trouvée en plein mouvement de compensation avec le chocolat … J’apprécie cet humour de la Vie qui vient me surprendre en flagrant délit et je goûte de me prendre avec douceur intérieure,celle qui pourra peut-être un jour remplacer la douceur gustative du chocolat qui a tant pallié à mon vide affectif. J’aspire à prendre soin de mon corps de plus en plus profondément, le fidèle compagnon de tout mon itinéraire… Allez, je range la plaque et la prochaine fois, je me propose de m’offrir un seul carré au lieu de trois !

  5. Merci Marie-Pierre de nous remettre devant cette question : Pourquoi avons-nous tant de mal à nous faire du bien ?
    En fait, par tous nos mécanismes de compensation, nous essayons de nous faire du bien tout en étant conscient que si cela apaise notre sensibilité, cela nuit aussi à notre corps, à notre bien-être, à notre dynamisme intérieur.
    Il n’est pas toujours facile de se confronter à ses manques affectifs, à son élan coupé, à un corps arrêté. Le chemin est long. Il y a des avancées, mais aussi des stagnations et parfois des reculs. Pour ma part, un des chemins est d’essayer le plus possible de me vitaliser. Qu’est ce qui me fait du bien aujourd’hui, quels sont les moyens que je me donne pour avancer.

  6. Merci pour cette très belle analyse !
    Comme c’est bon de se sentir ainsi rejointe sur le chemin de la création de sa vie !
    Marie-Odile L.

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