Maud a eu très tôt dans sa vie le désir de se connaître mieux, de se comprendre, d’améliorer ses relations aux autres et a débuté sa formation PRH il y a plusieurs années : elle a suivi des stages, s’est fait accompagner régulièrement. Aujourd’hui elle connaît ses qualités et ses valeurs, elle se sent plus solide et heureuse dans sa vie, elle est capable de mettre des mots sur ce qu’elle ressent, de prendre de bonnes décisions pour elle, de conduire sa vie de manière plus autonome, de demander de l’aide quand elle se sent en difficulté… Bref, elle a avancé ! Pourtant ce matin au milieu d’une session, suite au partage d’une personne du groupe, Maud s’assombrit, quelque chose se passe en elle… Très vite, elle sent, suite à cette écoute, qu’elle dévalorise ce qu’elle a écrit, elle ressent son partage insignifiant ; pire, elle se sent nulle. Maud est découragée, ce mécanisme de comparaison qui enclenche celui de la dévalorisation d’elle-même, elle le connaît bien ; au fil de son cheminement, elle l’a travaillé avec son accompagnatrice ; elle croyait l’avoir réglé et voilà qu’il ressurgit dans cette situation.
N’avez-vous pas parfois fait ce même genre d’expérience que Maud ? Celle de vous sentir plus solide, d’avoir la sensation de votre avancée, et un jour, suite à une rencontre, un évènement ou dans une situation, de constater que vous êtes rattrapé.e par une réaction disproportionnée et répétitive que vous pensiez avoir réglée. Alors vous avez pu avoir la sensation d’une régression, engendrant du découragement, et même peut-être la sensation qu’il vaudrait mieux tout arrêter, que vous ne vous en sortirez jamais.
Oui, je crois que beaucoup d’entre nous se retrouvent dans l’histoire de Maud : c’est l’histoire d’un cheminement de croissance ! Nous prenons des moyens divers pour grandir en solidité et, de fait, nous découvrons nos qualités, nos capacités, nous les expérimentons, nous nous sentons plus solides : nous devenons une personne plus existante, nous trouvons notre voie, nous nous réalisons dans un métier, nous sommes plus heureux.se dans notre vie affective.
Un cheminement c’est aussi repérer, comme Maud, que parfois je suis ramenée à mes dysfonctionnements, qu’il y a des choses qui se passent dans ma sensibilité et que je suis alors coupée de mon être, que toute ma personne ne peut pas vivre. Mon moi-je peut voir tout le travail que j’ai fait et il peut me juger : « je n’en suis encore que là ! je n’y arriverai jamais !… », phénomène qui aggrave les choses. Il peut aussi dramatiser, minimiser : est-ce que ça m’aide ? Je ne le crois pas.
Dans ce cheminement, j’essaie d’analyser ma sensation, de me comprendre ; ça passe aussi souvent par me faire aider par la personne qui m’accompagne.
Je peux retomber sur mes réactions disproportionnées : elles sont répétitives. Peu à peu, je vais faire un lien avec mon histoire, comprendre d’où ça vient ; mais il faut du temps avant de retrouver ma capacité à exister dans ce qui aujourd’hui n’arrive pas encore à vivre pleinement. PRH propose une formation en ligne pour travailler ses RDR.
A partir de mon dynamisme de Vie je vais me rééduquer : au lieu de me rabâcher que « je suis nulle », il y a un moment où je me dis : « ça suffit ! ça abîme mon être, ça m’abîme, je choisis d’arrêter de m’abîmer, ça ne m’aide pas ! ; j’ai des choses qui vont bien dans ma vie : un mari, un métier… ». Autrement dit, je vais essayer de ne pas retomber dans le trou noir dans lequel je tombe régulièrement. Je mets ma volonté en œuvre pour revenir à mes avancées, à mes qualités. Je décide de me remettre en vie et je cherche par quel moyen. Déjà, je vis un aspect de mon être quand je me vis« chercheuse du chemin », je vis peut-être aussi mon goût de la vérité sur moi, ou ma détermination à avancer dans ma vie. Me rééduquer, cela peut passer par mes mains, mon corps : par exemple, prendre mes peintures et exprimer mes sensations, vivre ma créativité ; ou jardiner ; ou aller marcher dans la nature, me laisser toucher par la vie autour de moi et m’émerveiller ; ou encore choisir de me relier à une personne bienveillante… Bref, je rééduque le bon fonctionnement de mon être ; je l’écris sur un cahier de croissance, pour intégrer cette avancée.
Petit à petit, je vais me sentir plus forte ; des liens vont se faire avec mon passé, avec mon histoire, entre l’évènement d’aujourd’hui et l’évènement de mon histoire ; comme entre ce que je ressens aujourd’hui et ce que j’ai ressenti dans mon passé et que je n’ai pas pu dire, qui est resté bloqué, ce qui a inscrit des poches de souffrances dans ma sensibilité et dans mon corps.
Alors oui, pendant tout un temps, même si je travaille beaucoup sur moi, mes dysfonctionnements reviennent. Un jour, quand mon être aura acquis plus de solidité encore, je pourrais ressentir ma blessure comme quand j’étais enfant, avec tout ce qu’elle renferme de sentiments négatifs pour les personnes qui l’ont provoquée. Mais ça peut prendre du temps. Et je continue d’avoir besoin de ma volonté pour me rééduquer.
Cette volonté, il me faut l’arrimer à quelque chose de plus fort, de solide en moi : le goût de la vérité, une détermination à être moi, une acceptation, un amour profond …
Il faut savoir que c’est un cheminement au pas à pas. Aujourd’hui, l’important est de vivre de plus en plus mes qualités, mes capacités, mes valeurs, ce pour quoi je me sens fait.e, vivre mes liens importants, m’ouvrir à une transcendance : le choisir et le mettre en œuvre par mes décisions et actes concrets. Alors, la Vie gagnera du terrain !
Ce chemin de rééducation peut s’apprendre, entre autres, grâce à la session « Vivre avec plus d’harmonie en moi », une session capitale dans un cheminement de croissance, car elle permet de faire le clair sur les fonctionnements ajustés et sur les dysfonctionnements de chacune des instances de sa personne, afin de devenir capable de mettre en place leurs fonctionnements ajustés.
Courage et détermination chers amis blogueurs ; nous sommes à vos côtés dans cet apprentissage fructueux pour plus de vie!

Marie-Odile CROZAT, Formatrice agréée PRH.
Merci Marie Odile pour cet article bien clair et aidant. Il n y a plus qu à vivre de son être, encore et toujours!
Merci, merci, Marie-Odile pour cet article qui me rassure et me parle bien.
En effet, combien de fois, face à l’une de mes réactions, je me suis dit : « avec tout le travail que je fais sur moi depuis tant d’années, j’en suis encore avec cette réaction disproportionnée ».
Cet article me met dans le projet de passer du « LAMENTABLE » au « AIMANTABLE ».
C’est-à-dire, que quand j’observe une réaction disproportionnée :
– au lieu de me lamenter, me culpabiliser, ruminer, me dire : « Zut, j’en suis encore là » ;
– me laisser « aimanter » par ce qu’elle me dit. Si je l’ai repérée, c’est que je suis prête à la travailler ; c’est qu’elle est mûre, comme un fruit, pour que j’aille la cueillir et la travailler.
Bonjour Marie-Odile,
Merci pour cet article.
Ce que j’en retiens est la phrase suivante : « Un jour, quand mon être aura acquis plus de solidité encore, je pourrais ressentir ma blessure comme quand j’étais enfant, avec tout ce qu’elle renferme de sentiments négatifs pour les personnes qui l’ont provoquée. » Je comprends mieux pourquoi à PRH on insiste tant sur la croissance de l’être et pourquoi certaines blessures restent si longtemps comme enfermées dans des poches de souffrance de la sensibilité : c’est comme si elles attendaient de recevoir l’attention et la bienveillance dont nous aurions eu besoin au moment de l’événement blessant. Et nos RDR peuvent alors être vues comme des appels de celui ou celle que nous étions alors et qui s’est enfermé dans cette poche de souffrance pour être accueilli dans son vécu par quelqu’un qui incarne les qualités d’être attendues.
N’est-ce pas ?
Bien cordialement,
François JURBERT
Oui, François, tu as bien perçu l’importance d’acquérir de la solidité au niveau de l’être pour travailler ses RDR efficacement.
La RDR est une réaction à une situation, un évènement ou une personne; elle est le signe d’une souffrance du passé, conscientisée ou pas, qui s’est imprimée dans la sensibilité et le corps. Cela signifie toujours que l’enfant que nous étions a manqué… Il s’agit de prêter attention à nos sensations d’aujourd’hui pour pouvoir, en son temps, exprimer ce vécu douloureux d’enfant refoulé.
Bonne suite à ton cheminement. »
Marie-Odile