Micheline Joseph, une nouvelle formatrice en Haïti

Micheline Joseph est formatrice PRH en Haïti depuis novembre 2015. Elle nous raconte son parcours et l’espoir qu’elle porte pour son pays.

Micheline, peux tu nous parler de ton parcours ?

DSCN0627Micheline Joseph : Mon parcours est assez proche de celui d’André Rochais, le fondateur de PRH. J’ai commencé par être enseignante puis directrice d’école. C’est dans ce travail que j’ai été éveillée par les besoins des parents, des enseignants et des jeunes dont je voyais les difficultés, mais tout en me sentant démunie pour les aider. Qu’est-ce que je pourrai faire pour eux et pour mon pays ? Cette question m’habitait, surtout après le séisme de janvier 2010. C’est pourquoi j’ai fait la formation PRH, pour mieux vivre mon être d’éducatrice ; contribuer à la formation humaine et à plus d’humanisation de la société haïtienne. Pour devenir formatrice, je me suis formée au Québec et, pendant toute la durée de cette formation, j’ai porté Haïti dans le cœur.

À quoi ressemble PRH en Haïti aujourd’hui ?

Micheline Joseph : Nous sommes quatre formateurs. Réjanne et moi habitons en Haïti, Nynon Desjardins vit au Québec et vient donner des sessions et Jean-André Boissinot, notre coordinateur, vit en France. Il vient en Haïti une ou 2 fois l’an. PRH est présent en Haïti depuis 1975, mais c’est à l’origine un public de religieux qui a bénéficié de la formation. Aujourd’hui, notre objectif est d’aller vers une population laïque pour toucher davantage de personnes.

PRH ici, c’est comme une plante avec des racines, mais qui aspire à grandir, prendre sa place et à se faire connaître en Haïti, afin que de plus en plus de personne puissent venir se rassembler sous cet arbre. Venir se poser, se questionner et se trouver, au niveau de leur être.

Qu’est-ce que PRH peut apporter à Haïti ?

Micheline Joseph : La formation PRH permet une transformation des personnes : mieux se comprendre permet de mieux comprendre l’autre. Cela peut déboucher sur un mieux vivre ensemble. C’est essentiel car il y a beaucoup de difficultés relationnelles en Haïti, des difficultés résultant d’une éducation très brutale, à coup de fouet et de bâton. Ici, on confond dresser et éduquer. Or les personnes ont tendance à reproduire le seul modèle qu’ils connaissent. L’enjeu de l’éducation est donc immense.

PRH, école de formation peut contribuer à la rééducation, à la formation humaine des personnes, des groupes et des couples. Nous pouvons aider à prendre conscience et à découvrir des gisements de trésors qui demeurent cachés en toute personne. C’est à partir de là que l’humain peut changer, il pourra agir à partir de qui il est profondément, ce qui pourra avoir progressivement un impact sociétaire se produira.

Quels sont les défis que votre pays a à relever ?

Micheline Joseph : Haïti fait face aux mêmes difficultés depuis longtemps : l’instabilité politique a un impact sur l’économie. Nous manquons d’infrastructures, nous vivons dans une grande précarité, l’insécurité alimentaire est toujours là.

Ici, on parle beaucoup, tout le monde veut sauver le pays, se prononce au nom du peuple, mais il n’y a pas d’effort commun pour restaurer le pays. Il manque une vision commune pour sortir Haïti de l’impasse dans lequel il se trouve.

Notre principal défi serait de parvenir à vivre notre devise qui est « l’Union fait la force » ce qui implique de pouvoir agir dans le sens du bien commun, et non pas chacun de son côté. PRH, en tant qu’école de formation, peut avoir un impact sociétaire à partir de la transformation des personnes.

Et quelle est votre source d’espérance ?

Micheline Joseph : Le peuple haïtien veut vivre. Il aspire au respect, à la dignité et à la sécurité. C’est un peuple qui veut se mettre debout, gagner sa vie et devenir libre. Je sens cette aspiration à la liberté.

Haïti ne mourra pas, elle avance à petit pas et elle est vivante. Je crois en la puissance de vie de mon peuple, je crois en sa collaboration pour son redressement. J’ai confiance en la force transformatrice de l’outil PRH pour plus de fraternité, de vivre ensemble et de marche côte à côte. Voila mon espérance !

Qu’est-ce que la rencontre internationale de Bordeaux vous a apporté ?

Micheline Joseph : J’ai eu la joie de découvrir la dimension internationale de PRH et de rencontrer d’autres formateurs pour partager nos expériences, nos difficultés, nos joies.

J’ai été touchée par l’unité qui existe entre tous ces pays : j’ai expérimenté la caravane humaine en marche, dont parlait André Rochais. J’ai senti le don PRH vivant dans les personnes. À PRH, nous marchons ensemble pour que le don PRH demeure vivant et se perpétue à travers les continents. Quel défi !

Propos recueillis par Marie-Pierre Noguès-Ledru, collaboratrice PRH

3 commentaires sur « Micheline Joseph, une nouvelle formatrice en Haïti »

  1. Heureuse d’apprendre qu’une nouvelle formatrice est nee ! Et a Haïti ! En souhaitant qu’a sa suite, beaucoup d’hommes et de femmes se relevent plus eux memes ! Christine rochais

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