Je rentre d’un temps d’animation pour un collectif associatif qui sert des petits déjeuners aux personnes en grande précarité tous les matins durant la campagne hivernale. Les situations que ces bénévoles et professionnels rencontrent sont dures. Elles sont à la hauteur des misères économiques, relationnelles et affectives que vivent ces personnes exclues, le plus souvent sans travail ni abri.
Face à la mobilisation de ces bénévoles je ressens une grande admiration. La bataille contre la misère semble quasi impossible. Pourtant, ils ouvrent tous les matins du 1er décembre au 31 mars cet espace où ils accueillent et servent jusqu’à plus de 50 petits déjeuners par jour. Bien au-delà du service alimentaire, certes indispensable pour ces personnes, c’est la qualité de leur accueil, leur gratuité, leur écoute qui me touchent. Je les sens dans une recherche inlassable pour que cet espace permette aux bénéficiaires de ressentir le désir de vivre plus, de vivre mieux, de sortir de la précarité et de se remettre debout.
Le chemin qu’ils proposent est celui de la rencontre la plus humaine possible, en regardant les personnes au-delà de leurs situations difficiles, leurs addictions, leurs troubles relationnels. Ils offrent un espace de chaleur humaine qui invite, qui appelle à la dignité, qui réveille le désir de sortir de la misère.
Je suis admiratif de l’intelligence du cœur que ce collectif déploie, humblement, tout tourné vers le désir que l’autre vive. Je suis émerveillé de la force de la solidarité qui les fait s’engager.
Cette solidarité : une réaction de la vie face à toutes les misères humaines. Quand il n’y a apparemment plus de solution, quand les dispositifs sociaux atteignent leurs limites, le mouvement de la solidarité les mobilise. Liée au désir de justice, à la dignité de l’homme, au partage, elle nourrit des élans de bienveillance et de gratuité. Chaque homme a en lui ce réflexe de vie qui le dépasse, pour peu qu’il se laisse toucher par la souffrance de l’autre…
En élargissant mon regard, je perçois que dans bien des secteurs où les logiques économiques de nos sociétés sont en échec, l’intelligence de la solidarité crée de nouveaux possibles et développe des valeurs nouvelles qui génèrent une toute autre richesse bien plus durable et bien plus humanisante ! La solidarité crée de l’espérance, là où l’horizon semble bouché ! Elle reconstruit le lien de fraternité sur les limites de l’indifférence !
Dans l’accompagnement de ces soldats du cœur, j’entends combien en se mobilisant, leur vie prend de la densité, du sens. La solidarité qu’ils déploient de tout leur être les met en premier lieu debout. La solidarité les met en vie. Le don de leur temps, de leur écoute et de leurs compétences leur fait vivre un plus dans leur vie. Ils vivent une expérience collective positive qui reconstruit le lien là où il était coupé.
En regardant les initiatives solidaires dans notre pays, et elles ne manquent pas, je vois des hommes et des femmes qui déploient leur énergie pour que le monde réussisse. Ce faisant ils font grandir le monde en humanité. Me revient la phrase de Gandhi « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ! »
C’était justement le thème de la rencontre 2014 proposée par PRH aux personnes en FPM, Formation Personnelle Méthodique. J’ai pu là aussi découvrir, au travers des divers témoignages des personnes présentes, combien nous portons en chacun de nous, des dons, une générosité, un élan et une créativité qui sont les ingrédients de la construction de ce monde en marche vers plus d’humanité ! Cultivons ce don précieux qu’est le goût de la solidarité !
Philippe Charrier, formateur agréé PRH
et moi et toi, qu’apportons-nous dans notre quotidien comme élan de solidarité?
Je souscris totalement à cet élogieux commentaire, mais j’ajoute que toutes ces femmes et ces hommes engagés volontaires pour accueillir ces personnes en précarité sont annimées par un puissant moteur, la foi en l’homme, et je pense aussi la foi en UN Dieu d’amour. En conclusion,
notre monde aura toujours besoin de volontaires dynamiques ayant le souci du bien commun.