Face aux chaos du monde, un chemin (1/2)

Nous observons une montée des tensions dans le monde et nos sociétés : conflits et guerres, rapports de force, « fake news », érection de nouveaux murs entre les peuples, violences d’ordre divers, racisme, discours de haine qu’on aurait cru révolus depuis la 2nde guerre mondiale, contestation des travaux scientifiques sur les crises climatiques et environnementales, et la liste n’est pas close…

La tentation est forte de se replier sur soi et de fermer les yeux, espérant des jours meilleurs.

En 1941, une jeune femme de 27 ans, juive d’Amsterdam, assiste, étreinte, aux mesures discriminatoires et premières déportations des juifs de son pays. Le 8 juin, elle écrit ces mots, dans son journal personnel (Etty Hillesum, Une Vie bouleversée, Points) : « Il faut garder contact avec le monde réel, le monde actuel, tâcher d’y définir sa place, on n’a pas le droit de vivre avec ses seules valeurs éternelles ; ce serait une nouvelle forme de politique de l’autruche. Vivre totalement au dehors comme au-dedans, ne rien sacrifier de la réalité extérieure à la vie intérieure, pas plus que l’inverse, voilà une tâche exaltante. »

Etty nous invite à être acteurs et non spectateurs atterrés ou passifs. Voici quelques déclinaisons possibles de ses propos pour nos vies aujourd’hui. Elles s’inscrivent dans le créneau de PRH : mieux nous connaître pour mieux conduire nos vies, afin de nous engager à notre juste place dans la société. Ces pistes ne sont pas limitatives, bien sûr.

Gérons notre manière de nous informer.

Par rapport à « garder le contact avec le monde réel », deux risques peuvent nous guetter :

  • Nous gaver d’informations, au risque de ne plus voir la vie qu’au prisme des mauvaises nouvelles de ce monde. De très nombreuses études montrent que les médias relatent essentiellement les drames et atrocités du monde, avec un impact fort sur le moral ou le sentiment d’insécurité des populations (voir notamment La Bonté humaine, de Jacques Lecomte). Attention à ne pas choisir des médias visant le sensationnalisme ou présentant une vision déformée du réel.
  • Ne plus nous informer du tout, au risque de nous déconnecter des enjeux actuels, et d’avoir du coup une vision déformée de la réalité. Faire face au réel du monde actuel est une attitude saine, et difficile. C’est un acte de responsabilité.

A chacun de trouver son juste milieu, qui n’est pas le même pour tous.

Intéressons-nous aux humanisants

Nous informer de manière juste, c’est ne pas se limiter au regard dominant des médias sur le monde. « L’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse », dit un proverbe africain.

Pour avoir une vision juste du monde, il est important de nous intéresser aux humanisants, la foule de ceux qui œuvrent pour un monde plus juste et solidaire.

Savez-vous, par exemple, qu’il y a 1,3 million d’associations en France ? Et que chaque année, 70 000 associations nouvelles se créent, contre 20 000 dans les années 70 ? Savez-vous qu’on dénombre 16 millions de bénévoles en France ?

Laissons-nous toucher par tous les engagements solidaires dans notre monde, dans le monde associatif, professionnel. Informons-nous aussi sur toutes ces initiatives généreuses : il y a heureusement des médias qui s’en font l’écho !

Et contemplons aussi les actes généreux et solidaires du quotidien, dans notre entourage et notre vie ordinaire. Il y en a sans doute beaucoup plus que nous n’en voyons !

Regardons aussi dans notre propre vie. Souvent, nous voyons surtout ce qui dysfonctionne. Intéressons-nous à ce qui va bien, à nos actes, paroles et expressions positives que nous offrons à ceux que nous rencontrons.

A PRH, on parle de vitalisation, ce qui nourrit notre être. Ce regard sur les humanisants y contribue puissamment. Il peut nous inspirer pour nous engager nous aussi dans des agirs humanisants. 

(A suivre)

Régis Halgand, formateur agréé PRH
Président de PRH France

5 commentaires sur « Face aux chaos du monde, un chemin (1/2) »

  1. Bonjour. Merci beaucoup pour ce magnifique texte, très inspirant. Première lecture à mon réveil ce matin. Cela me vitalise énormément. Cela me rappelle à quel point il est important d’être dans une gestion et à la conduite de sa propre vie, encore plus en ce moment, en faisant attention à choisir de qui, et quoi, on s’entoure, de quoi on se nourrie comme contenu d’informations et les choix d’engagements qu’on se donne pour rester profondément alignés à nous-mêmes et à faire vivre notre belle humanité. Tu as donné une belle impulsion à ma journée aujourd’hui et je suis partie pour la donner à d’autres. Merci

    1. Merci Hayet pour ton commentaire. Si ce texte t’a vitalisée et que tu vas vitaliser d’autres personnes autour de toi, c’est que la vie circule. Prends bien soin de cet élan de vie réveillé.

  2. J’aime bien l’invitation à poser le regard sur le réel du monde. C’est bien vrai que nombreux sont les gens tournés vers le bien, le bon et l’entraide. Je n’ai qu’à regarder autour de moi, la jeunesse, mes amis, ma famille, mes collègues de travail. En regardant dans mon entourage, j’y vois un autre réel que les médias présentent. Cela m’invite à agir où je suis! Voilà mon cercle d’influence. ☺️

Répondre à Hélène Annuler la réponse.