Comment vivre quand on a mal ?

Nos souffrances sont souvent bien pesantes, elles peuvent se situer à différents niveaux de notre personne, pouvons-nous trouver des moyens pour vivre avec elles sans qu’elles nous submergent?

Pour le corps, c’est plus ou moins facile. Il est important de se faire attentif.ve à toute douleur et de ne pas dire trop vite « ça va passer » : notre corps mérite au moins autant d’attention que notre voiture que nous faisons réviser régulièrement.

Et nos douleurs qui ne sont pas d’origine physique, comment les soigner ?

Quand c’est la sensibilité qui souffre, commencer par vérifier : est-ce ajusté à la situation ou bien est-ce disproportionné ? Par exemple, voler dans les plumes de quelqu’un qui se gare trop près de mon garage est tout aussi disproportionné que de rester froid et impassible lors des obsèques d’un parent.

Cela peut être aidant d’en parler avec quelqu’un de confiance qui m’accueillera dans ma peine ou ma colère sans jugement. Je peux aussi revenir à mon désir d’aimer les gens ; choisir des activités de loisirs que j’aime ; m’accorder des temps de contemplation de la beauté de la nature, de l’art. Tout cela me permettra d’apaiser et de nourrir ma sensibilité.

Parfois, c’est notre mental qui est sombre.

Des pensées imaginaires, pessimistes, brouillées, désarmées par la recherche difficile de vérité peuvent m’envahir. Je peux laisser reposer mon esprit. Prendre du temps de repos à la fois du corps, des yeux sans écrans, des oreilles sans boucan, de la voix qui a droit au silence, du recul pour m’informer et parfois agir sans stress, sans précipitation. Il est bon aussi d’oser en parler, d’honorer mon besoin d’être écouté.e, aidé.e.

Et quand c’est l’être qui est triste ?

Une tristesse d’être révèle des aspirations qui ne peuvent pas vivre. Le désespoir devant une guerre qui n’en finit pas parle de mon aspiration à la paix et à la fraternité. Je peux apprendre à regarder, non pas systématiquement le « positif » quand il n’y en a pas, mais m’autoriser à choisir de porter un regard profond et enraciné dans mes valeurs. Je peux côtoyer des personnes qui réveillent mon espérance (cela peut être aussi à travers des lectures, des articles, des films, des podcasts), et laisser vivre ce qui se dit de mes valeurs profondes.

Nos souffrances, quelles qu’elles soient, sont à prendre au sérieux car tout être humain a droit à une vie saine et heureuse. Ne pas rester seul.e avec notre malheur nous fait rentrer dans l’acceptation de notre condition humaine.

Béatrice Sablonnière, formatrice agréée PRH

5 commentaires sur « Comment vivre quand on a mal ? »

  1. J’ai appuye sur « desinscrire » par erreur, pouvez vous rectifier et continuer à m’envoyer les article du « blog de PRH Frane » . Merci

    1. bonjour,
      je ne peux rien faire de mon côté, il faut tout simplement revenir sur la page du blog et vous abonner une nouvelle fois. c’est simple !

  2. Merci. Ce soir, j’ai besoin de lumière en moi, pour ressentir à quoi renoncer et quoi accueillir, en une paix douce et humaine … Lumière intérieure pour décider et choisir de façon adulte, consciente et responsable … choix qui forment lentement ma personne en laissant tomber des besoins enfantins et adolescents comme de garder pour soi, posséder dans les relations … Pas facile à gérer mais c’est sans doute la bonne direction pour que je traverse les difficultés et m’ émerveille face au risque d’une vie nouvelle …

  3. il est suggéré dans ce texte que ce peut être une réaction disproportionnée . Regarder de ce côté là en se faisant aider est tout aussi apaisant voire encore plus sûr.

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