Les petits bonheurs

« La poésie suprême est celle de l’amour. Elle éclot des visages, des regards, des sourires. Elle peut jaillir de regards qui se croisant soudain électrisent tout l’être. » …

… « Il faut que j’évoque aussi ces moments fugitifs de bouffées de poésie heureuse qui nous saisissent quasiment de rien, parce qu’on marche, et que le corps nous dit sa joie de fonctionner comme une bonne machine. La poésie s’intensifie quand la marche a lieu sous le soleil d’hiver ou une belle pluie de printemps. J’ai eu un instant de joie poétique à voir dans la rue, à un arrêt d’autobus, le visage éclairé d’un merveilleux sourire d’une jeune fille en train de lire une lettre. J’ai souvent trouvé la poésie dans la rue, dans un marché, un restaurant, et surtout en contemplant dans le métro des visages féminins, jeunes, mûrs ou âgés, au mystère insondable. … »

Edgar Morin  « Leçons d’un siècle de vie », chapitre 3 ‘’Savoir vivre’’

6 commentaires sur « Les petits bonheurs »

  1. Comme cela est vrai ! J’avoue cueillir ces petits bonheurs poétiques, et ils sont si nombreux chaque jour ! Aujourd’hui, dans la longue liste :des sourires et des « bonjours » spontanés au détour de rues, le soleil à travers les arbres de la forêt entre deux belles averses, un lucane sur un petit rocher au travers du chemin, les arbres du jardin qui dansent sous le vent avec leurs couleurs flamboyantes…
    J’aime le titre de cet ouvrage, Savoir Vivre ! Il donne une voie. Merci pour ce partage !

  2. Les petits bonheurs quotidiens… Je les cueille et les savoure d’autant plus en ces moments où le monde semble pris dans des déferlements de violence.
    Me reste gravé un article de journal racontant la découverte d’un traitement du syndrome de Clove par un médecin à Necker-enfants malades. L’article transpire et rayonne l’amour de ce médecin et l’espoir des patients venus de toute l’Europe et même au-delà. Venus chercher un soulagement aux souffrances et à l’exclusion sociale induite par cette maladie, ils retrouvent non seulement une place dans la société, mais surtout une joie de vivre. Je me sens reliée à leur bonheur et à leur énergie de vie!

  3. Hé oui, je me délecte moi aussi chaque fois qu’à vélo ou à pied dans les petits chemins calmes ou rustiques j’ai l’occasion d’offrir un sourire et qu’aussitôt s’éclaire d’un radieux sourire le visage de la personne en face… Mon initiative se trouve récompensée, quelle joie encourageante, à poursuivre !

  4. Comme le dit Holderling” en ces temps de détresse, habiter poétiquement le monde”… cultiver, entretenir , protéger notre Regard d’émerveillement, Chemin privilégié de co-naissance et d’amour!
    Mais je m’interroge: comment, comment lui permettre de jaillir plus souvent, plus durablement, comment ce Regard si fécond, l’aider à traverser, déjouer les parasites, les entraves des doutes , d’impuissance, de dé-couragement, de dé-mission?
    Est-ce que EMorin nous offre des éléments de “ réponse” dans ses “ leçons “???

  5. Merci …. Quelques instants, ce visage clair, ouvert, limpide d’adolescente dont le regard ici, semble rester en silence, dans son mystère … peut-être un besoin, comme d’une parole? Une délicatesse discrète … suis-je capable de trouver en moi, l’espace intérieur pour l’accueillir, l’écouter…rencontrer sa jeune personne ? … Peut-être un sourire, tout simplement.

Répondre à Frédérique Thibault Annuler la réponse.