Face à l’effroi du monde

Que dire ? Que vivre ? Face à l’horreur indicible  que provoquent les actes abominables de terroristes enfermés dans des idéologies mortifères ?

Face au découragement qui nous guette devant des guerres insensées menées par des potentats paranoïaques et criminels ? Devant des haines tenaces entre peuples, nourries par des actes violents qui entraînent d’autres actes violents, dans une spirale de vengeance qui semble sans fin ? Devant des affrontements politiques où parfois, l’impression domine que seule la quête du pouvoir est le but, et que pour cela toutes les démagogies et tous les coups sont permis ? Devant la catastrophe climatique qui nous guette, alors que le monde émet toujours plus de CO2, année après année ? Que dire, que vivre ?

Tout d’abord, monte en moi une immense compassion face à toutes ces personnes meurtries par la violence et l’injustice. Si ma trajectoire de vie avait été différente, peut-être serais-je aussi le héraut d’une idéologie mortifère ou un acteur de vengeance contre un peuple ennemi. Qui sait ? Qui d’entre nous n’a jamais ressenti en lui l’envie de vengeance pour tel ou telle qui nous a fait du mal ? Chez les auteurs de haine et de violence, il y a souvent (et peut-être toujours ?) d’abord des victimes d’idéologies, d’abandons, de blessures passées… Cela n’excuse pas les actes. Mais cela aide à ne pas assimiler la personne et son acte. Cela m’aide à éviter les amalgames et les généralisations hâtives. Ne vous est-il pas déjà arrivé, à vous aussi, d’avoir tendance à juger sommairement une personne, à la cataloguer ? Et, en la découvrant davantage, d’être amené à réviser votre jugement sur elle ? C’est une des expériences que nous vivons dans les stages PRH : découvrir peu à peu l’autre dans sa beauté, sa complexité, ses fragilités. Quitter ses préjugés pour l’accueillir vraiment… Et reconnaître, avec émerveillement, qu’il y a en elle un potentiel positif qui cherche à vivre.

Ma foi dans le positif au cœur de l’être humain, nourrie par mon expérience de PRH, est-elle ébranlée par la barbarie du monde ? Honnêtement, non. Je souffre de toutes ces souffrances face auxquelles je me sens largement impuissant. Mais cela renforce ma détermination à faire la part qui est la mienne, qui me pousse à vous écrire ces mots. Oui, il y a un potentiel positif dans l’être humain. Ce potentiel, hélas, reste souvent à l’état latent, chez trop de personnes, parce que les conditions de son développement n’ont pas été réunies. Mais il est là. Et plus que jamais, j’espère que de multiples initiatives vont contribuer à développer ce potentiel chez beaucoup. Car, j’en suis témoin, ce que nous appelons à PRH la croissance de l’être est contagieuse. Quand nous développons notre capacité d’aimer, d’être en relation, de nous engager, et quand nous développons notre aptitude à écouter notre conscience profonde, nous devenons acteurs d’un monde plus humain, fraternel, respectueux de toute vie, où il fait bon vivre.

Faisons vraiment le choix de vivre en accord avec notre être. Répétons ce choix chaque jour, et à de nombreux moments de la journée, car c’est un choix exigeant parfois. Il vaut la peine.

Nous sommes, chacun, responsable pour une part de l’état du monde. Faisons notre part.

Régis Halgand, Président de PRH France

4 commentaires sur « Face à l’effroi du monde »

  1. Je peux apprendre à transformer une amertume en une « vengeance d’amour » comme à ne plus voir en l’autre un ennemi mais un frère.

  2. Oui faisons chacun notre part le mieux que nous le pouvons, pas après pas, instant après instant.
    Merci pour ces paroles encourageantes

  3. « Quand nous développons notre capacité d’aimer, d’être en relation, de nous engager, et quand nous développons notre aptitude à écouter notre conscience profonde, nous devenons acteurs d’un monde plus humain, fraternel, respectueux de toute vie, où il fait bon vivre. »
    Merci pour ces paroles d’espérance…

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