Apprend-on à être parent ? (3/3)

Et voici le troisième épisode de cet article paru dans Non-violence Actualité :

Un troisième besoin psychologique important de notre enfant petit ou grand, est d’être respecté dans son étape de croissance. Ce besoin s’énonce en termes d’exigences : que je ne sois pas trop exigeant(e) avec mon enfant en surestimant ses capacités : un très jeune enfant ne pourra pas rester assis plusieurs heures sans bouger pendant un long repas, ou bien un plus grand n’aura pas encore assez d’assurance pour rester seul toute une soirée. parentalité 3 aQue je ne sois pas non plus en-deçà de ses capacités en sous-estimant ce que mon enfant peut faire seul. C’est-à-dire progressivement demander à mon enfant de faire des choses tout seul : débarrasser son couvert, mettre son linge au sale, nettoyer sa chambre, aller tout seul acheter le pain, cesser de faire tout à sa place en lui donnant petit à petit de plus en plus d’autonomie. L’enfant réclame parfois spontanément d’agir seul : à moi d’évaluer s’il en a la capacité ; mais à d’autres moments, c’est à moi parent de proposer une action nouvelle à mon enfant, en l’accompagnant si besoin dans la réalisation. Cela demande également beaucoup d’observation car deux enfants n’ont pas les mêmes capacités au même âge : l’un pourra faire du vélo sans petites roulettes alors que son aîné en a encore besoin, ou bien l’une prend rendez-vous seule chez la coiffeuse alors qu’une autre demande à être accompagnée.

parentalité 3 bLe quatrième besoin s’articule avec le précédent : c’est le besoin d’être accompagné dans ses apprentissages. Mon enfant a tout à apprendre : à marcher, à parler, puis tous les gestes de la vie quotidienne, les règles du savoir-vivre ensemble, les règles de la société, le savoir-être : comment se comporter avec les filles quand on est un garçon et l’inverse pour une fille par exemple; l’apprentissage de la gestion de l’argent, des documents administratifs, etc. Est-ce que je suis patient(e), est-ce que j’accepte l’erreur et donne à mon enfant le droit de se tromper, de recommencer ? Est-ce que je suis encourageant(e) ? Soutenant(e) ? Est-ce que je prends le temps de bien expliquer, de me mettre avec bonté à sa portée ? Est-ce que j’accepte ses régressions ? Un apprentissage auquel on ne pense pas forcément est celui de la frustration : comment est-ce que j’aide mon enfant à apprendre à gérer ses frustrations ?

Un cinquième besoin est d’être encouragé à devenir lui-même : il n’est pas évident et je peux être très vite piégé(e) par mes attentes sur mon enfant. Il s’agit là que j’accueille ses préférences, ses choix, par exemple vestimentaires ou d’activités extra-scolaires, ou encore d’orientation scolaire. Est-ce que mon dialogue avec lui a simplement pour but de l’éclairer, ou bien est-ce que je fais pression pour qu’il choisisse ce que je préfère moi ? Qu’est-ce que je vis, qu’est-ce que je dis et fais si ses choix ne correspondent pas à mon système de valeurs ? Au fond, est-ce que j’accepte que mon enfant soit lui et pas un prolongement de moi ou ce que j’aurais rêvé qu’il soit ?

parentalité 3 cLe sixième besoin est celui d’être compris et accompagné dans ses souffrances physiques et psychologiques, par exemple en cas de maladie, d’échec, de difficultés relationnelles, quand mon enfant se sent incompris, accusé injustement, comparé à son désavantage, s’il se sent trahi… Se situent là aussi ce qui est souvent trop vite catalogués comme caprices. Parfois je décèle un mal-être dans mon enfant ou bien j’observe des comportements désajustés : ma remarque anodine sur son cartable qui traîne au milieu du passage déclenche en lui un flot de larmes, ou bien la manière dont j’interviens pour stopper leur dispute ouvre la voie à une énorme colère. Ces symptômes doivent m’alerter et m’entraîner à délicatement questionner mon enfant sur ce qu’il a vécu et ressenti; me laisser accueillir sans jugement ses sentiments. Ce sera seulement dans un second temps que je pourrai l’aider à chercher une solution.

Le dernier besoin que nous évoquerons est celui d’une relation parentale, c’est-à-dire une relation d’éducation dans laquelle l’enfant trouve à la fois fermeté et souplesse, écoute compréhensive et directivité, accompagnement vers l’autonomie et énoncé de limites. Comment est-ce que je m’adapte et j’évolue dans le cadre que je donne à mon enfant, au fur et à mesure de ses capacités grandissantes avec l’âge ? Comment est-ce que je reste dans une autorité constructive et ne cherche pas à devenir son copain/sa copine ? Mon enfant à besoin d’une relation parentale qui lui donne des repères, même si sa place d’enfant le conduit sans cesse à bousculer et chercher à faire évoluer ce cadre !

Voici quelques besoins parmi d’autres pour nous mettre en piste, et devenir des parents chercheurs afin d’aider au mieux nos enfants à devenir des adultes autonomes !

Bonne route à tous les parents et grands-parents !

Anne Flatin, formatrice agréée PRH

Pour aller plus loin sur le thème d’une relation parentale ajustée, je vous conseille le stage de 2 jours « Exercer mon autorité de manière constructive« 

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