Certains les trouvent quand, après être arrivés au sommet par le télésiège, ils dévalent les pentes des montagnes à toute “blinde” sur leur “mtb”(mountain-bike)…sur des circuits aménagés tout spécialement à cet effet.
D’autres, après avoir remonté la rivière par la route en voiture, se jettent sur une embarcation munie de boudins en caoutchouc que le courant emmène en les ballottant…
D’autres encore, accrochés et ferrés de partout s’affairent sur une via ferrata.
Suréquipés, arnachés, casqués, protège-jambés, lunettés, combinaisonés…ils ressemblent à des extra terrestres ou des sur-hommes…qui courent, courent avec force efforts physiques et dépenses financières, s’efforçant d’être les héros surhumains qu’on leur présente comme modèles.
Après ces moments d’adrénaline, en compétition avec la pente, le courant ou leurs peurs, ils s’en vont terminer la journée par des boissons bien fortes et “bien méritées”.
Me laisser bercer au bruit du torrent au bout de mon petit coin d’herbe.
Goûter la surprise d’un panorama révélant une vue splendide qui vient gratifier l’effort et la sueur de la montée à pied.
Sentir mon corps bouger, mes pieds se dérouler, mes jambes bouger, mes sens réveillés par tout ce qui m’entoure lors d’une randonnée.
Marcher à mon rythme et m’arrêter devant la teinte exquise et délicate du rose de fleurs au bord du chemin qu’aucun peintre n’égalera.
Tremper mes pieds dans la fraîcheur du torrent ou boire à la source jaillissant du rocher.
Ecouter soudain le sifflement de la marmotte ou le coucou dans le lointain.
Cueillir du thym ou du carvi dans les alpages ou la menthe, le persil ou l’origan de mon petit coin de terre qui réveillera ma salade de légumes du moment.
Contempler inlassablement les nuages qui tour à tour cachent puis révèlent les sommets plus ou moins enneigés.
Demander mon chemin à l’agriculteur ou l’alpagiste qui ne manquera pas de m’indiquer l’endroit où je trouverai du bon fromage.
Écouter un saxophone ou une flûte que le piano ou l’orgue accompagnent et la présentation simple et claire des musiciens, dans la chartreuse voisine aux murs sobres et aux courbes enchanteresses.
Découvrir de nouvelles recettes de “fait maison” (pain, yaourts, caramels, tartes et clafoutis aux fruits de saison) les jours de pluie .
Marcher, chanter, danser, jouer au soleil avec nos petits enfants les jours de beau temps.
Boire un pot avec nos voisins venus des quatre coins de l’Europe, à la veillée.
Une chanson disait “le jour où la pluie viendra… nous serons… les plus riches du monde…”
Alors je me sens riche …
non pas à cause de la pluie ni des biens matériels,
Mais riche de tout ce qui s’offre à moi de beau, de simple, de naturel…
Que je n’ai qu’à regarder écouter ou goûter…
Où je n’ai qu’à être, tout simplement,
Dépouillée,
Sereine,
Riche de m’émerveiller de la vie, de moi en vie,
Riche de toutes ces sensations de vie.
Béatrice Sablonnière, formatrice agréée PRH
L’imagination s’envole en vous lisant …et je me prends à rêver à ces bonheurs simples, naturels, offerts par la vie et qui emplissent le coeur, donnent la paix, le bonheur, la vraie joie…Merci !
Merci Béatrice pour ce partage .
Tes mots résonnent fort en moi en cette fin d’été et viennent réveiller ma capacité d’émerveillement.
Ils viennent m’inviter à vivre tout simplement ouverte, attentive , dans une conscience de plus en plus vivante, ce qui m’est donné chaque jour …
C’est bon de démarrer ainsi ce matin !
Odile
Je me reconnais dans tout cela et j’y ajoute le silence qui pénètre et apaise, qui « nettoie » et permet de savourer encore plus cette vie qui nous entoure.
Marie-Hélène
Il m’est bon de goûter à votre environnement à travers la lecture des sensations que vous en faites. 🙂
Même si je ne pratique pas les sports concernés et que je vous rejoins totalement pour les sensations que procure la randonnée en montagne, quand je lis les mots : « après être arrivés au sommet par le télésiège », « ils dévalent », » à toute “blinde”, »après avoir remonté la rivière par la route en voiture », « se jettent sur » « en les ballottant », « accrochés et ferrés de partout », « Suréquipés, arnachés, casqués, protège-jambés, lunettés, combinaisonés » « ils ressemblent à des extra terrestres ou des sur-hommes », « s’efforçant d’être les héros surhumains »
et aussi : « Certains », « D’autres », « D’autres encore » opposés à « Moi je ».
Je ressens à la fois de la colère et de la tristesse, parce que j’ai une grande estime et une grande espérance dans la formation PRH et que j’aimerais être sûre que PRH reste un lieu où CHAQUE UN puisse être accueilli dans sa différence et SANS JUGEMENT.
Seriez-vous d’accord pour clarifier votre point de vue et préciser si vous estimez qu’il y a des Sensations « valables » ou « plus valables » que « d’autres », OPPOSANT ainsi deux catégories d’humains : ceux qui choisissent les « bonnes » stratégies pour répondre à de « bons » besoins et aspirations et ceux qui choisissent les « mauvaises » stratégies pour répondre à de « mauvais » besoins et aspirations ?
ou encore si : sont « non valables » ceux qui ne choisissent pas les mêmes stratégies que vous pour répondre aux mêmes besoins et aspirations que vous ?
Et enfin, est-il nécessaire de s’opposer à d’autres pour affirmer son ressenti ?
Je vous remercie d’avance de votre réponse.
Anne
Loin de moi l’idée de juger quiconque; j’exprime mes propres sensations face à de multiples manières d’occuper son temps libre dans la nature. Je ne sens pas que je m’oppose mais je sens important d’affirmer en authenticité qu’il n’est pas forcément nécessaire de choisir des activités coûteuses et de se laisser subir une certaine forme de consommation touristique. Je voulais simplement faire ressortir que chacun est plus libre de choisir qu’il ne le croit peut-être mais certainement pas me poser en modèle de « bon » ou « valable ».
Bonjour Béatrice et merci pour votre réponse
Je vous rejoins sur votre souci de nous rappeler à notre liberté et celle-ci réside bien effectivement dans le choix que nous faisons d’une chose ou d’une autre.
Suite à notre échange, j’ai observé mes propres réactions face aux choix des autres , quand ils sont différents des miens, ou de ceux que je ferais à leur place.
J’ai vu que mon premier mouvement est souvent de jugement, de rejet ou d’incompréhension.
Voir cela m’a dérangée . Cela m’a provoquée à ne pas en rester là .
J’ai prêté une attention nouvelle aux motivations sous-jacentes aux choix que fait l’autre .
Cette expérience m’a apporté de la paix et je me sens grandir dans l’ouverture à l’altérité
Je me sens invitée à continuer à faire des “pas” pour m’ouvrir encore plus à rejoindre l’autre dans ses motivations.
Merci à votre partage qui m’a permis d’avancer
Belle journée à vous
Anne Desoutter
Ce que vous partagez dans la partie « Moi je préfère »est très beau et reflète un talent d’écriture qui me permet de « vibrer »par les mots porteurs de beauté et de sensations ressenties par vous Béatrice! Ces rencontres de la beauté dans « La Création » qui nous sont offertes au quotidien sont sources de bonheur.
Mais je pense que les sensations fortes recherchées par les adeptes de sports extrêmes sont dignes de respect…A certaines étapes de la vie, elles sont certainement bénéfiques à un moment précis pour que la personne s’épanouisse , se découvre, teste ses limites .C’est sa recherche du moment et ses sensations vécues seront un tremplin pour?…La route de l’être humain est longue et riches de sensations multiples!
Françoise
Merci beaucoup Béatrice,
et bravo pour cette belle lettre. Elle fait du bien et j’adhère.
Bonne rentrée et bien amicalement
Monique C.
Annecy
Je suis une personne, qui pour une part aime les sensations fortes. Je fais de la moto, il m’arrive de rechercher des sensations de vitesse. Il m’est arrivé aussi de descendre une rivière sur un bateau a pleine vitesse, je garde de cette expédition avec des amis, des bons souvenirs de fous rires, des sourires d’amis enchantés et joyeux.
J’aime ce type de sensations, il m’arrive aussi de méditer, d’apprécier le silence, d’écouter le chant d’un oiseau, d’être émerveillé devant le saut d’un lièvre détalant d’un bosquet.
L’essentiel, c’est de vivre et d’être pleinement là….
« Sentir mon corps bouger, mes pieds se dérouler, mes jambes bouger, mes sens réveillés par tout ce qui m’entoure lors d’une randonnée….
…Ecouter soudain le sifflement de la marmotte ou le coucou dans le lointain….
…Je me sens riche de tout ce qui s’offre à moi de beau, de simple, de naturel… »
C’est tout à fait ce que j’ai vécu cet été et je suis réjouie d’avoir lu ces lignes !
Merci encore pour ces saveurs de « Reviens-y ! »