Les « chic’ouf » ?

La 1ère semaine des vacances d’hiver, a été l’occasion de croiser la fille unique d’un couple de voisins de notre rue (région nantaise). Je la connaissais peu ! A 25 ans, elle m’annonce qu’elle vit avec son compagnon en région parisienne et qu’ils ont un bébé de 6 mois. Elle vient le déposer chez ses parents, pendant qu’ils partent une semaine en vacances de neige, tout heureux de se retrouver que tous les 2.

141215 Chic.ouf.2Cette situation me renvoie à nous, grands-parents. C’est sûr que notre belle-fille avec notre second fils ne nous confieraient pas dès 6 mois, leur dernier, d’autant plus qu’elle l’allaite. Nous allons d’ailleurs bénéficier de leurs 2 filles (5 et 7 ans) pendant quelques jours, la 2ème semaine de ces vacances.

Accueillir ses petits-enfants, c’est engager une relation de confiance entre nous et notre fils et belle-fille.

Le dialogue avec leurs parents avant qu’ils nous confient leurs enfants semble vraiment indispensable.

Ainsi nous entendons leurs repères sur la sécurité (en voiture, en vélo, dans la baignoire …), sur la santé, sur l’alimentation (y compris avec du sans gluten impératif pour l’une des petites filles …). Pour nous grands-parents, il est clair que nous avons à entendre leurs repères et à rechercher avec eux au besoin, ce qui serait à adapter, pendant cette période où nous les avons en garde.

La confiance accordée progressivement sur tous ces points constitue un bon terreau pour ce temps où les petits enfants vont changer de repères d’autorité.

Un dialogue est d’autant plus nécessaire, lorsqu’ils nous sont confiés pour quelques jours, contrairement à quelques heures en « dépannage ».

Accueillir ses petits-enfants, c’est gérer une relation entre eux et nous grands-parents. C’est là, que les « chic’ouf » interviennent.

« Chic », ils arrivent ! « Ouf », ils repartent ! « Chic’ouf » est un nom affectueux donné par des grands-parents à leurs petits enfants.

Quel grand-parent n’a pas éprouvé plus ou moins fortement ces 2 mouvements intérieurs ?

Chic, ils vont venir dans quelques jours ! Déjà nous rêvons et préparons sérieusement ce qui pourrait composer ces temps avec eux (lire des histoires, jeux dehors ou dedans, cuisine avec l’un puis l’autre, piscine …). Nous sommes réjouis bien avant qu’ils arrivent. Le temps sera sans doute trop court pour vivre tout ce qui nous vient ! Notre joie de cette perspective nous fait devenir très créatifs, tout en restant réalistes (en tenant compte de la météo, quand ce n’est pas de l’heure des marées). En même temps nous resterons vigilants sur le rythme de leurs journées, afin qu’ils repartent en bonne forme et reposés.

Au bout de vingt-quatre ou quarante-huit heures, les « ouf  ils vont repartir », surgissent par moments. Ils vont accélérer leur apparition au fur et à mesure de l’avancée du séjour ! Ils peuvent être un brin culpabilisants ces « ouf » ! Alors, c’est le moment d’en appeler à notre sagesse et de reconnaître que oui, cela prend de l’énergie d’être avec eux pour quelques jours. Leur rythme de vie n’est plus notre quotidien. Les limites sont à donner. Les chamailleries après les temps de rigolades sont à maitriser. Parfois, il est nécessaire d’aller jusqu’à la sanction ou la demande d’excuses !

140829 Chic'ouf.1Le « chic » l’emporte souvent et nous fait vite oublier le « ouf », au point d’entrevoir la prochaine occasion. Le « chic » est très fort : il exprime cet amour de grand-parent en nous pour chacun de nos petits-enfants et par ricochet pour leurs parents. C’est une chance pour chacun, de vivre ces échanges entre générations.

Hilaire BABARIT formateur agréé PRH

 

5 commentaires sur « Les « chic’ouf » ? »

  1. Merci Hilaire pour votre témoignage qui m’invite à vous partager ceci:
     » Que j’aimerais faire partie des CHIC’ OUF !

    Mon histoire de femme célibataire me permet d’être seulement témoin et à l’écoute de ce que vivent mes amis proches aujourd’hui grands parents:
    …me réjouir de voir leurs yeux briller et d’entendre l’émotion dans leurs voix quand ils me partagent leurs projets de recevoir leurs petits enfants ou quand ils me font écho des anecdotes de leurs séjours chez eux ou de moments plus graves ou plus profonds
    …ressentir « un petit pincement au coeur » mais vite me sentir vibrer en regardant ces moments de vie inter – générationnelle sur la plage ,lors de mes promenades dans les parcs,les lieux de visites…Ces moments de vie de tous ces anonymes qui me donnent du bonheur et que je sais apprécier!
    …oui ,être seulement témoin, mais ressentir tout cet amour qui circule entre générations et cette transmission de valeurs qui se vit entre les CHIC et les OUF,valeurs liées à la FAMILLE socle indispensable à notre société et dont il faut prendre grand soin…

    Françoise

    1. Merci Françoise pour ce commentaire !
      Ce qui me touche particulièrement c’est que vous soyez témoins et encore plus à l’écoute de vos amis proches, grands-parents, alors que vous n’avez pas l’occasion en tant que célibataire d’avoir cette expérience directe avec des petits enfants. Votre écoute peut vous ouvrir et les ouvrir à des expériences liées à ses relations inter-générationnelles, même si nous ne sommes pas directement concernés. Ce que vit l’un ou l’autre grand-parent lorsqu’il se confie à moi ou à mon épouse, élargit par moments mon regard, mon approche de cette nouvelle génération (par exemple).
      Bonne suite dans l’écoute !
      Hilaire

  2. Merci pour ce témoignage qui me parle et reflète tout à fait ce qui, mon époux et moi, ressentons quand nous avons la chance d’accueillir nos petits enfants pour quelques jours.
    Je vis en Bretagne et mes enfants en région parisienne. Les 2 enfants de ma fille (7 et 4,5 ans) sont venus 10 jours chez nous pendant les vacances scolaires de février : 4 jours seuls, puis le dimanche ma fille et mon gendre sont arrivés pour passer la 2ème semaine ici, à télé-travailler (il se trouve que cette façon de travailler est possible pour eux deux, car ils sont travailleurs indépendants). Et bien, la 2ème semaine fut difficile. Comment empêcher un enfant d’aller déranger son parent très souvent, quand ce parent travaille dans la pièce à côté du séjour! Nous avons sorti les enfants le plus possible, mais la météo n’était pas souvent de notre côté, et la cueillette des coquillages pas toujours possible. Enfin, nous avons fait au mieux. C’était bien agréable aussi de pouvoir discuter chaque soir avec les parents sans regarder la montre pour partir.
    Quant au fait d’avoir mis au point les règles de comportement et de sécurité avec les parents, c’est ce que nous avons fait dès le début; d’autant que nous avons, chez notre fils, 4 autres petits enfants (7,5,3 et 1an). Ceci aussi demande beaucoup de flexibilité aux grands-parents quand nous recevons les 4 plus grands cousins et cousines ensemble chez nous car les règles et surtout les horaires sont très différents dans les 2 familles. Donc, nous avons expliqué aux petits enfants que souvent, chaque famille a ses façons de faire, et que chacun doit tenter de s’adapter à l’autre. Les cousins et cousines désirent se voir le plus possible, mais c’est la plupart du temps chez nous que cela advient.
    Nous avons un fils qui n’a pas encore d’enfant; je me demande ce qu’il en sera le moment venu.
    Comme le dit Françoise, beaucoup d’amour entre nous tous.
    Je suis Grand’ma chez les uns et Mamie chez les autres.
    Colette

    1. Merci Colette pour ce commentaire !
      Dans vos réactions, ce qui m’attire l’attention ce sont les situations qui peuvent « compliquer » la relation entre nous grands-parents et nos petits enfants. Le fait que leurs parents soient présents, est un paramètre délicat à gérer. N’y aurait-il pas à dialoguer, suite à l’expérience, sur la pertinence que les parents soient en télé-travail sur le même lieu où vous gardez leurs propres enfants ?
      Bonne recherche vers une relation plus sereine avec vos petits enfants !
      Hilaire

  3. Je te rejoins bien, Hilaire, dans ce que tu exprimes du dialogue nécessaire avec nos enfants et leurs conjoints devenus parents, qui nous confient leurs jeunes enfants.Connaître les habitudes des uns et des autres et les règles mises en place est capital pour apprendre à se comprendre et à s’adapter les uns aux autres.Je me sens au service de la croissance de ces jeunes pousses de vie, à ma place de grand-mère, et aussi au service et à l’écoute de leurs parents en apprentissage de leur responsabilité et de leur mission éducative.
    Par ailleurs, plus j’avance en âge, plus j’apprends aussi à me respecter dans mes limites physiques tout en demeurant à l’écoute du besoin qu’exprime le petit.Une petite de deux ans qui réclame les bras… si je la soulève et la porte en étant moi-même debout, je suis sûre que mes lombaires vont se rappeler à moi le soir. Plongeant mon regard bienveillant dans ses beaux yeux clairs, j’écoute sa demande, lui reflète ce que j’entends et lui propose d’aller s’asseoir et de faire un gros câlin et de lire une histoire.Au fil des jours se tissent des liens d’affection profonde, véritable engrais de croissance ajouté à l’amour de leurs parents.

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