Et si je mettais mes mains dans la peinture ?

L’expérience étonnante de la peinture à l’aveugle

Je viens de faire successivement deux stages PRH avec l’expression créative. Le principe de ces stages ? Entrer dans l’analyse de sensation grâce à un temps de créativité. Imaginez une profusion de feuilles de différents formats et couleurs, des pots de peintures multicolores, des craies grasses, des crayons de couleur, de menus objets à coller : paillettes, étoiles, flocons… de la laine, de la ficelle, d’autres bricoles ainsi que de l’argile à disposition. Comment procéder avec toutes ces merveilles ?

Tout commence, en début de matinée, par un questionnement (TPA) qui vise à réveiller des sensations. Il s’agit alors se laisser ressentir le mouvement de cette sensation. Est-ce que je la sens large ? Ou comme un élan ? Ou autrement ? Ce mouvement m’indique l’ampleur de ma feuille et son format, plutôt horizontal ou vertical. Si je sens que j’ai besoin de volume, alors je prends de l’argile.

Le plus surprenant -et le plus fécond aussi- est de peindre à l’aveugle. Guidée par la formatrice, je choisis feuille et couleurs les yeux fermés puis je retourne devant mon chevalet, mes yeux toujours bien fermés et à l’écoute de ma sensation.

Là, je prends le temps de bien sentir le mouvement qui m’habite et, après avoir imprégné mes mains de peinture, je les laisse aller sur le papier. Il est doux sous mes doigts et j’ai grand plaisir à exécuter le mouvement qui me vient ; je reste dans ce mouvement tant qu’il me parle, en replongeant mes mains dans la peinture si besoin.

Lorsque ma sensation m’a livré tout son contenu, que le mouvement cesse, la formatrice m’invite à ouvrir les yeux. Étonnement, surprise, découverte de mon œuvre… Je me laisse surprendre. Puis je suis invitée à me laisser attirer par un détail de ma peinture ou bien c’est l’ensemble de mon œuvre qui me parle. Une autre sensation se présente alors en moi : je choisis de poursuivre sur le même papier ou bien je sens que j’ai besoin d’une nouvelle feuille, ou bien de prendre l’argile. Ai-je besoin de changer de couleur ? Je laisse toujours la sensation me guider. Je peux poursuivre les yeux ouverts en choisissant le matériel qui exprime le mieux mon ressenti.

De cette manière, la sensation vient directement se dire sur le papier, à travers mes mains. Mon intelligence est parfois décontenancée, déroutée, elle ne comprend pas ce qui arrive sous mes doigts : il s’agit de faire confiance à cette méthode extraordinaire qui permet à notre inconscient de se matérialiser sous nos doigts.

Parce que la contemplation de mes œuvres exposées devant moi éveille encore des sensations, je suis invitée à en choisir une et à l’analyser par écrit avec notre méthode PRH. Le trésor qu’elle contient se révèle alors, peu à peu, à mon intelligence : un vrai cadeau pour ma vie d’aujourd’hui !

Il suffit d’oser se lancer et de quitter ses fausses croyances telles que « je suis nulle en dessin », car il n’y a rien à représenter, juste accepter de mettre ses mains au service de la sensation, donc de la vie en soi.

Anne Flatin, formatrice agréée PRH

Plusieurs stages et Groupes d’accompagnement (GRACS) utilisent l’expression créative.

6 commentaires sur « Et si je mettais mes mains dans la peinture ? »

  1. Ce moyen d’expression m’a permise et me sers encore à exprimer mon senti lorsque les mots parfois ne viennent pas . Je me laisse envahir par la sensation éveillée et je laisse mes mains , mon corps l’exprimer par le médium de créativité. C’est étonnant le bien ressenti par la fin . J’y découvre des aspects de moi fort intéressants.

    1. Merci Lisette : oui lorsque les mots ne viennent pas dans un premier temps, laisser les mains et le corps exprimer le ressenti. Ensuite, le déchiffrage par écrit permet d’aller encore plus loin dans les découvertes ! La mise en mot par l’analyse PRH est un vrai trésor, et conjuguée avec l’expression créative, le message contenu dans les sensations se révèle, si précieux pour notre vie d’aujourd’hui !

  2. Merci Anne pour ce témoignage que je confirme ! Oser peindre ou modeler en aveugle, sans se laisser guidée par le moi-je, a été une expérience plus riche pour la suite de la séance. L’analyse de sensation m’a paru plus féconde.
    Alors je kiffe cette manière et j’en redemande !

  3. Oui Yannick : tu t’es laissée conduire par ta sensation, sans moi-je jugeant ou s’étonnant (ce qui peut couper de la sensation). Et tu t’es ensuite laissée surprendre par tes œuvres et par les sensations éveillées : ton analyse en a été féconde ! Alors bon kif !!!

  4. Un profond Merci, Anne, ton témoignage est stimulant et il m’invite à aller de l’avant : cela fait longtemps que la peinture et ses couleurs m’appellent mais un ancien blocage de l’écolière que j’étais me freine encore …
    Partir à l’aveugle, de la sensation devrait me libérer du jugement potentiel du moi-je encore cadenassé par ce mauvais épisode de l’enfance … et me permettre de découvrir des aspects encore inconnus de moi-même …
    J’en profite pour te souhaiter de belles fêtes de fin d’année !
    Odile Thurotte

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