« Moi je n’ai aucun besoin ! ». Cette affirmation, je l’entends régulièrement dans mes accompagnements. Et ce n’est pas une posture : la personne croit sincèrement qu’elle n’a pas de besoin. Comment est-ce possible ? Comment peut-on, en toute bonne foi, ne pas avoir conscience de tout ce qu’il nous faut pour vivre ? De même qu’une plante a besoin d’eau, de lumière et d’une terre adaptée pour pousser, chaque ’être humain, organisme vivant, a des besoins bien particuliers pour grandir et se déployer son identité spécifique.
Il y a bien sûr les besoins fondamentaux de notre corps : besoin de se nourrir, de s’hydrater, de se couvrir pour maintenir notre température, d’avoir un espace de vie qui nous permette de nous sentir en sécurité -cela résonne particulièrement en ces temps de guerre.
Il y a ensuite des besoins liés à notre affectivité : besoin d’avoir des relations, d’échanger avec nos semblables. N’oublions pas que nous, êtres humains, sommes des êtres de relation : nous avons tous besoin de nous sentir aimé.e.s, reconnu.e.s, vu.e.s dans qui nous sommes. Nous avons aussi besoin d’avoir une place dans un groupe. Et nous avons tous l’expérience que la non réponse à ces besoins essentiels particulièrement dans l’enfance cause des souffrances qui nous impactent parfois durant notre vie entière.
Il y a aussi les besoins qui sont liés à notre personnalité propre : les personnes extraverties se ressourceront à travers des échanges relationnels tandis que les personnes plus intériorisées auront besoin de calme pour se « retrouver ». La nature est essentielle à certains. D’autres maintiennent leur équilibre avec le sport. Ceux qui ont une intelligence développée ont besoin de comprendre et d’apprendre.
Certains besoins, enfin, sont en lien avec nos potentialités et doivent être satisfaits pour que nous puissions nous déployer. Par exemple, les artistes, pour créer, peuvent avoir besoin de nourrir leur sensibilité. Les personnes qui ont un lien fort à une transcendance auront besoin de silence et d’espace intérieur pour rejoindre cette dimension en eux…
Prendre en compte nos besoins n’a donc rien d’égoïste. C’est le moyen indispensable pour rester en vie mais surtout pour vivre à partir de qui nous sommes. Ne pas tenir compte de cela, c’est prendre le risque de ne pas déployer nos talents spécifiques.
Cette manière de voir est plus constructive et audible pour tous ceux qui sont persuadés que « s’écouter, c’est mal » !
Quel malentendu ! Si nous ne nous écoutons pas, comment savoir qui nous sommes, ce que nous portons en nous et comment le vivre ? Et ce ‘comment’, cela passe d’abord par l’identification et la prise en compte de nos besoins propres. Je précise « d’abord », parce que la prise en compte de nos besoins n’est pas une fin en soi mais un moyen. A nous ensuite de prendre du recul : mon besoin est-il compatible avec le besoin de l’autre ? demande-t-il une satisfaction immédiate ou peut-il être différé ? Quelles sont les différentes façons de le satisfaire ? Laquelle est préférable pour moi et dans mon environnement donné ?
Et vous, quels sont vos besoins ? Les connaissez-vous ? Apportez-vous du soin à les satisfaire ? Que se passe-t-il quand vous les ignorez ? N’hésitez pas à partager votre expérience : elle nous enrichira.
Marie-Pierre Ledru, Formatrice agréée PRH
Nos besoins sont essentiels et en tenir compte c’est se respecter et respecter les autres à qui nous pouvons donner le meilleur de nous. Et remercier pour tout cela c’est encore mieux.
Il n’est pas toujours évident d’identifier son ou ses besoins.
Mais le fait même de me poser la question peut me mettre en chemin.
Merci de nous ramener aux fondamentaux de PRH.
Dante ecrit: « au milieu du chemin de notre vie/ je me trouvai dans une forêt obscure/ je m’aperçus que la voie droite était perdue… »
« Je n’ai pas de besoins »… disent certains qui viennent …. au demeurant, demander « une relation d’aide »!
Mais quel est donc ce BESOIN enfoui et donc non explicite, quels sont donc ces besoins qui n’osent se ressentir ni se dire?
« j’ai besoin de courir, de danser, de chanter,
J’ai besoin de temps gratuit, de grands espaces, de voyages immobiles,
J’ai besoin de musique dans le vent, de giclée d’étoiles et de brassée de jonquilles,
J’ai soif de ta main, de tes yeux, de ton rire
J’ai faim d’intensité, de grâce, d’éternité,
J’ai besoin de me sentir VIVANTE,
J’ai besoin d’une Parole in-attendue, non-convenue, hors cadre, hors norme,
J’ai besoin de SENS pour et dans ma Vie »….
Cette quête du Sens ne serait-elle pas finalement derrière toute demande « d’aide »?
« Aidez -moi à oser écouter, entendre ce cri premier et primal: pourquoi vivre, pour-quoi vivre, ou vais-je, comment se peut-il que quelque chose existe plutôt que rien ?
Aidez-moi à marcher, aidez moi à avancer dans le sens et la direction et avec tous mes sens, dans le Sens de ce qui cherche en moi à se déployer, à rayonner et à féconder de manière unique… par ce que , au Fond, n’est-ce pas cela « exister »?