De l’amorçage des pompes

pompe à brasLorsque j’étais enfant il y avait chez mes grands-parents une pompe à bras dans la cour. Pour que l’eau jaillisse en abondance, il fallait une dextérité particulière, un certain coup de main, plus précisément un certain coup de bras, que je n’avais pas forcément. J’admirais la manière dont mon grand-père remplissait rapidement son seau. Parfois la pompe ne fonctionnait plus. Il fallait alors la réamorcer avec une eau venue d’ailleurs.

Dans ma tête enfantine, je m’interrogeais : comment ferait-on le jour où il n’y aurait plus d’eau pour amorcer ? C’en était presque angoissant, au point que je n’envisageais même pas de demander comment s’y prendre si, d’aventure, pareille situation dramatique se présentait. Dès lors, j’avais secrètement rempli d’eau  quelques vieilles bouteilles abandonnées dans le débarras, pour parer à toute défaillance de la pompe.

J’ai gardé pour ma vie, qu’il fallait se méfier du désamorçage des pompes. Demeurer vigilant avec soi, pour éviter  le risque de s’assécher, voire de se dessécher.

Ainsi de l’attention à  faire jaillir geyserl’eau de la source vivifiante qui coule au fond de nous.  Puiser dans nos ressources avérées dont nous ne pouvons plus douter si on est loyal avec soi-même. Boire les paroles de ceux et celles qui nous veulent du bien. S’imbiber du meilleur de soi-même. S’enivrer des beautés de la nature. Se désaltérer des rencontres vivifiantes qui se présentent dans le quotidien. Étancher la soif d’amour lorsqu’on réclame notre présence affectueuse. Éponger les douleurs de ceux qui viennent vers nous. Trinquer avec la vie et la partager à foison avec tous.

Ainsi nous maintiendrons active notre vie profonde en y puisant sans cesse le filet d’eau vive qui ne tarit jamais.

Bernard Descampiaux, ancien formateur PRH

6 commentaires sur « De l’amorçage des pompes »

  1. Merci Bernard pour ce beau partage. Je le reçois comme de la vie qui jaillit puis coule dans ma sensibilité, comme la sève dans les branches des arbres à l’approche de ce printemps.
    Bien chaleureusement,
    François

  2. Merci, Bernard, pour cette belle et juste image de l’entretien de notre Source intérieure. Je me sens invitée à veiller jusqu’à mon dernier souffle.

  3. Quel bonheur et quel bienfait de lire ce partage dans cette période difficile et douloureuse que je traverse après la mise à jour de souffrances enfouies!
    « Puiser dans nos ressources avérées dont nous ne pouvons plus douter si on est loyal avec soi-même. » Oui, il y a en moi des ressources avérées… il est bon de me l’entendre rappeler.
    MERCI!

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