« Faire le choix d’être heureux, est-ce possible ? », m’écrivait une lectrice, à la suite de l’article du blog « vivre à plein ». C’est une grande question, essentielle pour nos vies.
Pour des personnes confrontées à d’intenses difficultés ou souffrances, elle peut paraître indécente, provocante, impossible. Et, de fait, il est des moments dans la vie où le bonheur est inaccessible. Mais heureusement, les tempêtes ne durent en général qu’un temps, et on retrouve alors une période d’accalmie où la question reprend son sens : « faire le choix d’être heureux, est-ce possible ? »
Envisager d’être heureux, c’est compliqué pour certains, et beaucoup de choses peuvent expliquer cela :
- on peut s’interdire d’être heureux, pour des raisons qui touchent à son histoire personnelle. Par exemple, le bonheur est inenvisageable, ou mal vu, dans certaines familles. Il peut y avoir une telle valorisation du travail ou l’effort, qu’il n’y a plus de place pour autre chose.
- certains ont trouvé une reconnaissance et de l’attention par la plainte ou la souffrance, et s’y installent. On peut trouver cette reconnaissance à cause d’une histoire très douloureuse ou parce que, dans la famille, c’est la seule place qu’il a été possible de prendre.
- on peut aussi se culpabiliser d’être heureux, au prétexte que c’est égoïste, alors que d’autres souffrent. Cela a pu être le cas, par exemple, si quelqu’un de proche, dans son enfance, a beaucoup souffert et a monopolisé l’attention des parents, ou bien est décédé. Mais bien d’autres raisons peuvent expliquer cette culpabilité.
- on peut aussi s’en vouloir et se punir, consciemment ou inconsciemment, sans en voir la cause
- et puis, pour des raisons plus ou moins mystérieuses, on peut avoir peur d’être heureux.
Dans tous les cas, si la perspective d’être heureux(se) est difficile, il y a lieu de s’interroger. Cela vaut vraiment le coup de comprendre ce qui se passe, pour y croire enfin. Difficile en effet de choisir le bonheur, si on n’y croit pas !
Une autre source de difficultés peut venir de la notion même du bonheur, et des moyens pour y parvenir :
- l’argent ne fait pas le bonheur, dit-on souvent. Il faut pourtant un minimum de confort matériel et de sécurité pour être heureux. Mais combien de personnes passent l’essentiel de leur vie dans une course à l’avoir ou à la consommation, bien plus que nécessaire ou raisonnable ? Notre société de consommation nous pousse à cela, mais au prix de quelles souffrances ou insatisfactions ?
- d’autres vont rechercher le bonheur dans une recherche du plaisir sous toutes ses formes. La satisfaction de la sensibilité ou du corps apportent du bien-être, mais tout miser dans cette recherche ne comble pas durablement et en profondeur.
- La quête de la connaissance, de la culture et du savoir apportent aussi des contentements réels, mais une vie exclusivement consacrée à cela laisse aussi un sentiment d’incomplétude.
Alors, où est le vrai bonheur ? Comme PRH l’affirme, je suis de plus en plus convaincu que le chemin du bonheur passe par l’écoute de ce qu’on porte au plus profond de soi, le développement de ses qualités et la réalisation de ses aspirations essentielles. En d’autres termes, en vivant en accord avec le meilleur de soi, ce qu’on appelle « l’être » à PRH. Cela passe par faire des choix en fidélité à sa conscience profonde, choix qui peuvent parfois être sensiblement exigeants, mais ils apportent une paix profonde. Ces décisions permettent d’avancer dans la vie. C’est vrai notamment pour le choix de ses priorités et de ses relations. Comment avancer sur ce chemin du bonheur, si on ne choisit pas de rencontrer et de vivre avec des personnes qui partagent ses valeurs profondes ?
On découvre alors que le bonheur n’est pas là une fois pour toutes, ce n’est pas un état statique. Le bonheur est dans le chemin : il est pour une bonne part dans le fait de se sentir avancer dans l’existence, de se sentir en marche. On découvre aussi que le bonheur n’est pas un état égoïste de repli sur soi. Mais, parce qu’on porte en soi une capacité de relation et de générosité qui grandissent au fur et à mesure qu’on les vit, le bonheur, c’est de donner et de recevoir. Le bonheur est dans l’échange.
Alors, faire le choix d’être heureux, est-ce possible ? Oui, c’est possible, mais ce n’est pas une décision prise une fois pour toutes, même s’il peut y avoir des moments décisifs dans un cheminement. Le bonheur, il dépend de nos choix, de nos « oui » successifs.
Prenons ce chemin du bonheur. Nous découvrirons qu’il est contagieux, et nous pourrons entraîner d’autres dans le bonheur de vivre !
Régis Halgand, formateur agréé PRH
Merci Régis pour ton article, c’est iinspirant, et rafraichissant !
Je m’en réjouis !
Régis
comme toujours, j’apprécie particulièrement vos articles empreints d’une espérance réaliste, exprimés avec simplicité, qui ne promettent rien de miraculeux mais qui savent interpeller à la responsabilisation non culpabilisante. Surtout continuez de livrer votre parole telle qu’elle vous est donnée … elle est accessible, vulgarisée et capable de soulever le désir de vivre…
Merci pour vos encouragements. J’apprécie que vous souligniez l’appel à la responsabilité non culpabilisante… Même si des événements nous tombent dessus sans qu’on puisse le choisir, on a, dans la très grande majorité des cas, une marge de manoeuvre dans la manière de les vivre…
Régis
En lisant ces mots, je me sens heureuse d’y adhérer en profondeur, spontanément, sans l’impression d’en faire le choix. Par contre, le dire ici, contribue, pour moi, à prendre acte plus consciemment de ce choix d’être heureuse dans ma vie ! Merci Régis !
Vous faites le choix d’être heureuse dans votre vie ! Comme je m’en réjouis pour vous, et pour votre entourage !
Régis
Quand je me réveille le samedi, je pense « chouette, il va y avoir un nouvel article sur le blog et je « courre » pour le découvrir. Souvent cela me réveille davantage, de temps en temps il me vient l’une ou l’autre personne non abonnée à qui le partager, souvent aussi le » bien fait » me dure dans la semaine et porte d’autres fruits innatendus pour et dans ma vie quotidienne.
Merci à vous tous pour ces aricles qui pour une part nous aide à demeurer ou à revenir sur la bonne rive……le chemin de l’être.
Merci beaucoup de votre témoignage sur ce que vous apporte ce blog. Nous avions une rencontre entre formateurs aujourd’hui, et nous avons lu votre commentaire au groupe : cela nous encourage à poursuivre !
Régis
la relation, la relation… ce mot de huit lettres nous ouvre les portes et l’opportunité de nous vivre en vérité, tout doucement en posant des pas d’existence puis de plus en plus ce goût de « bon » frappe à notre porte pour nous demander si nous souhaitons renouveler cette expérience de vie. Osons le premier pas
Merci de nous inviter à oser !
Régis
Bonjour Régis, Bonjour à tous,
Cet article fait « chanter »en moi cette belle chanson:
……… »Que c’est beau la vie! »
Je vous offre le texte de la chanson.
Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l’horizon
Quelques mots d’une chanson
Que c’est beau, c’est beau la vie!
Un oiseau qui fait la roue
Sur un arbre déjà roux
Et son cri par dessus tout
Que c’est beau, c’est beau la vie,
Tout ce qui tremble et palpite
Tout ce qui lutte et se bat
Tout ce que j’ai cru trop vite
A jamais perdu pour moi
Pouvoir encore regarder
Pouvoir encore écouter
Et surtout pouvoir chanter
Que c’est beau, c’est beau la vie!
Le jazz ouvert dans la nuit
Sa trompette qui nous suit
Dans une rue de Paris
Que c’est beau, c’est beau la vie! Pouvoir encore partager
La rouge fleur éclatée
D’un néon qui fait trembler
Nos deux ombres étonnées
Que c’est beau , c’est beau la vie,
Tout ce que j’ai failli perdre
Tout ce qui m’est redonné
Aujourd’hui me monte aux lèvres
En cette fin de journée
Pouvoir encore partager
Ma jeunesse, mes idées
Avec l’AMOUR retrouvé
Que c’est beau , c’est beau la vie!
Pouvoir encore te parler
Pouvoir encore t’embrasser
Te le dire et te chanter
QUE C’EST BEAU LA VIE, C’EST BEAU LA VIE!C.Delecluse/M senlis Musique Jean Ferrat
Oui , malgré les côtés sombres de la vie, la musique me ramène toujours au choix de choisir « LA VIE »….
Françoise
Merci, Françoise, pour ce texte magnifique, et la musique de ce chant de Jean Ferrat me revient tout naturellement pendant que je le relis. Oui, c’est beau, la vie, quand on la choisit !
Régis
Dire oui à ma vie telle qu’elle est, aux évènements heureux ou malheureux, me met dans la paix, et dans la joie. Cette joie intérieure, douce, c’est le bonheur que je cherche. C’est le contraire du vide et du non sens.
Quand je suis à l’écoute de mon être, je suis à l’écoute de Dieu qui vit en moi et cette Présence me comble de façon discrète mais profonde.
Merci de nous partager votre expérience, dont on sent la profondeur. Vous parlez notamment de cette acceptation de ce qu’on ne peut changer, qui est sagesse, et pas résignation, mais qui ouvre un chemin possible… Merci !
Régis
Un article de plus qui tombe à pique pour moi… une piqûre de rappel…
Merci !
Merci de nous le dire. Nous avons besoin de piqures de rappel, tous !
Régis
Merci Régis, pour approfondir ce sujet passionnant! Avec lucidité et des exemples si bien choisi ton article vibre d’éspoir qu’on peut choisir le chemin de bonheur, car c’est bien un chemin comme tu insistes. Et quand on déraille, on peut relire ces mots pour éclairer le chemin.
Alufridr
Merci Alufridr de m’avoir posé cette question suite à mon précédent article. Bonne avancée sur ce chemin !
Régis
Régis,
Bravo pour cet article qui aborde une interrogation de fond pour chacun de nous et même parfois une recherche désespérée.
J’ai envie de dire 3 bravos :
(1) Pour oser te lancer dans ce domaine délicat de notre recherche de bonheur. On met trop le bonheur à toutes les sauces et tu nous aides à nous recentrer sur le « vrai bonheur ». Il faut en effet viser juste pour le trouver.
(2) C’est une excellente idée de parler des obstacles intérieurs et même des « résistances » au bonheur personnel, car nous en libérer peut ouvrir la voie d’un bonheur qui était accessible et que nous ne voyions pas.
(3) Enfin, tu dis bien « le bonheur est un chemin ». Trois fois oui, il n’est pas « au bout du chemin » mais il est là, déjà dans les premiers pas, puis dans les suivant, et ainsi de suite.
Gérard Langlois-Meurinne
merci, Régis, de dire que le bonheur est un chemin et je ne peux m’empêcher d’ajouter que le chemin de découverte de nos trésors intérieurs que propose PRH a été, est et continue d’être pour moi et les personnes que j’accompagne une immense ouverture vers le bonheur d’être, tout simplement et complètement. Comme je souhaite que nous continuions d’attirer les hommes et femmes de notre monde d’aujourd’hui sur ce chemin!