Me laisser transformer par ce que je contemple

Au fil de notre quotidien, les occasions de contempler ne manquent pas. Parfois nous nous surprenons à contempler presqu’à notre insu. De quoi s’agit-il exactement ? De quoi parlons-nous ?

Contempler, c’est comme le sourire de l’être pour ce que nos yeux regardent longuement.

C’est regarder attentivement en aimant,

C’est aimer en regardant attentivement.

En fait, contempler c’est vivre les deux premières clés de l’amour.

La première clé est de se rendre attentif à l’autre au cœur de lui, au-delà des apparences.

La deuxième clé est de laisser vivre l’émerveillement pour ce que nous découvrons au cœur de l’autre. Cet autre, ce peut être une personne, une scène de vie dont nous sommes témoin, un geste, un paysage, une œuvre d’art…

Ce sont des clés parce qu’elles ouvrent un passage à notre capacité d’amour, d’un amour gratuit qui fait grandir.

Par notre attention au cœur de ce que nous contemplons, et par le temps consacré à laisser vivre en nous l’émerveillement, nous vivons, de fait, notre amour gratuit. Rien de moins !

Il faut dire que ce que nous contemplons porte en son cœur un trésor, un trésor que seul un regard aimant peut percevoir. Un trésor dont on ne peut s’emparer et dont la seule existence suffit à nous réjouir. Et ce regard d’amour porté sur ce trésor l’éclaire d’une lumière qui le fait vivre, qui le fait grandir.

Encore faut-il pouvoir nous rendre disponible, suffisamment présent à nous-même pour être en mesure de vivre cette qualité d’attention à l’autre. Car ce regard de contemplation sollicite toute notre personne, nous absorbe tout entier, comme cette petite fille sur la photo. En cet instant, nous sommes décentrés de nous-mêmes, désencombrés de toute préoccupation. La voie est libre, l’espace intérieur disponible pour accueillir inconditionnellement cet autre en nous-même.

Et voici qu’un changement s’opère en nous.

Par les résonances profondes qu’il suscite en notre être, ce qui nous attire et éveille notre émerveillement nous informe de qui nous sommes profondément. Ainsi, contempler révèle qui nous sommes et nous transforme. Nous devenons peu à peu, de plus en plus, ce que nous contemplons…

Alors comment ne pas prendre au sérieux cette affaire-là ?

N’est-ce pas ce qui manque encore trop souvent dans nos vies surchargées, encombrées de mille préoccupations petites et grandes ?

N’est-ce pas finalement ce qui nous sauve du non-sens et de nos embourbements ?

Charlotte Ghestem, formatrice agréée PRH

Pour aller plus loin : stage Grandir dans ma capacité d’aimer

4 commentaires sur « Me laisser transformer par ce que je contemple »

  1. Alors, qu’il neige doucement, devant ma fenêtre du petit déjeuner, avec ton partage Charlotte, et avec vous tous en lien … je m’émerveille !

  2. Lors de mon dernier GRAC, à l’heure du bilan , j’ai partagé le fait d’être émerveillé par la profondeur et la sincérité des témoignages , par les retours de la formatrice…
    J’en suis sûr, je m’émerveille de plus en plus fréquemment ! un instant après j’ai dit : « Ce soir j’ai été très présent ,très à l’écoute de chacun , j’en suis certain je suis de plus en plus présent … présent aux autres et à ce que je fais. Je suis de plus en plus à l’écoute de mes sensations , à ce que je ressens… La méditation m’aide , les analyses PRH m’aident…
    Certaines personnes m’émerveillent ,et m’aident. Certaines personnes me font rire , le rire m’enchante… Les sourires me font sourire… Ce n’est pas pour rien que j’affectionne les personnes  » bon public » Je m’émerveille de leurs rires…

  3. Merci Charlotte pour ces mots si simples sur ce qui se passe quand on contemple.

    « Nous devenons peu à peu, de plus en plus, ce que nous contemplons… »

    C’est si appelant ! Cela me parle de mon agir essentiel de créatrice. Je me nourris de contemplation, ce qui me transforme, et me pousse à créer une nouvelle image. Et j’ose espérer que cette image sera regardée par un regard d’amour qui la fera vivre, et qui appellera une transformation, et ainsi de suite.

    Cette succession de regards aimant est très puissante. Elle nous lie au monde, à l’univers, et avec les humains.

  4. Merci, ce matin, en classe, tandis que j’explique un peu de grammaire française, une rafale de vent fait s’envoler de nombreuses petites feuilles et les élèves arrêtent leur concentration et tournent la tête vers les grandes fenêtres de la classe… émerveillés et surpris… »O, c’est un jeu! » dit un garçon…Je suis du regard la couleur de ces feuilles qui passent subitement comme un moment de joie partagée dans un seul regard et un unique émerveillement…quelques instants de contemplation qui font de la leçon une part de présence naturelle et belle… l’amour qui fait avancer et peut-être donne des ailes…

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