Etre authentique dans ses relations, ça s’apprend !

Caroline participe à un stage de formation et lorsque chacun est amené à s’exprimer sur un jeu de rôles entre deux personnes, Caroline écoute d’abord les autres- elle fait cela très bien – elle se rend compte qu’elle ne pense pas ce que les autres ont exprimé ; son avis est même très différent de celui émis à l’unisson. Elle hésite à prendre la parole, elle a peur d’exprimer un avis si différent, d’être jugée, incomprise et de se sentir exclue du groupe ; alors elle choisit de se taire. Mais le soir, elle y repense et regrette sa réserve ; elle aurait aimé être davantage elle-même…

Sophie subit depuis des mois l’attitude de sa collègue qui empiète sur son territoire professionnel. Ce matin, ça recommence, Sophie n’en peut plus…enfin, elle lui dit tout ce qu’elle pense, comme on dit « ses 4 vérités » ! Après coup, s’apercevant qu’elle a dû blesser sa collègue et que leur relation est détériorée, elle sent des remords et regrette ses paroles…

Sa collègue à son tour s’est emportée et a déversé toute sa colère sur Sophie ; se sentant agressée, elle est sortie de ses gonds… Elle aussi se sent très mal après cet échange virulent, car au fond, elle apprécie Sophie, reconnaît ses qualités professionnelles et humaines.

Dire ce que l’on pense de manière abrupte est insatisfaisant ; cela soulage sur le moment mais ça n’est pas « être authentique ».

Exprimer tout ce qu’on ressent à l’état brut, c’est être spontané ; ce n’est pas être authentique.

Pourtant, c’est légitime de désirer être authentique : l’authenticité est une aspiration fondamentale en tout être humain : c’est un mouvement naturel que de désirer être soi face aux autres.

Certaines personnes confondent l’authenticité avec une forme de spontanéité de leur sensibilité qui soulage dans l’instant mais ne construit ni la personne, ni la relation. D’autres préfèrent se gommer pour ne pas faire de vagues. Alors, pas si facile de trouver la justesse entre l’effacement, le gommage de sa personnalité et la sur-affirmation de soi.

Notre travail à PRH est d’aider les personnes à découvrir et à vivre accordées à leur conscience profonde et à leur être, ce lieu au cœur d’elles, profondément positif, d’où émerge tout ce qui est à la racine du bon et du beau en elles. C’est à ce niveau qu’est la clé pour vivre de plus en plus son authenticité.

A mesure que Sophie connaîtra et développera ses qualités, ses valeurs (comme son goût de la justesse et de la vérité, sa bienveillance, ses capacités relationnelles, son écoute, son sens de la justice, son respect des personnes…) elle pourra, en relation, être à la fois fidèle à elle-même et exprimer ce qui lui tient à cœur, tout en tenant compte de l’autre.

Car il n’y a pas d’authenticité véritable sans une certaine adaptation à l’autre. Il s’agit d’exister en fidélité à soi, à ce qui est important pour soi au niveau de son être, tout en vivant un mouvement d’ouverture à l’autre, d’écoute, autant que de recherche de compréhension (de ses arguments, de ses idées, de ses motivations, de ses valeurs…).

Connaissant mieux les bases solides de son être, Caroline aura la force alors de travailler à ce qui l’empêche d’être elle-même en relation, comme la peur du jugement ou du rejet, afin de sortir peu à peu de l’inexistence. Sur ce chemin, où il est bon d’être accompagné.e, chaque pas compte et il s’agit de l’apprécier à sa juste valeur.

 Etre authentique en relation nous laisse dans une sensation paisible et le bon goût d’être profondément en accord avec soi, de s’en sentir grandi.e, plus unifiée, et de construire la relation .

Et vous ? Vous sentez-vous avancer sur ce chemin de l’authenticité ? N’hésitez pas à nous partager vos avancées !…

Marie-Odile CROZAT, Formatrice agréée PRH

Différents stages peuvent vous aider à avancer dans ce domaine :

 

 

4 commentaires sur « Etre authentique dans ses relations, ça s’apprend ! »

  1. Si les choses étaient si simples et les hommes si bons « au niveau de leurs êtres profonds », comment expliquer tous les conflits mondiaux ? tous les occidentaux riches qui s’achètent de grosses bagnoles en s’asseyant sur les principes écologiques les plus élémentaires ? tous ces gens « bienveillants » qui n’ont pas envie ou n’ont pas le temps d’écouter ou qui n’ont pour seul intérêt que leur famille restreinte ? toutes les rivalités et jalousies entre frères et soeurs ? Car en effet, quel soulagement si on pouvait être moins nombreux sur terre ! Et oui, ne nous voilons pas la face, dans trente ans, à ce rythme-là, ce sera la fin de l’l’humanité. La planète ne peut supporter une telle pression démographique. La vie n’est juste qu’une lutte absurde et inutile pour la survie si vous voulez mon point de vue profond et authentique.

    1. Claire, j’accueille votre regard sur les hommes et l’humanité et je comprends votre colère face à des comportements qui nient de grands enjeux écologiques et humains : c’est une réalité qui pourrait conduire à désespérer.
      Aussi, à PRH, depuis 50 ans, nous avons accompagné des dizaines de milliers de personnes et nous observons qu’elles sont habitées d’un être profond, d’une capacité d’évolution et d’ouverture à leur environnement humain et matériel ainsi que d’une capacité d’engagement pour contribuer à l’humanisation de la société.
      Mais qu’en même temps, toute personne est libre : libre de prendre conscience de son être ou pas , de vivre à partir du meilleur d’elle ou pas .
      Bien sûr, on observe que bien des gens sont animés d’autres motivations : des ambitions de pouvoir, d’argent, d’avoir, ou sont menés par d’autres choses et sont réellement coupés de leur être.
      C’est un choix de vivre à l’écoute de son être et à partir de sa conscience profonde, qui tient compte de toute sa personne et de son environnement humain et matériel.
      A chacun d’exercer sa liberté d’être humain, cadeau qui nous est fait, pour devenir pleinement humain !
      Marie-Odile CROZAT, Formatrice agréée PRH

  2. Qu’il est bon de vivre de plus en plus en authenticité avec soi-même, de mieux en mieux accordée à sa conscience profonde! Peu importe que le chemin soit long… Merci, Marie-Odile, pour cet article, au moment où en moi les sensations se font de plus en plus précises, révèlent de mieux en mieux mes dysfonctionnements en relation, et pas des moindre!

  3. En effet la dialectique « authenticité-adaptation » développée par André Rochais n’est pas toujours facile à incarner !
    Etre « vrai avec soi-même » et avec l’autre peut souvent passer par « se taire », « ne pas dire ni se dire» quand il s’agit de « tenir compte de l’autre »….Pour ma part j’ai souvent expérimenté que me dire en « vérité », même avec bienveillance….ne peut pas toujours être accueilli par l’autre, qui ne peut ni en-tendre, ni com-prendre, ni prendre….il ne peut souvent que « ré-agir » ce qui n’aide pas à faire grandir la relation….(même si j’ai à le « laisser » à ses réactions)
    Me voilà renvoyée à un certain dépouillement, une austérité réelle, une impuissance à traverser : faire le deuil de mon besoin de proximité, de partage, de communion….tel que j’y aspire…
    Il me faut alors trouver d’autres lieux pour me dire, amis, aidant, carnet d’écriture….en même temps que d’essayer de vivre une autre forme pour « me dire », une autre forme de proximité, une autre façon de faire vivre mon besoin de communiquer en « vérité », non pas tout moi, ni à tout moment, mais dans le respect de l’autre, de sa différence autant que du « même », celui de nos propres limites communes, de nos impuissances, celle de notre vulnérabilité humaine.
    Alors oui, le célèbre adage se confirme « toute vérité n’est pas bonne à dire »….et qui s’oppose, d’une certaine façon, au « cessez d’être gentils soyez vrais »….

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