Accepter de se vivre vulnérable

Avez-vous déjà expérimenté que parfois, c’est dans une sensation de vulnérabilité que se vivent certains des plus beaux moments d’amour, d’humilité, d’intimité, de joie, d’empathie, de courage et de créativité ? Accepter sa vulnérabilité et oser se montrer, se vivre ainsi, chacun à sa manière : voici quelques exemples.

Gaëlle, responsable d’enseignement, témoignait à quel point elle avait vécu un moment fort avec ses collègues quand elle avait osé leur faire de beaux reflets positifs. « Mais quelle adrénaline, d’oser dire des choses vraies et profondes ! Et ça change nos relations », analyse-t-elle.

Risquer l’authenticité, risquer l’Amour, ces belles réalités d’être, c’est bien risquer la vulnérabilité. Aimer, c’est se mettre à nu. Ça peut être effrayant, ça peut faire mal, mais peut-on imaginer de vivre sans aimer et être aimé ?

Denis qui ose créer son entreprise me confiait, lors d’un entretien, à quel point cette audace le rend vulnérable. Il s’éclate, tout son être vit pleinement, mais ce n’est pas sans ressentir aussi les incertitudes d’avoir quitté un salaire assuré chaque mois.

Augustine a enfin su dire non à sa maman qui lui faisait du chantage affectif pour la voir tous les week-ends, au détriment de sa vie de couple. Au moment où elle a eu ce courage d’authenticité et d’affirmation, elle raconte comment ses jambes tremblaient. Ayant préparé son mot, elle a pu dire cela avec beaucoup d’empathie pour sa maman et en même temps une tonicité. Vulnérable, elle a osé dire et ajuster ainsi sa vie relationnelle.

François, en apparence toujours sûr de lui, a enfin osé dire qu’il avait besoin d’aide, qu’il ne comprenait pas, qu’il avait besoin d’être épaulé dans son travail. Vrai, il a suscité une compassion de la part de ses collègues, il leur a laissé une place, et ses relations se sont améliorées.

Hélène, qui se doit d’être forte et courageuse, fait face à une rupture amoureuse. Pendant l’entretien, elle reconnaît qu’elle se blinde pour ne pas entrer dans la souffrance de cette séparation. Au fil de nos échanges, la cuirasse cède. C’est douloureux mais salvateur. Elle peut affronter l’impact de cette rupture et la signification que celle-ci a pour elle. Sa tristesse est immense mais Hélène est face à son réel, collée à son ressenti. En sortant elle me glisse, comme une confidence « ça fait du bien d’être vulnérable ! »

Trop souvent, dans nos croyances, la vulnérabilité est synonyme de faiblesse et de fragilité. Alors que la vulnérabilité a le goût de la vérité et l’odeur du courage. J’enlève mon masque, je ne prends plus sur moi, je me vis vrai et audacieux, j’ose vivre le meilleur de moi et il y a une très belle conséquence : je nourris les relations Les relations aux autres mais aussi la relation à moi-même. La vulnérabilité est ainsi vécue comme une force et pas une faiblesse.

Emmanuel merlin, formateur agréé PRH

5 commentaires sur « Accepter de se vivre vulnérable »

  1. Bien des fois, j’ai expérimenté que la vulnérabilité me rend libre.

    Il me faut parfois du courage, celui de reconnaître puis de dire que oui, là, je me suis trompée. M’exposer ainsi provoque parfois des réactions difficiles à recevoir, mais intérieurement, je me sens libre, vraie et donc ajustée à qui je suis. Cela me demande de l’humilité, de la simplicité, et de trouver la bonne manière de dire.

    Parfois, à l’inverse, affirmer avec audace une certitude, une intuition qui m’habite avec force, c’est m’exposer à être prise pour prétentieuse. Du moins est-ce une crainte qui surgit en moi. Et pourtant! quand elle vient du fond de mon être, je vis une force qui me dépasse pour le dire et je trouve les mots justes. Je dis, simplement. Chacun reçoit avec ce qu’il est et si je ne suis pas reçue, je ne me sens pas rejetée ou remise en cause pour autant.

    Oui, quand je suis vulnérable, je sui fortifiée en mon être et j’existe pleinement. Vivre ainsi me rend proche des autres.

  2. Oser me vivre vulnérable c’est en effet pour moi, oser m’accueillir, me cueillir dans toutes les manifestations de ma sensibilité: cela me demande de m’appuyer sur mon cœur qui aspire à se ressentir bien Vivant et vient ainsi mobiliser mon courage…N’est-ce pas un don, un donné extraordinaire que cette capacité en nous a résonner, vibrer de toutes nos antennes, percevoir, recevoir, émettre? Qui serions-nous sans cette richesse étonnante?       Oser m’accueillir dans le Bon, le Beau sans avoir peur de l’inexorable impermanence, sans craindre toujours « de perde », sans attendre toujours autre chose, autrement, oser demeurer dans l’instant offert?
    Oser tout autant, m’accueillir et donc me re-sentir dans cette douleur déclenchée par telle ou telle situation sans crainte de m’y noyer, d’en être ensevelie, de m’y perdre, oser “traverser  nos labyrinthes « en tenant le fil de la Merveille »…( Ch Singer)
    Travail quotidien que cet apprentissage à ME ressentir, à me sentir Vivante malgré et avec ?  Travail de fourmi? Ou déploiement de l’abeille qui fait son miel de Joie malgré et avec les terribles frelons asiatiques ou autres?

    Nicole Langlois-Meurinne

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