Saints ou Sorcières…

La fête de Halloween, dont l’origine est celte, avait pour sens, au départ, de  fêter la fin de l’été et  la moisson. Les villageois  éteignaient leurs feux domestiques et allaient les  rallumer à un feu commun pour se protéger des «  mauvais esprits ».

 C’est la période de l’année où les nuits rallongent…

 C’est la veille de la fête de « Tous les Saints » (1er novembre) et l’ avant-veille de « la fête des morts »(2 novembre) dans la tradition catholique.

Ce qui me frappe, c’est que, de tradition populaire, il y a un besoin de fêter  cette période de l’année dans les pays de l’hémisphère Nord.

Et le nom de Halloween, signifie « veille de la fête de tous les Saints »

N’ont-elles donc aucun rapport ?? ces 3 fêtes fêtées si différemment !

Si je regarde ce qui mobilise les hommes et femmes d’aujourd’hui et au-delà de tout l’aspect commercial sur lequel je ne m’étendrai pas.

Il y a un besoin de fêter la fin de la période estivale, l’arrivée de l’automne et des fruits et récoltes de saisons dont on fait des réserves pour l’hiver.  

De se préparer aux nuits plus longues de l’automne.

De se protéger de ce qui peut nuire à la vie et à la santé.

Et dans l’imaginaire populaire,  c’est symbolisé par des légendes, des contes.

Les  Celtes  fêtaient alors la nouvelle année et cherchaient à se protéger de « puissances maléfiques »

En Irlande, Jack o’ lantern  jouait des tours au diable et s’était fabriqué une lanterne par lui-même pour défier l’obscurité.

Tradition reprise en Irlande, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, au Canada…où les personnes cherchent à la fois à fêter les fruits des mois passés et à conjurer tout ce qui peut nuire à la vie !

Ceci prend la forme de déguisements, de jeux, de collectes de friandises par les enfants avec la « menace » d’un mauvais tour, de faire peur, et de se faire peur, ensemble, au départ dans un village puis maintenant un peu partout

Et puis, il y a la fête de la Toussaint dans la tradition catholique, Toussaint signifiant «  tous les saints ». Un jour où l’église catholique choisit d’honorer des personnes qui ont marqué leur époque, fait du bien à petite ou à grande échelle, joué un rôle dans le monde où il vivait, en fidélité à leur foi.

Ce qui me frappe, c’est le « tous » 

En effet, je crois depuis longtemps que beaucoup de personnes dans le monde, humbles, porteuses de vie et de paix  ont marqué aussi leur pays ou leur époque au même titre que les « saints » des chrétiens. Je crois aussi que des personnes à la vie « ordinaire » peuvent être porteuses de neuf et être fécondes par l’amour qu’elles donnent tout au long de leurs vies. Il en est ainsi pour tout être humain qui se met en chemin de devenir lui–même et de chercher « sa place et son rôle dans le monde » avec le plus de justesse, et de cohérence possible, relié à « plus grand que lui en lui ». Je demeure touchée par cette fête de « tous les saints » qui pour moi est aussi l’occasion d’entrer en lien avec  tous ces hommes et ces femmes de la « caravane humaine »  les plus connus comme les anonymes, les « extraordinaires » comme les  « ordinaires ».

Et puis,  c’est quoi la fête des morts ?

Du côté chrétien, c’est en fait le 2 novembre même si , traditionnellement, c’est le premier novembre que les morts sont honorés par les familles et où les cimetières sont magnifiques des couleurs  des fleurs et des plantes sur les tombes.

On parle bien de fête des morts

Ils sont honorés ce jour-là 

On se souvient

On se souvient beaucoup de leur vie

Alors, ce que je vois qui ressort de ce temps de l’automne, c’est le besoin d’être ensemble, de fêter, de célébrer la vie quand arrive le froid, l’hiver, la nuit.

C’est de jouer, de rire, d’avoir peur, de pleurer, de danser, de se déguiser et de croire à la vie en nous, entre nous. C’est de partager nos feux, nos lumières, nos intuitions.

En ces temps d’incertitude et de contraintes sanitaires, que gagnent notre créativité, notre sens de la fête, la convivialité, la solidarité qui nous rendent  encore plus humains, encore plus « saints » dans l’ordinaire de la vie.

Béatrice Sablonnière, formatrice agréée PRH

6 commentaires sur « Saints ou Sorcières… »

  1. Merci Béatrice pour ton article qui vient me réveiller dans mon désir d’être en ces temps très contrastés, celle qui voit la vie et la favorise.

  2. Merci pour ce bel article et toutes ces informations pertinentes. Chez nous, nous nous souhaitons, entre nous, une bonne fête. Alors, à chacun-e d’entre nous : bonne fête ; que la vie en chacun-e d’entre nous colore nos journées à venir. Nous sommes beaux et belles comme ces belles couleurs d’automne ; prenons soin de les observer et de nous en réjouir.

  3. Oui ! Merci de ce partage plein d’Esperance, pour que la nuit, l’hiver ne gagnent pas, ne recouvrent pas nos cœurs !
    Bonne et belle fête à chacun !

  4. Besoins de se préparer aux nuits plus longues de l’automne, de se protéger de ce qui peut nuire à la vie et à la santé, de se protéger des « mauvais esprits » en renouvelant chaque feu domestique à un feu commun….
    Je ressens un écho d’espérance, dans l’origine de ces trois fêtes, qui m’est bon à écouter

  5. Article intéressant et instructif qui m’apprend beaucoup de choses sur le sens de ces trois fêtes et permet de mieux comprendre cette journée spéciale pour nos défunts. Merci

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