Fulgurance…

Parfois j’ai la fulgurance de percevoir le monde, les choses et les personnes qui m’entourent, d’une manière si large, si vaste, que j’ai du mal à trouver les mots pour l’exprimer.

J’ai alors la sensation d’entrer dans une compréhension tellement plus grande que ma manière de voir habituelle… Un éclair qui me fait entrevoir une autre dimension ; et puis je me retrouve, stupéfaite, confrontée à mon intelligence désarçonnée. Comme si un voile s’était levé un instant puis était retombé. J’ai soif de cette compréhension nouvelle car il y a là une lumineuse clarté, et je me sens impuissante pour cela. C’est donné et je n’en ai pas la maîtrise.

Cependant, si j’observe comment cela m’a été donné, je constate que j’étais alors rendue en profondeur en moi, ayant quitté le monde des idées et en deçà de mes remous sensibles, ouverte totalement à ma lecture ou à mon orateur. Les auteures Christiane Singer ou Marion Muller-Colard ont le don de m’attirer là. Et tout récemment j’ai eu la chance d’assister à une conférence de Faouzi Skali, universitaire marocain et l’un des grands spécialistes du soufisme, sur le thème « Cheminer vers la source de vie ». L’écoute de cet homme assis à 3 mètres de moi, empreint de bienveillance et de simplicité, irradiant de paix et impressionnant par sa culture immense, m’a emmenée progressivement dans cette profondeur-là. J’ai senti une ressemblance profonde entre nos êtres, ses propos parlaient exactement de mon expérience et de mes ressentis. Par exemple, il a dit : « Comment développer dans notre vie de tous les jours une façon d’être basée sur la solidarité, le partage, l’attention à l’autre, la fraternité, le service ? Penser un nouveau paradigme, car au final il ne nous restera que ce que l’on a donné. L’action nous appartient, le fruit ne nous appartient pas. L’amour est la seule chose qui puisse dire ce qui est. » Et encore « il y a en chacun de nous un grain de lumière, à faire grandir, à laisser s’épanouir ». Cette humanité profonde vibre en moi et soudainement la sensation a surgi de nous sentir tous reliés, tous animés de cette même aspiration et inspiration d’amour. Une fraction de seconde, je nous sens dans une grande proximité, lui et nous qui l’écoutons, chercheurs de sens et d’amour. Puis arrive le temps des questions à la fin de la conférence, et je retrouve mon jugement si prompt à se mettre en route, la sensation de nos différences. Ah ! Comme il m’est difficile de rester dans cette ouverture, cette bienveillance profonde… je me retrouve si étriquée dans mes insécurités, si coincée sur mes propres besoins au lieu de rester ouverte aux autres… Mais Faouzi Skali a dit aussi que ce chemin était long et aride, que nos égos, et c’est la manière dont il nomme nos besoins dont je parlais juste avant, étaient aussi une belle opportunité pour avancer, en prenant conscience de nos résistances et travaillant pour s’en libérer ! Avec d’autres mots, il indique exactement le même chemin de croissance que celui proposé par PRH, et je me suis sentie sur la même longueur d’onde avec lui sur tout ce qu’il a dit : cela est source d’une profonde réjouissance en moi !

J’ai entendu dans ce même lieu des orateurs bouddhistes, chrétiens orthodoxes, des philosophes, et tous parlaient ce même langage de l’amour ! Tout autour de la planète des femmes et des hommes œuvrent, tisserands d’un monde de fraternité, à partir d’un travail de croissance personnelle et d’une connexion à la source de vie qui conduit à la gratitude et à l’amour, chacun sur son chemin et convergeant vers le même but.

Chers amis lecteurs, avez-vous cette expérience ? Vous sentez-vous parfois « agrandis » et reliés ?

Je nous souhaite une belle fin d’automne, et que ces jours qui raccourcissent favorisent notre intériorisation et notre connexion à la source de vie en nous !

Anne FLATIN, formatrice agréée PRH