C’est un des débats qui agitent de plus en plus la classe politique française, et plus généralement la société : faut-il prôner la croissance, ou la décroissance ? Risquons quelques éléments de réponses, qui dépassent les considérations macroéconomiques, en s’appuyant sur nos observations de ce qui contribue au déploiement des personnes et des relations. Ce que l’on appelle parfois… la croissance humaine.
Croissance de la valeur « être », et décroissance de la valeur « avoir »
Croissance de l’intériorité, et décroissance de la superficialité
Croissance de la joie, et décroissance de la morosité
Croissance des relations, et décroissance du repli sur soi
Croissance du partage, et décroissance de la peur
Croissance de ce qui a du sens, et décroissance de ce qui n’en a pas
Croissance de l’émerveillement et de la contemplation, et décroissance de l’agitation
Croissance de l’engagement, et décroissance de la fuite
Croissance des choix libres et conscients, et décroissance des conditionnements
Croissance de l’acceptation, et décroissance des refus du réel
Croissance de la simplicité, et décroissance des comportements de façade
Croissance de la solidarité et de la générosité
Croissance du bonheur vrai.
Exprimer cela, ce n’est pas vouloir être manichéen. Ce n’est pas rejeter tout progrès et vouloir opposer deux mondes.
Dire cela, c’est affirmer qu’il y a du très bon dans les progrès technologiques et la sortie de la misère économique pour une part croissante de la population mondiale (même s’il reste encore beaucoup trop de personnes qui en sont exclues). Mais le « trop » est l’ennemi du « bien ». Fonder sa vie sur la possession de biens matériels et la consommation ne comble pas une vie, tout en posant des problèmes d’inégalité et de déséquilibres multiples au niveau de la planète.
Ecrire cela, ce n’est pas vouloir culpabiliser quiconque. Mais ouvrir un chemin d’écoute en soi, au niveau de sa conscience profonde : qu’est-ce qui a vraiment du sens et me procure une paix et une joie profondes ? Question posée avec respect et bienveillance, car chacun trouvera sa réponse personnelle.
Régis Halgand, formateur agréé PRH
PS : Certains stages PRH peuvent vous aider à trouver votre réponse. Notamment « Acteur de mon bonheur » et « M’entraîner à prendre des décisions constructives ».
Croître par un regard sur soi, pour un déploiement et une mise en marche : « être pour agir » !
La sensation à la lecture de cet article est celle de la croissance par l’incarnation…par la conscience d' »un corps à soi » (pour reprendre le titre du dernier ouvrage de Camille Froideveaux-Metterie), pour se libérer des injonction sociales, en somme pour à la fois exister en soi, pour en sortir et y revenir !
Une croissance expérientielle, source d’objectivation et d’action : créer, fabriquer, inventer, bâtir…le meilleur ! Le bilan intérieur, la force de l’analyse, la justesse de l’entrainement permettent de mettre en ordre le réel, de prendre le temps d’infuser, de mieux comprendre mes actes, de travailler mes appuis et là, une invitation à poser des pas, à mettre en œuvre l’action pensée devient un incontournable !
Il n’y a pas d’acte neutre. Soit je construis sois je détruit et en ce sens la croissance a toute sa place.
…je crois que Teilhard de Chardin parlait d’une « croissance par diminution »…
…je crois que Teilhard de Chardin parlait d’une » croissance par diminution »…
Merci ,Régis, pour ton bel article. L’être, qui est si essentiel à P R H, est bien au plus profond de nous, en notre intimité et nous avons à le faire croître. L’avoir, à l’ extérieur de nous est comme un ogre: il n’a aucune limite, il n’est jamais rassasié. A chacun de trouver en lui-même ce qui le fait grandir en humanité. Un chantier à continuer sans cesse, si possible dans la joie.
Bel article par la force de ses mots, puissants et poétiques à la fois, je ressens beaucoup de justesse et d’affirmation. Merci M. Halgand.
En lisant votre article ,Régis, me viennent les mots complexité, nuance…
Quelle complexité que la nature humaine ! Elle est faite de tant de nuances, autant que d’aventures humaines…
Il me vient de comparer la vie à un immense » nuancier « . Tant de couleurs pourraient décrire nos croissances et nos décroissances !Aux différents âges de notre vie,il a été, il est ,il sera plus ou moins aisé de se vivre en croissance. Parfois nous nous vivons sur un plateau , aux limites de la croissance et de la décroissance. Là, nous nous posons ,faisons le point ,réfléchissons, temps de repos fructueux pour choisir une direction…
Le sens de ma vie ne serait ce pas de chercher l’harmonie dans ce » nuancier » qui m’est offert ? L’harmonie qui nous procure la paix intérieure…Mais quelle est épisodique cette paix! Toute croissance peut -être fragilisée à un moment donné, sujette aux oscillations de la vie et sans cesse il faut recommencer à tisser l’œuvre de notre vie et parfois la peur de ne pas y arriver pointe son nez…
Continuer de tisser l ‘oeuvre de ma vie, malgré l’avancée en âge, comme si je venais de naître ,sans cesse naître à la vie pour construire un monde nouveau habité au moins d’une certaine bienveillance .
Merci Régis.
Françoise
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