La tentation de la violence

C’est si facile de faire mal… Comment faire face à cette violence gratuite, imprévisible, incontrôlable.

Il y a d’abord la douleur en apprenant l’attentat de Nice.

Nous mettre face à cette terrible réalité. Encore une fois ! Oui, nous sommes exposés. Aucun pays n’est protégé. Il s’agit d’une violence qui devient d’autant plus insaisissable qu’elle surgit de manière disséminée, qu’elle semble être laissée à la libre initiative individuelle.

Cela nous ramène à notre propre capacité d’initiative. Quoi faire devant cet événement ?

  • Compassion et proximité avec ces personnes écrasées, blessées, tuées, qui n’ont pas pu éviter le véhicule. Nous compatissons avec elles, nous nous en sentons proches, cela nous atteint d’autant plus que les conditions du drame sont si familières : la promenade nocturne le jour du 14 juillet. Ça aurait pu être nous…
  • Peur, pour soi, pour ses proches. Faut-il éviter tous les rassemblements ? Faut-il annuler ses vacances ?
  • La tentation de la vengeance…
  • La tentation du repli, de la surprotection
  • L’escalade dans la suspicion.

Une 1ère vigilance m’apparaît. D’abord accueillir les émotions qui montent en nous, ne pas les refouler, tout en veillant à ce qu’elles ne submergent notre bon sens.

Une 2ème attitude s’impose : Choisir le plus constructif, à court terme : soigner les blessés, apporter son aide, en tant que soignant, en tant que donneur de sang ou tout autre forme de soutien, de présence aux victimes, à leur famille, à leurs amis.

Et enfin, accepter l’impuissance devant la violence aveugle. Accepter ? Oui, accepter que nous n’ayons pu éviter cette situation horrible.

Cet homme, un être humain, a oublié qu’il était lié à ceux-là même qu’il a pris pour cibles. Cela concerne tout le monde. Il aurait pu être mon frère.
Accepter cette donnée incontournable, qui fait aussi partie de notre pauvreté : Il peut exister une ivresse du pouvoir, y compris du pouvoir de destruction, mais aussi une tentation de la fermeture, du rejet, du jugement, de l’idéologie, qui peut rendre aveugle sur nos liens indissolubles entre êtres humains, et nous couper de notre humanité profonde : compassion, aide à autrui, bienveillance, recherche de paix et respect de la vie.

Anne Tricault, formatrice agréée PRH

4 commentaires sur « La tentation de la violence »

  1. je suis de tout cœur avec toutes les personnes renversées, le 14 juillet à plein fouille, cette mascarade,ce crime que je qualifie contre l’humanité; s’en prendre à des gens innocents c’est un acte barbare abject et lâche. renforcer la sécurité la vigilance et démise jusqu’à nouvel ordre.

  2. Merci aux formateurs PRH de tenter de mettre des mots sur ces événements ( je salue le courage et l’audace des paroles dites à chaque fois ) ces actes terroristes qui nous plongent dans la stupeur et l’indicible; grâce aux mots nous pouvons rejoindre notre être blessé en demeurant dans notre humanité …

  3. Oui j etais avec une personne devant un feu d artifice le 16.la personne me dit » ils auraient dû tout annuler a cause de Nice.
    et moi de lui repondre. Au contraire maintenir une fete de village preparee de longue date pour creer de la convivialité autour de l anniversaire de la liberté c est continuer a vivre et célébrer la vie . Dire que tout n est pas fini .

  4. « Accepter notre impuissance face à la violence aveugle ».
    Merci pour cette simplicité
    Mon impuissance tant que je ne prenais pas la peine de la regarder comme telle me laissait silencieux face à ces attentats contrairement à d’autres, comme vous.
    Les politiques auraient-ils quelque chose à apprendre de ce conseil, eux de qui nous espérons des solutions ?
    Lors de l’attentat de Nice, j’étais justement en stage et, le lendemain, matin l’animatrice a proposé un tour de parole sur l’événement.
    Ce que je ressentais c’était une juste colère face à l’absurdité de ce crime mais aussi face aux failles de sécurité qui l’ont permis.
    Et il y a peut-être quelque chose à faire au niveau politique : cette semaine, je lisais en effet un article interrogeant un psychiatre et anthropologue qui préconisait d’encadrer la communication sur ces attentats, en particulier en gardant l’anonymat de leurs auteurs afin de déjouer la stratégie de recrutement des organisations terroristes consistant à faire espérer aux candidats potentiels une renommée posthume. Et l lendemain je recevais une pétition allant dans ce sens, pétition que j’ai aussitôt signée.
    Encadrer la communication sur les attentats auraient un autre avantage à mes yeux : limiter leurs effets dans nos sensibilités en cessant d’alimenter ce qui les fait mousser, pour reprendre les mots de l’animatrice de mon stage.
    Mais pour mettre en oeuvre un tel choix politique, il faudrait du courage car il touche à la liberté d’expression et d’information si chère à nos démocraties …

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