Je vous entends d’ici : « Quoi ? Sur le blog de PRH, on publie un article qui fait l’éloge de l’argent !!? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ! Ils ont changé, ou quoi ? » Rassurez-vous, je ne m’apprête pas à célébrer le culte de l’argent, mais à vous proposer quelques observations sur notre rapport à l’argent.
Tout d’abord, en soi, l’argent, ce n’est ni bien ni mal. C’est un outil pour favoriser les échanges entre les êtres humains : échanges de biens matériels, de services, de travaux… Au fil de l’histoire des hommes, cela s’est révélé plus efficace que le troc, et cela a favorisé l’essor économique des nations. Comme tous les outils, il est utile s’il est bien utilisé, et dangereux sinon. Comme un marteau, très bénéfique pour planter un clou, et néfaste si on s’en sert comme arme.
Pourquoi l’argent occupe-t-il tellement de place dans nos existences ? Il y a des raisons évidentes : il nous faut un minimum de revenus pour répondre à nos besoins vitaux (logement, nourriture, santé, vêtements…) et pour vivre des activités qui contribuent à notre épanouissement (culture, loisirs, vacances, formation personnelle…)
Et puis, nous vivons dans une société de consommation, qui accorde à l’argent et aux biens matériels une importance considérable. L’avoir est souvent considéré comme un but dans la vie, un gage de réussite, un rêve à atteindre.
Il y a aussi tout ce que notre histoire a façonné en nous, qui conditionne notre rapport à l’argent.
Nous avons des croyances sur l’argent. Selon notre milieu de vie, passé ou présent, avoir de l’argent est bien, ou est mal. Faire des économies, une nécessité, ou une aliénation. Être généreux, un geste noble ou un acte de faiblesse. Payer ses impôts, une contribution nécessaire au bien commun, ou se faire spolier par l’Etat. Les biens matériels peuvent être valables juste pour leur usage, ou être sacralisés.
Nous avons aussi un vécu affectif par rapport à l’argent. Si nous, ou nos parents, ont souffert de précarité, il est probable qu’un besoin exagéré de sécurité conditionnera notre rapport à l’argent. Mais si une personne importante à mes yeux d’enfant a accordé plus d’importance à l’argent qu’à moi, il est possible que j’associe argent à égoïsme ou malheur, et que cela influence grandement mon rapport à mon compte en banque ! En fonction de nos blessures affectives, on peut utiliser l’argent pour être reconnu en cherchant à en avoir toujours plus, ou en étant d’une générosité sans limite pour être apprécié… Ce ne sont là que quelques exemples parmi bien d’autres : l’argent cristallise beaucoup de nos besoins affectifs disproportionnés… Notre rapport à l’argent peut influencer nos choix, nos relations, notre capacité de réaliser telle aspiration, et donc notre croissance et le déploiement de notre personnalité.
Faire le clair sur ce qu’on vit par rapport à l’argent et aux biens matériels s’avère donc très utile pour mener sa vie de manière cohérente. Pour qui veut mieux se connaître et être plus heureux, analyser sa relation à l’argent est une piste performante !
L’argent est un sujet souvent tabou ; or, on vérifie que, dans ce domaine comme les autres, la parole libère. On peut apprendre à vivre l’argent comme un moyen utile pour sa vie, sans en être esclave ou dépendant. On peut apprendre à faire des choix de dépenses ou d’investissements pleinement cohérents avec ses valeurs essentielles. Alors, l’argent devient une bonne chose, utile pour la vie. L’argent devient un outil nécessaire, un moyen et non une finalité. Et l’on peut dire, enfin : vive l’argent, au service de la vie !
Régis Halgand, formateur agréé PRH
PS : « Explorer ce que je vis par rapport à l’argent et aux biens matériels » est un stage très intéressant pour faire le clair sur ce secteur si important dans nos vies. Je vous le recommande vivement si c’est un sujet sur lequel vous souhaitez avancer.
J’ai, à mon avis une bonne relation à l’argent. Ce qui m’aide c’est que j’ai peu de besoin , peu de besoin d’argent. Je peux me promener en ville, sans acheter quoi que ce soit. Pour l’ahat de vêtements je préfère acheter ce dont jai besoin dans les associations . Ce sont des vêtements d’occasions , mais qu’importe… L’acte d’achat répond à un besoin précis, il n’est pas inconsidéré.
Je me rends compte que je dois accorder plus ou moins d’importance à l’être plutôt qu’à l’avoir, au bien-être plutôt qu’à l’apparence. Merci la vie….
Merci, Régis, pour cet article.J’ai depuis longtemps envie de faire ce stage pour clarifier mon rapport à l’argent que je ne considère que difficilement comme un bien qui m’appartienne, alors même que je le gagne par mon travail. Je m’en sens toujours dépositaire, pour mes besoins légitimes, certes, mais surtout pour aider ceux qui en auraient besoin. J’ai envie d’aller regarder cela de plus près, mais je ne sais pas quand je le pourrai. En tout cas, cet article éveille déjà en moi des pistes auxquelles je n’avais pas pensé!
Merci Régis de remettre ce sujet sur le tapis, car pour ma part j’aurais tendance à le remettre sous le tapis… Mais cela me donne le goût pour aller le revisiter, m’y apprivoiser, l’accepter tel qu’il se présente à moi.
Comme je me sens en phase et synchro avec ces questions si essentielles par rapport à ma relation à l’argent, ma représentation, mon histoire, mes croyances à son sujet. Cela me fait du bien de vous lire, Merci!