Nous avons eu la chance de pouvoir accueillir chez nous un petit garçon de ma famille, Basile, âgé de 2 ans. En l’espace de quelques jours, je me retrouve à nouveau propulsée dans ce merveilleux monde de l’enfance où tout est découverte et apprentissage. Et Basile, du haut de ses 2 ans, par ses réflexes naturels, me remet en contact avec ces précieuses attitudes qui nous aident à vivre tout au long de la vie, et qui ne sont pas réservés à l’enfance.
Patience ! Laisser le temps de refaire, inlassablement, le geste nouveau , pour l’intégrer, et laisser aussi le temps d’entrer en relation : je le regarde donner à manger au chat, croquette après croquette, en donnant juste quelques conseils de précaution pour que l’espace de sécurité de chacun soit respecté. Cela permet ainsi à l’enfant et à l’animal de s’apprivoiser mutuellement, progressivement. Et je me sens invitée à me redonner du temps, de la patience pour ce que j’ai du mal à apprendre ( utiliser certaines fonctions de mon ordinateur par exemple…) , et à donner du temps de qualité à la préparation des repas, au rencontres, aux espaces de relation..
Ecouter ! A chaque passage de train, d’avion, à chaque cri d’oiseau, Basile s’arrête et pointe le doigt vers son oreille. Et je m’arrête avec lui pour écouter tout ce qui se passe autour de nous. Nous vivons dans un monde habité ! Cela m’invite à me mettre à sa portée, lui qui découvre tout, avec une oreille neuve, et à ré-entendre ce que j’ai tendance à oublier.
Oser ! A la piscine, je l’encourage à passer de la position assise et prudente en haut des marches à s’enhardir à nager là où il y a plus de profondeur, un peu cramponné quand même, puis il ose sauter dans l’eau en tenant juste la main, sans s’offusquer de boire la tasse, après avoir franchi toutes les étapes dans des bras secourables si besoin. Cela m’encourage à choisir d’être accompagnée, en osant entreprendre dans les secteurs où je me sens moins assurée, mais où j’ai envie de me lancer.
Rester présent, attentif au réel intérieur, et respecter la qualité de concentration : Quand il mange, il déguste et commente avec satisfaction « è bon ! », quand il est absorbé dans une contemplation, je le vois concentré attentif et immobile, et quand il a mal, il pleure. L’enfant exprime sa sensibilité en lui accordant toute la place qu’elle mérite (d’ailleurs, il ne peut pas faire autrement, à 2 ans !). Est ce que je me donne l’autorisation d’écouter les messages transmis par ma sensibilité, pour respecter mes besoins, réguler mon climat intérieur, et vivre connectée à l’instant présent ? Ou est ce que j’ai tendance à occulter ou « zapper » ce qui se passe en moi ?
Vivre la sagesse de son corps : Respecter les rythmes, les heures de repas et les siestes avant d’être exténué .. ça, c’est difficile pour chacun de le faire s’il est sans arrêt stimulé. Nous avons besoin de poser des limites, un cadre sécurisant, des moments calmes favorisant le repos qui permettra de recharger les batteries avant d’entreprendre de nouvelles aventures ! Je n’ai jamais aussi bien dormi qu’en écoutant mon corps, après avoir couché Basile !
Si cela vous intéresse, Aider mes enfants à grandir est un stage qui aide à retrouver les repères éducatifs propices à la croissance des enfants.. et à la nôtre !
Anne Tricault, animatrice agréée PRH
Merci Anne pour ce bel article qui m invite à observer davantage mes enfants et à apprendre d eux.
1. Patience,
2. Écouter,
3. Oser,
4. Rester présent,
5. Vivre la sagesse de mon corps :
Ces petits bonshommes et petits bouts de femmes
nous apprennent tout autant, sinon plus, que nous,
sur cette vie à observer, à construire, à explorer.
Cette semaine, c’est décidé :
je me laisse vivre ces 5 points.
Merci Anne pour ce beau partage.
VG
Anne, je trouve très instructif le parallèle entre l’observation que tu fais de Basile, et la leçon que tu en tires pour toi. Les tout-petits sont donc susceptibles de nous enseigner !!! à nous écouter, à nous exprimer, à oser, à faire confiance, à être patient… Je goûte à cette belle communion.
Magnifique Anne ton partage ! Il dit de toi que tu es une apprenante sans cesse parce que tu sais voir et te laisser instruire avec humilité, ne te campant pas sur l’adulte que tu es et qui sait. C’est une très belle attitude que tous les adultes ont à apprendre. Le monde irait mieux parfois ainsi !!!
Agnès
Merci beaucoup, Anne pour ton partage. Il entre en résonance avec l’émerveillement que je vis depuis la naissance de notre petite fille face à ce dynamisme de croissance si vivant en elle, se déployant très naturellement, si justement en elle et la propulsant vers la Vie, sa vie …
Il n’y a pas « d’éducation » à proprement dire à faire à ce niveau là, juste à soutenir ce déploiement par un environnement favorisant et une présence aimante, veillant à ses besoins … Emerveillant en effet ces attitudes spontanées, interrogeant les miennes … Ces tout-petits, maîtres de Vie, quelle Merveille à accueillir !
En lisant votre article,Anne,m’est revenu en mémoire Victor Hugo et ce touchant poème :
Lorsque l’enfant paraît
Le cercle de famille
Applaudit à grands cris
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux…
C’est bien ce que je vis chaque fois que je croise un enfant,je sens mon visage s’illuminer,mes yeux briller et une joie juvénile monter de mon être. Ce petit Basile m’a mise en joie ce matin et retoucher à ce monde de l’enfance où tout est découvertes et apprentissages me montre que ,quelque part , je ne l’ai jamais quitté , tant ma soif de découvrir et apprendre reste un immense besoin qui,tant que la vie circulera en mol trouvera à se désaltérer. Tant de richesses à découvrir, à comprendre…C’est un menu rare à honorer,aux saveurs toujours nouvelles qui incitent à « OSER » encore,parfois hors des sentiers battus,routes nouvelles,qui isolent parfois et comme l’enfant s’appuie sur cette main tendue qui le guide ,cette parole réconfortante ,je peux m’appuyer sur ma solidité intérieure, ce pilier érigé au fil des années m’appuyer sur cette sagesse qui se construit au fil des expériences. ..de l’enfant sage à cette sagesse paisible,fruit de ces précieuses attitudes qui aident à vivre à à tout âge .
Cette dernière strophe de Victor Hugo,véritable prière, me touche particulierement:
Seigneur! Préserrvez-moi, préservez ceux que j’aime
Frères, parents,amis et mes ennemis mêmes
Dans le mal triomphants,
De jamais voir Seigneur! l’été sana fleurs merveilles.
La cage sans oiseaux,la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !
Merci Anne.
Françoise
Découvrir le monde avec nos yeux d’enfant.. Quelle belle expérience vous m’offrez Basile et toi à prendre ce temps de vivre ce temps bien présent. Ecole d’apprentissage, de connections à soi et de rires d’enfant retrouvés. Merci Anne