Je suis allée au cinéma voir un blockbuster, l’histoire d’un pilote de chasse américain en fin de carrière…
Que suis-je donc allée faire au pays des hydrocarbures sans complexe, des courses de vitesse, du bruit, des clichés virilistes d’hommes se regardant de haut ?
J’y suis allée avec l’envie de me reposer la tête. J’avais aussi envie d’énergie. Je me sentais légère, d’humeur à passer un bon moment et j’étais en bonne compagnie.
J’aime le cinéma pour les mondes auxquels il m’ouvre. Le monde du rêve, de la connaissance, des questions qui émergent… Le monde de la beauté, de la justesse, de l’engagement, des profondeurs… Le monde de la légèreté, du rire, de la fantaisie… Tant d’autres mondes encore quand on va à leur rencontre et qu’on se laisse déplacer.
Car ce que j’aime avant tout dans le cinéma, c’est de m’ouvrir, sortir du pré-carré de mon moi-je qui a déjà fait ses choix à l’emporte-pièce, avec ses raccourcis, ses jugements, ses « c’est pas pour moi »…
Ce que j’aime, c’est me donner la chance de découvrir, d’écouter les résonances que ces films font en moi. Je suis particulièrement attentive aux résonances qui viennent de mon être, car cela me précise toujours plus qui je suis.
Alors, en m’ouvrant à ce film, qu’ai-je vécu ? J’ai d’abord touché à ma capacité de recul : ce film est un divertissement qui joue avec les représentations, et je demeure libre face à lui. Et s’il est un produit financier à très bon rendement, il est potentiellement autre chose.
J’ai touché aussi à mon goût pour le grand spectacle : « ça en jette » quand même ! Et de temps en temps, ça me fait du bien, comme un feu d’artifice !
Il a rejoint aussi en moi mon goût pour l’esthétique, une esthétique des images bien cadrées, une harmonie visuelle au service du scénario. J’y ai trouvé de la beauté.
Ce film met aussi en scène des valeurs et des capacités, le goût du travail bien fait, voire de l’excellence, au service d’une cause (« lutter contre les méchants »!), l’intelligence, la volonté, l’entraide, le sens du collectif, la fidélité, le courage, le discernement.
Il aborde aussi les abîmes du volontarisme, de la domination, du cynisme, le devoir de réparation.
Il propose enfin un chemin de réconciliation avec soi et avec l’autre, par le levier de la prise de conscience, de l’humilité et l’aspiration à vraiment vivre.
J’ai aimé regarder ce film « avec les yeux de l’être », avec les yeux de la vie et cela m’a fait du bien. Je suis sortie du cinéma reposée, dynamisée, confirmée dans mon goût pour l’ouverture, et bien plus enrichie que je ne l’aurais imaginé.
Hélène Copigneaux-Petit, formatrice agréée PRH
Le Blog de PRH France 
Merci Hélène de ce beau regard sur un monde qui passe souvent pour idéaliste. Choisir de poser le regard en soi au lieu d’à l’extérieur de soi, ça permet de mieux se connaitre. J’💚 l’invitation!
Merci Hélène pour votre commentaire. Oui, écoutez vos invitations !
Agé, je ne vais plus au cinéma, d’ailleurs durant ma vie, je n’ai guère fréquenté les salles obscures. Cependant j’ai bien aimé les réflexions d’Hélène qui décrit sa motivation, ce qu’elle a découvert, ce qui l’a touchée. Elle n’est pas allée voir un film seulement pour se distraire un moment, mais pour s’ouvrir au monde.
Merci Hubert pour votre commentaire. Un cinéma ne serait-il pas trop loin de chez vous pour tenter l’aventure de la salle obscure ? 😉
Merci Hélène… je reprends tes deux questions. Je suis allée voir « la Panthère des Neiges », ayant lu auparavant une présentation du documentaire pour bien choisir comment utiliser le temps d’une soirée… le titre m’a attirée tout de suite dans mon goût pour la nature, les paysages, le déroulement certainement contemplatif du film et l’animal protagoniste qui fait partie de notre imaginaire primordial et mystérieux. J’ai beaucoup aimé l’histoire, mais ce qui a surtout touché ma sensibilité en profondeur est le regard de certains animaux du Tibet dans lequel j’ai ressenti comme leur conscience d’un état autre que celui humain, accepté, bien autre et pour moi surprenant avec, aujourd’hui, une nouvelle considération du règne animal dans sa beauté, sa présence qui ne peut que susciter profond respect comme éléments d’une même Création. Et quelques mots d’André Rochais … « Come una lunga Carovana venuta dalle frontiere dell’animalità e che cammina verso il suo punto omega di riuscita… » merci pour ce partage.
C’est beau comme tu t’es laissée toucher et ouvrir ton regard !
Merci Hélène pour ton témoignage.
Je suis émerveillée par sa richesse; quelle récolte abondante à partir d’un film !
j’aime quand tu dis
« Ce que j’aime, c’est me donner la chance de découvrir, d’écouter les résonances que ces films font en moi. Je suis particulièrement attentive aux résonances qui viennent de mon être, car cela me précise toujours plus qui je suis. »
Cela me met dans un élan pour écouter et nommer ce qui est touché en moi au delà de « Jai bien aimé ».
Merci Marie-Odile, ton élan est une belle promesse ! Ne sommes-nous pas assis sur un trésor ?