Paco Ibanez

J’écoute un vieux disque de Paco Ibanez, chanteur espagnol des années 60 que vous connaissez peut être. Je suis alors saisie par la puissance de sa voix, mais surtout, à travers elle, j’accueille en moi la détresse des peuples de tous les temps, humiliés dans leurs libertés. Me viennent alors le chant des poètes assassinés et le cri des méprisés, d’hier et d’aujourd’hui.

maggy001Je me sens devenir proche, si proche à en suffoquer, de l’homme défiguré, de la dignité piétinée. Comment dire cette solidarité intérieure qui m’étreint et m’élargit en même temps, à des dimensions que je ne peux contenir …

Comment dire que cette solidarité me conduit à recueillir en moi, aussi, le cri silencieux des bourreaux de tous les temps, qui dans une micro parcelle d’eux-mêmes se souviennent fugitivement, trop fugitivement, qu’ils sont des hommes…

Comment dire tout cela… ?

Comment dire, aussi, que je ne me sens ni meilleure, ni pire que tous ceux que j’héberge en moi par la voix éraillée du chanteur espagnol.

Juste une femme, petite parmi les petites, qui se fait et se vit proche autant qu’elle le peut, de toute souffrance, simplement pour que l’homme puisse continuer à croire qu’il existe et que sa vie a un sens.

Ceci est tellement dérisoire et tellement grand en même temps.

Voilà ce que je voulais vous dire, chers amis blogueurs, en ces temps de tristesse parfois insondable.

Pour que rien n’arrête en nous cette étrange force de compassion et de consolation qui redonne visage humain à notre monde.

Sylvie Grolleau, Formatrice agréée PRH

4 commentaires sur « Paco Ibanez »

  1. Merci Sylvie
    Ta parole m’invite à plonger en moi, tout au fond de moi, là où je peux simplement contempler le monde, la beauté du monde et en même temps me recueillir devant la souffrance profonde, existentielle qui habite le monde.

  2. Merci aussi, Sylvie pour cette méditation. Les ^poètes, les artistes (musiciens, en particulier?) ont cette capacité à nous émouvoir -nous faire pleurer, nous faire sourire, nous aider à prier si on est croyant-. Ils se passent de mots, c’est leur art qui nous touche .J’en parle en conséquence: mon conjoint ,très secret, se sert de sa guitare pour exprimer ce qu’il ne peut exprimer en mots. Lluis Llach? Paco de Lucia, Vicente Amigo sont dans la même veine. Bonne écoute !

  3. Merci Sylvie pour tes paroles.
    Je suis rejointe et nourrie par cette capacité à rester en lien avec chaque homme, quelque soit ses actes, une tendresse puissante qui malgré le pire, espère et voit en chacun qqun capable d’humanité…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s