La vie est tenace

Je regardais récemment un documentaire scientifique sur les origines de la terre et son contenu m’a saisie.

Il y a quelques milliards d’année, des chutes de météorites ont éteint toute vie sur terre. Et pourtant, la vie est réapparue. Comment cela est-il possible ? D’après ma compréhension – approximative – du documentaire, de minuscules bactéries présentes à l’intérieur de la croûte terrestre, à 2000 ou 3000 m de profondeur, ont attendu que les conditions de vie redeviennent plus hospitalières à la surface de la terre. Elles y sont restées longtemps -plusieurs centaines d’années. Puis, quand l’eau est revenue sur terre et que la dissipation des fumées a pu laisser le soleil à nouveau réchauffer notre planète, ces minuscules bactéries sont remontées à l’air libre et ont repris le cours de leur existence, permettant, au cours d’une évolution de plusieurs milliards d’années, de donner naissance à des millions d’espèces vivantes, dont nous faisons partie, nous, les humains.

« La vie est tenace », concluait sobrement l’un des scientifiques interviewés dans le documentaire. Cette ténacité de la vie m’a émerveillée. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec la ténacité de la vie profonde en chacun de nous, comme nous en faisons l’expérience avec l’outil PRH. Je suis émerveillée de constater tous les jours, dans mon métier d’accompagnatrice, comment la vie se faufile dans les méandres de nos blessures, de nos barrages, de nos systèmes de défense qui sont autant d’obstacles à son émergence. La vie est tenace et intelligente !

A PRH, nous avons l’habitude de dire que l’être ne meurt pas. L’actualisation, l’incarnation de notre identité profonde peut être empêchée et entravée, mais ce potentiel de vie reste intact, attendant patiemment son heure et l’apparition d’un contexte plus favorable pour émerger. Nos potentialités restent parfois tapies au fond de nous, telles ces petites bactéries planquées loin dans la croute terrestre, en sommeil mais toujours vivantes.

Il suffit parfois de peu (la rencontre de quelqu’un qui nous accueille de manière inconditionnelle, un nouvel environnement de vie) pour que nos potentialités « remontent à notre surface » et s’incarnent, peu à peu.

Parfois, quand le contexte est particulièrement hostile, la vie prend des chemins tortueux, surprenants et même dérangeants : une colère qui jaillit, des comportements désajustés, une affirmation de soi excessive, des besoins disproportionnés qui se réveillent sont des signes que la vie en nous a été empêchée et cherche malgré tout à s’exprimer, d’une manière inappropriée. Alors, pour avancer, au lieu de nous désespérer de nos comportements désajustés, pourquoi ne pas nous demander plutôt : Qu’est-ce qui cherche à vivre en moi de cette manière ?

Que puis-je faire pour donner davantage d’espace, pour le prendre au sérieux ?

On pourrait dire aussi : Que puis-je faire pour collaborer à l’émergence de la vie en moi ?

Marie Pierre LEDRU, Formatrice agréée PRH

5 commentaires sur « La vie est tenace »

  1. Merci Marie-Pierre pour ton partage sur la ténacité de la vie et cette question que je sens très juste.
    « Qu’est-ce qui cherche à vivre en moi de cette manière ?  »
    C’est une invitation à rester bien en lien avec la Vie en moi, en toutes circonstances …

  2. Cet article me parle :
    – l’être ne meurt pas, il résiste à tout, reste intact, attendant patiemment son heure…
    – nos comportements inappropriés ont quelque chose à nous apprendre de cette vie entravée qui cherche à surgir. Nous pouvons donc les interroger pour décoder ce qui cherche à s’exprimer.
    Merci Marie-Pierre pour tout cet espoir que tu nous insuffles !

  3. La vie est tenace, elle est tapie en nous, toujours prête à jaillir !!…
    Il suffit de lui donner davantage d’espace en soi, de l’aider…
    Que c’est bon de lire cela en ce samedi matin !!
    Merci Marie-Pierre !

  4. Quelle belle analogie avec la vie cachée, parfois en friche, parfois tapie en nous, et en attente ! En attente de quoi ? : du soleil d’un regard bienveillant, de l’eau d’un coeur aimant. N’oublions pas que nous-mêmes pouvons être ce regard et ce coeur … sans attendre toujours et toujours.

  5. Oh! Combien la vie émerge de ce grand pot de terre cuite ! Certainement, un bon jardinier lui a fourni le bon terreau, l’a placé au bon endroit l’ a entouré de beaucoup d’amour…
    C’est bien notre conscience profonde qui permettra le jaillissement de la vie en nous.Elle est cette lumière brillante qui éclairera nos choix …mais comment la reconnaître ? Notre conscience cérébrale peut nous induire en erreur et nous voilà propulser sur des chemins tortueux, alors que faire… si ce n’est se connecter à notre humilité pour découvrir que l »on s’ e.st trompé de route.
    Alors écouter cette source de sagesse et de prudence qu’ est notre conscience profonde, pour un discernement prenant en compte toutes les instances de la personne, c’est la voie pour retrouver le bon chemin et fleurir à nouveau comme dans ce joli pot. Oui,fleurir où Dieu nous a semés et ne pas être  » jardinière seule « .

    Merci pour cet article éclairant.

    Françoise

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