Pour la dernière fois, nous allons visiter la ferme de Jean-Luc Thibault, spécialisé dans la production de fruits bios. Nous sommes toujours à la recherche de leçons de vie : est-ce que sa manière de prendre soin de ses plantes peut nous apprendre des choses sur ce qui contribue à notre croissance personnelle ? Aujourd’hui, nous parlons de l’élagage.
C’est une des plus grosses surprises des stagiaires qui viennent apprendre leur métier auprès de Jean-Luc : la taille des arbres. Au départ, ils ne comprennent pas pourquoi il faut tailler autant : « même des branches portant des bourgeons ou des fruits déjà formés ??? » Ne détruit-on pas ainsi une partie du potentiel de l’arbre ? Jean-Luc nous explique que non : laisser toutes les branches permettrait certes la production de plus de fruits, mais de plus petite taille, et au final la récolte serait moins bonne. Par ailleurs, la taille d’un pommier permet à la lumière de pénétrer dans tout l’arbre, et les fruits sont mieux répartis. Pour les framboisiers, on laisse seulement 5 canes par pied. Cela offre à la plante la lumière et la ventilation nécessaires. Trop de densité favoriserait l’apparition de maladies. Pour Jean-Luc, on aide la plante à se canaliser pour donner son maximum de production. Selon lui, les plantes ont un potentiel excédentaire par rapport à leurs capacités réelles, et il a cette phrase : « la nature donne trop, donne plus qu’on ne peut produire ». Et si c’était aussi valable pour nous ?
Pour tout vous dire, cette image de la taille m’a particulièrement parlé, parce que je suis précisément dans une phase d’élagage dans ma vie. En faisant le point sur mon emploi du temps, je me suis rendu compte que je ne pourrai pas vivre tout ce qui m’intéresse. Mon agenda déborde, et, si je continuais comme ça, je risquerais de me disperser et de m’épuiser. Je suis en train de faire le constat, déjà expérimenté par beaucoup : mon corps a des ressources limitées, qui ne me permettent pas d’actualiser toutes mes aspirations. De plus, je suis obligé de constater que ce n’est pas la première fois dans ma vie où je suis amené à renoncer à des activités que j’aime, dans lesquelles je m’épanouis, parce qu’il y a autre chose qui m’appelle encore plus. Faire ce type de choix est particulièrement exigeant, parce qu’on a l’impression de « tailler dans le vif » : on renonce à quelque chose de vivant en soi. C’est comme un petit deuil à vivre.
Ecouter Jean-Luc parler du nécessaire élagage de ses arbres pour les aider à porter le maximum de fruits m’a beaucoup parlé, dans cette période de discernement de mes priorités d’engagements. En renonçant à certaines activités que j’aime, je vais pouvoir maximiser les fruits que je vais porter ! C’est un renoncement, certes exigeant, mais pour davantage de fécondité. Me voir comme un arbre fruitier que je choisis d’élaguer a été très réconfortant.
Régis Halgand, formateur agréé PRH
PS : Si cette question des priorités de votre vie vous intéresse, je vous signale deux formations PRH qui peuvent vous aider : « entraînement à la prise de décisions », et « mes priorités d’engagement ».
Elaguer, Elaguer c’est renoncer pour (re)nouer avec un essentiel en nous. Cela enrichit ma terre intérieure, lui donne à manger et me fait grandir un peu plus. Car devenir un peu plus qui l’on est réellement est un travail quotidien qui apporte beaucoup de joie après de nombreux petits deuils.
Je me sens profondément émue et touchée
par ce lien entre la nature et notre croissance.
C’est bon, c’est beau, c’est vrai. Merci.
Un dicton exprime cette idée «choisir c’est renoncer» mais on peut aussi le tourner de façon différente «choisir, c’est préférer».
Qu’est-ce que je préfère dans ma vie ?
Qu’est-ce qui a le plus de force, de goût ?
Qu’est ce qui m’est le plus essentiel ?
Vue sous cet angle, le choix, la priorisation m’apparaît plus facile, parce qu’en fixant mon attention sur cette préférence, pleine de vie, il m’est plus facile de renoncer.
Que la nature est féconde en ce bel automne!Au détour du chemin, j’admire ce pommier…Que ne suis -je cet arbre,belles pommes donnerais,,,Mais être humain je suis,et c’est autrement difficile et complexe d ‘ élaguer pour plus de vie.La vie,qui au fil des ans,élague déjà beaucoup de branches sans que notre désir y soit pour quelque chose,oui, la vie malgré tout,cherche dans quelle direction s ‘ épanouir, et à tous les âges de la vie.
La vie est parfois difficile à cerner, discerner est rude.Elle souffre de ne pas retrouver sa sève nourrissante,la lumière nécessaire pour éclairer nos choix,Choisir dans le trop plein de nos aspirations,richesses de notre vie,nécessite parfois l’éclairage d’un spécialiste « PRH » de l’élagage. Cela est nécessaire, quand seul (e) ,nous peinons à nous canaliser pour vivre nos talents.Alors,bientôt, peut – être,porterons -nous à nouveau de bons fruits, comme le pommier de mon chemin !
En attendant, je continue ma cueillette de fruits d’automne,noisettes et châtaignes rempliront mon panier, et ,habitée d’une joie insouciante ,je fais craquer sous mes pas cet épais tapis de feuilles chatoyantes ..
Merci Régis.
Françoise
ça me parle beaucoup, ça « Renoncer à quelque chose de vivant en soi. C’est comme un petit deuil à vivre »… surtout en ce moment où je suis en plein discernement, et où mon Etre demande à vivre… plus ! Avant de choisir (comme le dit Christophe, plus haut) il me semble important de regarder en face ce à quoi on renonce, et d’être en paix avec ça, même s’il y a une part de chagrin… Merci Régis pour cette image de l’arbre, je me sens pleine de vie et d’envie de croître, débarrassée de mes lourdeurs, de mes attaches et de mes entraves !! Je vais aussi me pencher un peu plus sur cet essentiel (dont parle ‘helionconseil… », plus haut) ! Maya