Parfois on rencontre quelqu’un qui a aucun moment ne désespère jamais de vous.
Il dispose d’un regard appelant.
Il a une manière de vous attirer vers « un plus » quand bien même seriez-vous dans un état intérieur délabré ou une situation sans issue apparente. C’est une affaire de présence, d’attitude, de regard et d’action.
Ces personnes, je les appelle les orpailleurs de l’homme.
Ils ne sont pas comme ces gens qui ont à la bouche des paroles faciles d’encouragement. Ces gens qui sont censés « vous remonter le moral » mais qui vous le font, en réalité, descendre encore plus bas dans les chaussettes. Vous savez, ces gens que vous dérangez avec votre mal-être, qui ne le supportent pas, parce qu’il révèle le leur, et qui donc s’empressent de vous nier en disant que cela ne va pas si mal, qu’il faut vous secouer et que, tout compte fait, la vie est belle… Et si vous ne vous empressez pas de leur faire risette, ils se détournent de vous en disant que décidément vous ne faites aucun effort pour vous en sortir…
L’orpailleur, lui, accepte de demeurer dans l’eau boueuse qui est la vôtre, de se pencher sur vous, de prendre délicatement toute cette merde dans laquelle vous êtes, et de se mettre à la recherche de la pépite d’or qui est là et que personne ne voyait plus… Pas même lui…
C’est cela être espérant pour l’autre. Une sorte de pari fou que l’on finira par trouver, au cœur de la situation la plus désespérée qui soit. Car les pépites d’or sont là même si on ne les voit pas.
Alors, l’orpailleur recommence sans cesse ; jusqu’à ce que vous preniez vous même « la batée » (le récipient de la photo).
Bernard Descampiaux, ancien formateur PRH
PS: Dans un article précédent, j’évoquais l’excellente première émission de la série « Carnets d’Utopies » (13 H 15 le samedi – France 2). Le numéro 2 vient d’être diffusé ce jour. Tourné en Espagne, où le chômage bat des records, découvrez comment à Marinaleda il en va autrement. Faites connaissance, notamment, avec « Irina et François, apprentis utopistes« … L’émission est visible ici, ainsi que la précédente.
Merci pour ce beau partage.
Je reconnais bien dans votre description de l’orpailleur l’attitude de l’accompagnateur PRH. Souhaitons qu’il donne du travail aux fabricants de batées !… 🙂
Cordialement,
François