Je pense à vous tous qui, comme moi, endurez ce confinement, qui dure. C’est une période au travers de laquelle de magnifiques élans de solidarité se manifestent. Mais c’est aussi une épreuve, qui nous coupe de nos habitudes et d’une vie sociale ordinaire. Cela peut engendrer beaucoup de difficultés et de souffrances, et c’est normal.
Il y a, par exemple, la souffrance de la solitude, plus ou moins grande selon les conditions de vie de chacun. Mais ce confinement peut réveiller des souffrances de solitude qui viennent de loin, et qui sont très difficiles à vivre. Certains sont confrontés à la maladie, pour eux-mêmes ou des proches, à la souffrance physique, à l’incertitude sur l’issue de la maladie, parfois à la mort de proches, vécue en plus dans un contexte où il n’est pas possible de célébrer normalement la personne défunte. Il peut y avoir des difficultés relationnelles avec ses proches, dues à la promiscuité. Ce n’est pas simple non plus, pour des parents, d’être avec ses enfants en permanence. L’incertitude sur la durée de la crise, l’incertitude sur l’évolution économique, l’avalanche de mauvaises nouvelles déversées à flot jour et nuit par les médias rajoutent des éléments de stress.
Oui, il y a beaucoup de raisons de vivre douloureusement cette période, et il est important de ne pas culpabiliser, mais d’accepter qu’il y ait ces inquiétudes, ces souffrances, ce stress en soi.
Accepter que ce soit là, et ne pas rester seul.e avec.
C’est une règle générale avec nos souffrances psychologiques : pour s’en sortir, il convient de les accueillir, et d’être accueillis. Donc de pouvoir en parler. Les enfants font cela très bien : quand ils ont une contrariété, ils éclatent en sanglots et se précipitent vers leurs adultes référents pour déverser leur chagrin. Et après, c’est fini : la vie reprend !
C’est une compétence que nous avons pu perdre. Or, exprimer ce qui est douloureux libère. Parfois, des personnes que j’accompagne s’excusent de vivre des difficultés. Mais non : c’est normal d’en vivre, et c’est normal d’en parler ! Certaines ont pu me dire, en substance : « excuse-moi de t’encombrer, de te faire porter mes difficultés ». Mais non ! Comme formateurs PRH, nous ne portons pas vos difficultés. Nous sommes AVEC vous vivant ces difficultés, et c’est très différent ! Et cela correspond en fait à ce dont vous avez besoin. En exprimant vos difficultés et souffrances, vous vous libérez d’un poids émotionnel trop lourd, cela libère un espace en vous, et nous vous aidons à trouver vos solutions pour avancer. Il y a des ressources en vous, bien plus que sans doute vous ne l’imaginez. Mais ces ressources peuvent être masquées par les ressentis difficiles, dont il convient d’abord de se libérer en les exprimant à quelqu’un.
Depuis le début du confinement, nous avons beaucoup mis l’accent, dans ce blog, sur l’importance d’un regard tourné vers ce qui est positif en soi et autour de soi, et ce regard est une aide incontestable, car le positif fait partie du réel. Mais il est important de regarder tout le réel, et d’accueillir aussi ce qui est difficile.
En ce temps de confinement qui dure, et que l’on endure parfois durement, je vous souhaite aussi cela : accepter que cela puisse être difficile, pouvoir faire le clair sur ce qui se passe en vous, ne pas rester seul avec votre stress ou vos difficultés, et ainsi ne plus être envahis ou submergés par ces nuages intérieurs, pour retrouver en vous vos ressources profondes.
Régis Halgand, formateur agréé PRH
PS : Pour ne pas rester seul, il y a bien sûr l’accompagnement individuel, qui peut se pratiquer à distance, par visioconférence (Skype, zoom…) ou téléphone, et qui est un moyen irremplaçable pour explorer en toute confiance son monde intérieur. Mais il y a aussi les rencontres à plusieurs. PRH vous fait de nombreuses propositions gratuites pour vous aider à vivre ce temps de confinement. Retrouvez-les dans les actualités du site PRH. Nous vous proposons également un moment inédit de rencontre en grand groupe, à distance.
Oui! La parole libère!
Merci PRH! Merci aux formateurs,à tous ceux qui grâce aux formations PRH savent se reconnecter à la force de Vie qui est en chacun et à tous ceux qui ont appris en écouter les autres…
Michelle CZMARA
Merci pour les photos qui illustrent cet article : J’aime voir un ciel qui s’ouvre petit à petit … c’est encore gris mais on voit un fond bleu !
Merci Régis pour ce texte. C’est vraiment ce que je vis depuis deux semaines.
La solitude obligée du confinement vient faire remonter des douleurs du passé et du présent. Elles me semblent amplifiées par le temps disponible à ma sensibilité et mon moi je pour y penser.
C’est vrai aussi que parfois, je ressens vis à vis de mon accompagnatrice PRH de la gène de sans cesse évoquer des choses difficiles. Ce que tu évoques ça me parle bien.
Très intéressant cet article , j’aime ce qui est dit à propos des enfants qui gèrent leur souffrances presque naturellement….
J’ai dû perdre en partie cette compétence ….
Personnellement je n’ai pas l’impression d’ encombrer de mes difficultés les formateurs, je peux parfois ressentir encore l’impression d’être jugé .
Je quitte cet article en gardant en mémoire la belle compétence des enfants qui se libère aisément de leurs difficultés ….
Merci Régis
Merci pour ton article qui deculpabilise et fait du bien!
Quand l’analyse prh nous permet d’atteindre le plus profond de nous-même, là où, sans colère, sans violence, mais dans notre vérité nue, nous accueillons la parole qui libère d’une relation difficile d’autrefois, nous nous découvrons enfin : sans rancune, à notre juste place, dans une relation apaisée longtemps désirée. C’est la grâce que j’ai reçue ces trois derniers jours, en ce temps de confinement, et sans doute grâce à lui. Je me dois de partager ma reconnaissance à prh de m’avoir proposé cet outil de l’analyse, ainsi qu’à l’intelligence de mon être de m’avoir conduite jusque là.
« Mais non ! Comme formateurs PRH, nous ne portons pas vos difficultés. Nous sommes AVEC vous vivant ces difficultés, et c’est très différent ! ». Merci Régis de nous redire aussi simplement ce qui se vit dans un accompagnement individuel : un espace où je peux être avec, ne pas rester seule, mais pleinement moi : un accompagnateur ne porte pas pour moi, ne fait pas à ma place, ne prend pas ma place, mais me rejoint. En cela je sens que je n’encombre pas mon accompagnateur de mes difficultés. Il ne les porte pas pour moi et il me respecte tant : je garde toute ma dignité :celle de me dresser avec, refusant l’enfermement, l’autosuffisance et je me laisse rejoindre dans mon humanité.
cela dure et va sans doute encore durer .M’ouvrir au réel comme il est en moi, avec ses nuages et ses rayons de soleil. Invitation à accueillir tout mon réel , un « encore qui pointe son nez ». de la tristesse devant tant de souffrances en ce temps d’épreuve .. Je peux déposer ce triste ,laisser couler les larmes et continuer plus en phase avec moi même . Je ne dois plus comme autrefois être forte, ou courageuse à tout prix . C’est bon de devenir « doux » et humble avec soi .
Merci Régis de penser à nous en cette période si étrange. Ce lien avec vos articles est une respiration si bienfaisante et consolante…
La souffrance de la solitude ,difficile d’oser en parler … Je la connaissais bien avant le confinement ,mais c’est aujourd’hui une expérience différente .Dans quelles profondeurs de la solitude suis-je en train de voyager? Jusqu’ où la descente qui me gardera en équilibre sur le fil de la vie quelque soit le contexte que je traverse ? Il n’est pas aisé de partager notre propre solitude. C’est si intime et personnel.Qui peut comprendre quel chemin de vie a conduit à ce réel ? C’est bien en relation d’aide où seule la bienveillance,rencontrée dans une écoute attentive, un regard sans jugement, qui peut se vivre comme un baume consolateur de douceur. une présence si précieuse…
Cette Lumière fulgurante dans la troisième photo de votre article Régis, c’est bien ce que je découvre dans mon voyage solitaire ,cette Espérance que tout peut se traverser avec foi ,patience, persévérance et accompagnement ,une force de Vie qui se décuple dans l’épreuve, une grâce pour continuer d’avancer…
Françoise
« Si on connait tout a coup l’eblouissement d’une nouvelle passion, si on se dit : « Encore vingt ans avec cette personne que je ne peux plus supporter », alors oui, bye-bye ! On n’a plus peur de la vie quand on a 60 ans, les jeux sont faits, lance Fanny Ardant. Une des choses que j’admire le plus au monde, c’est un mariage qui dure depuis l’age de 20 ans. Quand des personnes fetent leurs noces d’or (cinquante ans de mariage, NDLR), on se doute bien qu’il n’y a pas eu que des airs de mandoline, mais elles sont restees ensemble, comme les racines d’un grand chene. C’est precieux, parce que c’est de plus en plus rare. »