La force est en toi

Savez-vous Baby Smiling And Standingcombien de fois tombe un enfant qui apprend à marcher ? Plus de 2000 fois, paraît-il ! Ce qui est sûr, c’est que les chutes n’arrêtent pas longtemps nos petits bouts de choux, qui repartent vite de plus belle ! Et nous ? Acceptons-nous les déséquilibres et les chutes inévitables dans nos avancées ? Qu’est-ce qui peut nous aider à aller de l’avant ?

Nous le savons tous, nous avons pu être arrêtés dans notre croissance psychologique et affective. Soit parce qu’on n’a pas été reconnu et pris au sérieux dans nos élans spontanés, soit que le terreau de notre enfance ou de notre vie n’a pas été assez favorable, soit que l’on a vécu des expériences blessantes, traumatisantes, et que demeure en nous la peur de souffrir encore ou d’à nouveau connaître l’échec… Loin de moi le moindre jugement devant des personnes qui n’y croient plus ou qui se sentent arrêtées dans leur cheminement… Je connais trop bien, d’expérience, les freins et les entraves qui bloquent la vie et qui font stagner…

Mais mon propos, aujourd’hui, est de porter le regard au-delà de ce qui freine en nous.

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photo I. Desoutter

Imaginez une source d’eau fraîche au fond d’une vallée, qui jaillit de la terre. Et voici qu’un éboulement se produit, et qu’un amas de terre et de grosses pierres vient recouvrir cette source. Lorsque s’estompe le fracas de l’éboulement, ne reste que le silence. Plus de source, plus de doux clapotis. La vie semble arrêtée.

Et voici que, longtemps après, la terre de l’éboulement s’humidifie un peu, en un point très discret… Et peu à peu, l’humidité gagne du terrain, et voici que perle une goutte d’eau.

Puis une deuxième… Et voici qu’un minuscule filet d’eau fraîche commence à couler. Et, peu à peu, il grossit, et il emporte avec lui un peu de cette glaise qui l’a recouvert. Et, progressivement, du milieu de tous ces cailloux, l’eau rejaillit, elle dégage la terre qui l’encombrait, et elle retrouve la même force qu’avant l’éboulis…

Il en est de même pour la vie de notre être. Elle a pu être arrêtée, stoppée, et on peut la croire définitivement anéantie. Pour peu que l’on y prête attention, et qu’on se donne un environnement assez vitalisant, elle peut jaillir à nouveau. Ce qui va grandement favoriser cette évolution sera de s’intéresser à toutes les manifestations de cette vie en soi. Souvent, on prête plus attention à ce qui va mal : on peut ruminer du noir, ressasser les mêmes offenses ou blessures. Mais garder le regard uniquement fixé sur ce qui ne va pas et ruminer en boucle ses problèmes ne nous aide pas. Ce n’est pas nier les difficultés ou s’illusionner que de s’intéresser aussi à cette force de vie qui est en nous. Cette force de vie qui nous poussait, enfant, à nous relever après chaque chute pour repartir de l’avant dans notre apprentissage de la marche, est toujours là, en nous, et elle nous appelle à nous relever et à aller de l’avant. On l’appelle à PRH « dynamisme de croissance », et ce n’est pas par hasard : c’est effectivement une force qui nous pousse à avancer.

On peut la percevoir en soi comme une trace, ou un petit filet.

Peu importe son intensité. Si on s’y intéresse et qu’on l’écoute, elle peut grandir et devenir ruisseau, cascade, rivière ou fleuve d’eau vive.

Intéressons-nous à cette force positive en nous. Ecoutons-là. Apprenons à vivre dans son élan. Nous serons surpris du résultat.

Régis Halgand, formateur agréé PRH

21 commentaires sur « La force est en toi »

  1. Merci Regis de ce partage.
    J’aime ces images de l’enfant qui, quoi qu’il arrive, se relève encore et encore pour enfin se tenir droit sur ses petites jambes et marcher! Cela éveille en moi de la joie et nourrit ma foi en la vie.
    Je me sens inviter à accueillir mes petits pas et mes chutes de chaque jour.
    Parfois je me retourne vers celle que j’étais et je prends conscience du chemin parcouru.
    Je réalise qu’aujourd’hui je peux me tenir debout sans avoir besoin de m’agripper à l’autre: quelle avancée!!!
    Même si, il y a quelques années en arrière, je n’avais pas conscience du dynamisme de croissance qui m’habitait, je peux dire qu’il a toujours été présent!

    1. Merci, Marie-Claude. Un mot supplémentaire pour abonder dans votre sens : j’ai lu un jour un ouvrage d’un neuroscientifique américain sur le fonctionnement du cerveau, où il évoquait notamment l’intuition dont font preuve des experts très compétents dans leur domaine professionnel. La caractéristique commune à tous ces experts, c’est qu’ils se sont tous beaucoup trompés dans l’exercice de leur métier, mais qu’ils ont appris de leurs erreurs. Bref, ils ont osé, ils ont fait preuve d’audace, et ils se sont donnés le droit à l’erreur. Il semble bien que c’est ainsi qu’on avance, quel que soit le secteur de notre vie…

  2. Merci Régis, c’est très vitalisant et dynamisant de lire cet article. Tellement vrai et juste. Heureusement notre source ne se tarit jamais et c’est vrai qu’elle cherche, tout au long de la vie, de notre vie les passages possibles. pour surgir à nouveau, nourrir notre soif en quelque sorte.
    Mais si je déblaie, si je l’écoute, l’aide, me souviens de son goût, de sa musique je la retrouve avec encore plus de vigueur Vive La vie !!!

  3. Merci à Régis pour ce texte. Il y a des moments où on a besoin de réentendre cela, même quand on le sait, même quand on en est persuadé, même quand on a déjà éprouvé la puissance de cette force qui est en nous. C’est mon cas aujourd’hui pour continuer à avancer (à peiner!) au milieu de la boue et des pierres! Il y a des ‘rappels’ qui arrivent à point nommé comme une balise sur le chemin…

  4. En lisant ton témoignage, Régis, voici quelques phrases d’un texte qui me parlent beaucoup et que je viens partager ici:
    « L’eau est solide. L’eau est résistante, elle est élastique. Elle s’adapte aux configurations des terrains où elle coule. Après avoir grignoté les obstacles qui lui barraient la route, elle les contourne ou les entoure comme une île et continue son chemin, laissant au temps le soin de réduire les obstacles s’ils veulent bien se laisser entamer… »
    Ce sont ces derniers mots, « s’ils veulent bien se laisser entamer », qui me parlent de confiance, de bienveillance, de Vie !
    Merci Régis

  5. Régis, j’aime bien quand tu dis : « Ce n’est pas nier les difficultés ou s’illusionner que de s’intéresser aussi à cette force de vie qui est en nous. » Il s’agit en effet de faire de la place à TOUT ce qui nous habite. La cohabitation des ténèbres et de la lumière est possible, voire réelle. Ce sont les croyances que nous nous sommes forgées qui troublent notre regard. Les relations vitalisantes peuvent nous aider à en sortir. Je dirais même que, si on décide (malgré tout) d’en prendre le chemin, un miracle semble parfois s’accomplir en nous, nous faisant reconnaître que « OUI la vie est bien là, mais je ne le savais pas. »
    Allons à la cascade d’eau vive !

  6. Je suis rejointe Régis par ta belle comparaison entre le dynamisme de croissance et la source jaillissante qui sourd de nos profondeurs….cette source est pour moi celle de la re-lation : nous sommes nés d’une relation et pour la relation. Nous ne pouvons ni grandir ,ni croître, ni devenir sans elle. Nous somme dépendants, co-dépendants de l’autre, du monde qui nous entoure, de l’air, de l’eau, du blé qui pousse, de celui qui le sème, le transporte Ect….
    Nous sommes reliance, tissés par et pour la relation, vitalement, ontologique ment pourrait-on dire.
    Ce qui nous permet d’affirmer que toute blessure est blessure de relation et ne peut guérir en profondeur et se restaurer que par la re-lation!
    Grosse affirmation exigeante qui nous invite sans cesse à prendre soin d’abord de la relation à nous mêmes afin d’être en mesure de vivre au mieux la relation à l’autre, au monde et à l’intime de nous mêmes, au tout Autre…..chemin privilégié pour faire jaillir et rejaillir notre Source de vie unique et unifiante!
    Ce qui a fait écrire à Martin Buber cette grande phrase autour de laquelle il a bâti son œuvre:
    « Au commencement EST la relation »
    Nicole Langlois-Meurinne.

    1. Oui, nous sommes êtres de relation, et la source en nous ne peut se révéler que si nous sommes en relation avec des personnes qui croient en nous et nous éveillent à nous-même. Et en même temps, nous découvrons que notre source est personnelle et unique. Nous avons besoin des autres pour nous révéler notre unicité… Merci, Nicole, pour ce prolongement à mon article.

  7. Merci Régis de votre article et des belles photos de « cette eau vive  » qui me permet de m’arrêter sur ce qu’est ma force de vie…

    « Une source d’eau fraîche, au fond d’une vallée,qui jaillit de la terre » je suis sensible à cette image et je me sens faire cette relecture de ma force de vie…
    Cette eau fraîche n’a jamais été tarie.Parfois il m’a fallu de grands efforts pour la ressentir afin de continuer à avancer .Parfois il me fallait la canaliser pour l’apaiser afin de me freiner un peu…
    Aujourd’hui,elle coule en moi ,claire,tranquille,semblable à un fleuve d’eau vive,avec « ces bras morts « qui sont ces aspirations fortes et bien vivantes ,qui n’ont pu vivre,qui stagnent comme des eaux dormantes.C’est cette source de sagesse , qui grandit en moi ,qui me permet de regarder ces « bras morts avec sérénité. ..Ces « petites morts à moi même…Ce regard de sérénité est une belle avancée!

    …et puis il y a tous ces bras secondaires bien vivants,sources de rencontres ,d’amour et de dons à partager…

    …et ce courant d’eau vive qui m’habite et me conduit au fil du temps…

    Et comme dit Jacques Gauthier :
    « Heureux qui plonge
    Dans les racines de son être
    Il sent la source sourde en lui »

    Françoise

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