Ces dernières années, les manières d’entrer en retraite se diversifient de plus en plus. Pour certains, ce sont des poursuites d’activités ou l’engagement dans une nouvelle activité professionnelle, tout en percevant une retraite. Pour la plupart c’est une nouvelle étape de son parcours de vie. C’est un passage important.
L’entrée en retraite est attendue. Elle est aussi redoutée.
C’est souvent attendu. Enfin la retraite ! Les dernières années ou les derniers mois pour un bon nombre d’actifs ont pu paraître longs jusqu’à ce jour. Cela se comprend par la pénibilité du travail effectué, par l’usure physique ou psychique, par les conditions liées à l’exercice de son activité professionnelle, par les mutations qui sont moins faciles à entreprendre. C’est aussi une étape de la vie : après l’enfance et l’adolescence, l’entrée dans la vie active comme on dit, le déroulement de son parcours professionnel plus ou moins sinueux, avant d’arriver à la retraite.
C’est aussi redouté. La principale peur est de rencontrer l’ennui, la solitude. Autant la vie d’avant est rythmée, par l’entreprise, les demandes des clients, les jours et les horaires de travail … autant, lors de la retraite, chacun devient le propre artisan de chacune de ses journées. Les relations sont bouleversées. Que deviennent celles liées à la vie professionnelle ? Quelle capacité le retraité a-t-il de créer de nouveaux liens ?
Pour éviter l’ennui, il est tentant de s’engager (à corps perdu, peut-être !) dans des loisirs, ou des engagements bénévoles … au risque d’être plus occupé qu’en activité professionnelle.
Que c’est bon, de disposer de beaucoup de temps pour danser, jouer, partir en voyage … ?
Que c’est bon de prendre le temps de vivre à son rythme !
Que c’est bon, d’être attendu, apprécié, presque indispensable, par un engagement associatif !
Entrer en retraite ou entrer dans cette nouvelle étape de sa vie, de quoi s’agit-il ?
Arrivé à cette étape de la vie, il semble bien que la personne retraitée soit renvoyée dans un face à face avec elle-même : la question du sens de sa vie, est latente. Il est alors fréquent d’élaborer des projets susceptibles de donner du sens à sa vie de retraité. Le risque de chercher à combler un vide peut être grand. Et si ce passage à une nouvelle étape était une occasion à saisir, pour s’ouvrir à ce que la vie prépare pour ce devenir tout proche !
En regardant les dernières années de la vie professionnelle, il n’est pas rare d’entrevoir une ou des pistes qui semblent attractives pour ce lendemain qui arrive. Ce qui est visible parfois, n’est qu’un 1er pas à entreprendre et à vivre, afin d’entrevoir la suite. Pour Bruno, qui se prépare à marcher vers St Jacques de Compostelle, son besoin est surtout d’expérimenter deux mois de solitude. Il aspire à ce temps pour lui seul, tandis que son conjoint poursuit son activité professionnelle encore quelques temps !
Est-ce que ce qui se profile permet d’entrevoir une suite du fil rouge de sa vie ?
Tel est mon souhait pour celles et ceux qui sont embarqués dans leur retraite !
Hilaire Babarit, formateur agréé PRH
Quand l’approche de la retraite faisait émerger la part de moi même mal construite et qui soudain demandait à être comprise…
Mon être s’est construit grâce à une vie d’enseignante riche de rencontres humaines,gratifiante,épanouissante…Le sens de ma vie bien réel dans l’appartenance à la famille enseignement catholique au service de la jeunesse…Piliers solides pour VIVRE DEBOUT!Ces piliers soutenaient le pilier faible:ma vie affective peu construite et la solitude qui s’y rattachait et qui commençait à se vivre douloureusement avec la perte de ma vie relationnelle professionnelle. ..
Quelle chance d’avoir su dire, au début de la retraite, à tous ceux qui voulaient m’embarquer dans de nombreux engagements: non, pas maintenant,j’ai besoin de savoir QUI JE SUIS sans « travailler »…
Quelle chance, alors ,d’avoir connu votre école PRH et d’avoir pu faire le clair sur ce « pilier faible » de mon être, pour cela il me fallait du temps « vide » pour ressentir ,analyser ,travailler,accepter…
Aujourd’hui,je vis mieux cette retraite,consciente de mes forces et faiblesses,réaliste et moins idéaliste,en meilleure harmonie avec la « solitude » et à la veille de m’engager à nouveau dans une nouvelle Mission.
Prendre le temps, se laisser transformer fut source de renouveau pour ma vie
Merci Hilaire .
Françoise
Merci Hilaire pour ce témoignage et pour cette belle occasion pour pouvoir témoigner à mon tour. Après quelques années de formation à PRH, pressentie l’axe de mon agir essentiel, j’ai commencé à sentir mon milieu professionnel non seulement ne me construisant pas, mais me détruisant beaucoup plus car je sentais mes forces et mon énergie et mon temps investis inutilement. Je refusais de continuer à passer des journées en activité non profitante pour moi. Plus le profil du chemin de l’axe de mon agir se précise en moi, plus mon refus à la continuité de mes activités professionnelles se faisait sentir plus pressant en moi. Cela m’a conduit à prendre ma retraite anticipée. Quelle merveille! Merveille d’être disponible, merveille non seulement d’être maître à bord de ses activités, et surtout d’être maître du choix de ses activités. Mes premiers avantages: je me suis débarrassée à mon réveil de ma peur d’être en retard. Le temps est devenu devant moi, je ne courrais plus derrière lui. J’ai libéré mon imagination de faire, ne plus lui imposer un mode de faire ne lui appartenant pas et répétitif. Sentir le bonheur et la joie de l’effort consenti. Se sentir se réaliser à travers ses activités, …
Enfin bref en tant que retraitée, je vis pleinement un temps pour moi et un temps pour autrui. J’ai réajusté mon activisme et j’ai commencé à expérimenter un travail à partir de mes réalités d’être qui donnent plus de sens à ma vie. Cette nouvelle vie, m’occupe, ne me laisse vivre le vide, elle m’a permis de tisser de nouvelles relations avec les autres d’une qualité meilleure: construisante et profonde.