En ces périodes de fin d’été, il est essentiellement question de rentrée…
Rentrée du gouvernement, des enseignants, des élèves, des étudiants ; rentrée de vacances ; reprise du travail, des habitudes, du quotidien…
Rentrer , c’est aussi rentrer chez soi…
Et me vient alors à l’esprit un article lu récemment qui traite de l’intérêt grandissant des personnes de notre société pour ce qui est habituellement appelé « chez soi » et de ce que ces mots recouvrent.
Alors, je pourrais évoquer, si je regarde l’actualité, ces centaines d’êtres humains jetés sur les mers et sur les routes, en quête d’un sol, d’un pays, d’un endroit où se poser…
Je pourrais pointer le sort de tous ceux qui sont en recherche d’un logement décent pour eux et leurs familles.
Je pourrais m’attarder sur le souci des parents cherchant un logement avec leurs enfants étudiants.
Je pourrais écrire aussi sur tous ceux qui, aujourd’hui, s’intéressent à tout ce qui est produit localement et fait vivre leurs voisins de la terre.
Je pourrais disserter sur le nombre croissant de travailleurs qui travaillent de « chez eux » parce que c’est plus rentable tant pour leur entreprise que pour leur vie personnelle ou leur famille.
Oui, tout cela parle de « chez soi ».
Mais en lisant des publications récentes, il y est question de :
de « quand donc est-on chez soi ? » ;
de « chez soi, c’est aussi la vie intérieure ».
Me revient alors en mémoire le nombre croissant de publications actuelles encourageant ce qui est appelé « vie intérieure » ou « méditation » ; de stages de « prise de recul », de pratique pour retrouver « calme et sérénité », de moyens anti-stress et anti-déprime ou burn-out.
Oui, c’est un fait d’actualité que de plus en plus de personnes se découvrent ce besoin de « recul », de « défense de l’intime », parallèlement au phénomène croissant également de communication planétaire via les réseaux sociaux sur internet.
Ce développement sur internet suscite aussi, paradoxalement, des besoins de retrait, de calme, de recul, de « se retrouver chez soi ».
Ce « chez soi » étant alors défini comme son monde intérieur…
Nos pensées certes, mais aussi ce que nous nommons nos sensations qui nous éclairent sur notre manière d’être et de vivre dans le monde d’aujourd’hui.
Alors, je suis très heureuse de voir, de feuilleter, de lire ces publications donnant un nouvel éclairage sur les comportements de nos contemporains ; sur la force de ces besoins humains qui poussent l’un ou l’autre à avoir le goût de « chez soi », de sa vie intérieure, pour des êtres humains plus libres, plus féconds, plus acteurs en conscience de leur destinée.
Oui, je défends l’intime, le personnel, le discret de la vie intérieure de chacun non par repli mais par respect profond du plus humain dans chaque homme qui se révèle, se dévoile, s’exprime, à son heure, en liberté, pourvu qu’on lui en favorise le chemin.
Alors pourrait-on répondre, ceux qui n’ont pas un minimum de confort matériel ont bien d’autres soucis que leur « monde intérieur ».
Certes, il y a des besoins prioritaires à la survie et pourtant, me reviennent ces écrits de personnes comme Jorge Semprun, Nelson Mandela, Primo Levi et bien d’autres qui, au plus obscurs moments de leur captivité s’en sont sortis en demeurant connectés ,si je puis m’exprimer ainsi, à leur monde intérieur et ont ainsi pu résister à la folie et à la barbarie d’autres hommes.
Multiples sont les témoignages d’êtres qui ont traversé les plus grandes épreuves en s’appuyant sur « leur vie intérieure » ; ils n’avaient pas de « chez soi » mais ils pouvaient rejoindre ce « chez soi » en eux.
Alors, en ces temps de rentrée, je suis rejointe par tous ceux en quête de leur « chez soi » quelle qu’en soit la nature et je souhaite à chacun de puiser en lui-même, à la racine de son être, les richesses et trésors qui seront son énergie personnelle dès la rentrée.
Béatrice Sablonnière, formatrice agréée PRH
Rentrer chez » soi » voilà une merveilleuse invitation pour mon quotidien. Réflexion que je me faisais hier soir… »tu t’es quitté ma belle! ». Les vacances? fut bonne avec un petit manque… oui je n’étais pas vraiment chez « moi »…Merci pour ce thème, merci pour cette invitation à revenir au meilleur de soi dans « l’Intime » . C’est bon de vous lire et de ne pas se sentir seule dans cette merveilleuse aventure.
Plus je suis chez « moi » plus je m’ouvre à l’autre.
J’ai envie de commencer ce commentaire par mes remerciements à prh qui m’a aidée à découvrir, reconnaître, aimer mon intériorité.
J’ai envie de continuer en me remerciant moi-même d’avoir écouté un appel de mon monde intérieur, m’orientant vers prh.
Enfin j’ai envie de dire merci au lieu de cet appel, que prh nomme l’être, dont j’ignorais totalement l’existence, avant d’engager le pied dans cette formation. En effet il a parlé si fort que j’ai osé aller vers cet inconnu de moi-même. Inconnu qui reste encore bien peu connu de moi, mais dont je fais l’expérience qu’il est source d’apaisement, de sécurité, de solidité, de joie, d’intelligence, d’énergie.
Merci enfin à toi, Béatrice, de nous inciter à « faire notre rentrée » en intériorité. Comme notre monde en a besoin.
Anne
Merci Béatrice pour ce bel article.
La musique est aussi une belle voie pour accéder à son intériorité, ou rester connecté à elle, de même que la poésie.
Primo Lévi – que tu cites – récitait des poèmes de Dante avec un co-détenu italien à Auschwitz. J’avais entendu une fois l’anecdote suivante : le syndicaliste français Henri Krasuky avait été emprisonné dans un boomker d’Auschwitz. Il était passionné de musique classique, et se récitait à lui-même des pièces de musique entière danssa prison. Cela lui a surement servi à rester en contact avec son être et à survivre.
Dans nos contextes bien moins dramatiques, la musique et la poésie sont sûrement des moyens – via notre sensibilité – de nous relier à notre être, de rentrer en nous.