Pour Aubrey de Grey, penseur du transhumanisme, l’homme qui vivra 1000 ans est déjà né. Il s’agit peut être de votre bébé de 6 mois ou de votre petite fille de 2 ans… Des milliardaires américains financent la recherche médicale pour accroître la longévité. Et, pourquoi pas « transformer la mort en problème à résoudre ».
Le numéro de septembre de Sciences et Avenir m’a éclairée sur le transhumaisme qui prône l’augmentation des possibilités du cerveau et du corps humain, la technologisation de tout ce qui peut l’être dans l’homme en faisant fi de ce que l’évolution a fait de lui : « Il me semble que notre société devrait chercher à échapper ou à transcender l’évolution » nous dit Larry Ellison, cofondateur d’Oracle (entreprise proposant une gamme d’applications Cloud). Des défis que souhaitent relever ceux qui veulent prolonger la vie humaine, voire supprimer la mort.
Les scientifiques veulent depuis toujours avoir accès au mystère de la vie. Le sens de leur existence est de s’en approcher et de chercher ce qui peut améliorer les connaissances au service de l’humanité. Des découvertes magnifiques ont permis de soigner et guérir bien des maux. Que visent les nouveaux savants (fous ?) du courant tranhumaniste? Il ne semble pas que ce soit le progrès de l’humanité mais leur propre confort. « Que les riches financent des recherches pour pouvoir vivre plus longtemps alors que nous ne sommes pas encore débarrassés du paludisme et de la tuberculose, je trouve ça franchement égocentrique » déclare Bill Gates le fondateur de Microsoft.
Vivre 1000 ans, une visée qui semble un non sens face à tout ce dont souffre notre monde. Parmi ces maux, tous ne sont pas physiques et ne peuvent tous se guérir grâce aux intelligences des scientifiques. Nous voyons quotidiennement les ravages produits par les conflits en cours, la pauvreté, les pollutions… Des combats sont à mener dans tous les domaines pour améliorer le sort de nos contemporains.
Le nôtre, à PRH, est d’aider ceux qui viennent travailler avec nous, à découvrir et faire grandir en eux et autour d’eux la part la plus humaine de leurs personnes. André Rochais écrivait en 1980 « Les hommes et les femmes d’aujourd’hui vivent un état de sous-développement humain qu’ils sont loin de soupçonner. » L’aujourd’hui d’alors est à peu de chose près le même que celui que nous connaissons. La possibilité du développement de l’homme dans ce qu’il a de meilleur est encore trop peu connue en dehors de l’avancée de la psychologie positive.
Nous cherchons non pas à vivre plus longtemps mais à vivre plus et mieux pour nous-réaliser et permettre à ceux auprès desquels nous sommes engagés de prendre eux-mêmes un chemin qui les conduira vers une vie plus satisfaisante. Une vie qui a du sens. Une vie basée sur des valeurs profondes. Une vie où l’autre est, de fait ou potentiellement, une personne dont la rencontre élargit notre humanité. Une vie où dans un groupe chacun est appelé à occuper sa place et à s’engager afin de donner son potentiel pour un mieux commun.
Plutôt que participer à la bataille pour la longévité nous choisissons de proposer une pédagogie qui s’appuie sur ce qu’André Rochais exprimait dans son texte Trouée vers le futur :
« Nous dormons sur des trésors, sur des puits d’énergie, sur un volcan de créativité, sur des réserves incroyables d’amour vrai.
Tout est là, en ce sous-sol de l’Humanité, en ce sous-sol intérieur des hommes et des femmes de cette planète, tout est là pour forger un monde plus humain ou plutôt le maillon d’aujourd’hui que nous transmettrons à la génération d’après… ».
Il s’agit donc de creuser en soi pour laisser émerger ce sous-sol et vivre à partir de lui pour faire ainsi notre part. C’est encore et toujours une urgence.
Martine Mangin, formatrice agréée PRH
Votre article me rejoint beaucoup, c’est comme remettre les valeurs humaines dans le bon sens. La formation PRH aide à revenir à l’essentiel. Merci!