« Ma vie n’a de valeur qu’en son utilité », cette idée erronée m’a longtemps piégée dans mon quotidien. Ce qui n’apportait pas de résultat tangible, visible, et si possible apprécié par la société, n’avait pas d’existence légitime. C’était du temps perdu dont je me sentais coupable et qui renforçait mon image négative de femme inefficace, peu engagée par rapport à la moyenne observée. Je me sentais honteuse parfois de ne pas en faire davantage, préoccupée par les tâches à accomplir.
Depuis que je choisis de semer des graines de gratuité au cœur de mon quotidien, du temps offert, pour rien, du temps à goûter la vie, à contempler un enfant ou un paysage, à me poser dans l’univers d’une chambre d’adolescent, à bavarder avec une grand-mère croisée au marché…, ma vie se déploie et prend une densité inespérée. Et la notion d’engagement m’apparaît toute autre. Je découvre qu’en m’octroyant des instants de gratuité vis-à-vis de moi-même, vis-à-vis des autres, vis-à-vis de la vie en général, je récolte des moments d’une belle densité. Paradoxalement, ces moments me donnent la sensation d’être bien plus au cœur du réel de la vie.
Lâcher l’utilitarisme ne m’a pas rendue moins efficace bien au contraire. C’est l’inverse qui s’est produit. La gratuité contribue à me rendre présente au meilleur de moi, à la vie en moi et autour de moi. Elle me ramène à un essentiel, au pas à pas, au cœur même de l’apparente banalité du quotidien. Une plus grande présence à moi-même et au monde environnant m’amène à poser des actes plus ajustés et donc plus efficaces pour nourrir la vie en moi et autour de moi.
Semer des graines de gratuité au cœur de mon quotidien m’aide à porter une attention particulière à ma propre vie et répond ainsi à mon aspiration à vivre pleinement, en étant pleinement moi dans les moments les plus anodins et routiniers de mon existence. Cette présence à moi-même consiste à consentir au réel, non pas pour m’y soumettre aveuglément mais pour pouvoir m’y inscrire et m’y déployer à partir du meilleur de moi et du lieu de ma liberté.
L’attitude d’ouverture à la gratuité et à la présence à moi-même me relie tout naturellement à cet élan de vie qui m’habite et m’offre de vivre une meilleure qualité de présence aux autres et au monde qui m’entoure.
Charlotte Ghestem, formatrice agréée PRH
C’est tellement vrai Charlotte ! Je suis très touchée par cet énorme décalage entre ce qu’on peut croire de la valeur de notre vie et son précieux. C’est s’ouvrir peu à peu à ce plus grand en nous. C’est devenir fécond et libre. Merci
Comme c’est bien dit tout cela, comme je me sens rejointe par ces mots . Merci Charlotte !
« De rien …. C’est gratuit ! » 🙂
« Depuis que je choisis de semer des graines de gratuité au cœur de mon quotidien, ma vie se déploie et prend une densité inespérée. »
Comme ça a bon goût ! Merci Charlotte pour ton témoignage.
Je suis rejointe au coeur de moi; c’est le mot choisir qui m’appelle ce matin.
Cet article tombe à pic à l’entrée dans le week-end. Sa lecture résonne en moi avec force !
Je m’arrête pour regarder à mon tour quand est-ce que, ces deux dernières semaines, j’ai pris ce temps de qualité pour m’arrêter sur ce quotidien. Ce quotidien accessible là, juste là !
Bousculée par ce distanciel imposé par le confinement, envahie par la réactivité et les réponses professionnelles à tout moment, mon temps est désorganisé et mis à profit des autres, plutôt qu’à moi. Ce fonctionnement m’annule, me détruit, m’arrache, m’aliène ! Prise aux pièges, prise à mon propre piège, me voilà curieuse de ce qui m’entoure !
Ce renversement m’invite à ce temps d’arrêt, à cette contemplation simple et si bonne, riche. Quelle sensation de dilation, de respiration ! La musique intérieure douce, légère, joyeuse, rythmée s’harmonise aux énergies environnantes !
Je me sens revenir doucement, replacée petit à petit jusqu’à mon centre, plus présente. Au cœur de moi, je me sens plus sereine, plus confiante, reliée : exister avec une épaisseur !
Tous mes remerciements pour cet article qui me positionne dans un élan, un mouvement bénéfique, nourricier et salvateur !
Ah oui, ça me parle bien.
cela me rejoint beaucoup et m’invite à laisser ce regard « utilitariste » me quitter. IL a empoisonné ma vie et m’ a mise à distance du meilleur de moi, gratuité et contemplation dans l’ordinaire et l’humilité du quotidien.
Merci Charlotte
Oui Charlotte, cela me parle et correspond à une expérience que je vis en ce moment. Mais j’aimerais comprendre comment cela vous est venu et ce qui vous porte à l’appeler « graines de gratuité ».
Oui Gérard, merci pour votre question. L
es mots me sont venus ainsi, « graines de gratuité », de ma sensation que ces moments apparemment sans importance, sans tapage, sont en fait porteurs d’une grande fécondité de Vie
La gratuité c’est une découverte qui je crois fait grandir ou plus juste fait exister; pour moi c’est être ou faire pour RIEN
ne rien attendre (en retour) et sans interprétation.
Philippe
C’est accepter et comprendre qu’il nous appartient de semer et laisser la récolte dans les mains des autres …
Humm ! c’est tout bon ! Et je sais de quoi tu parles ! Merci !
Merci beaucoup pour votre partage. Ça résonne en moi du lieu de la fidélité à soi.
Merci, Charlotte, je te lis avec gratitude et soulagement.
Puis-je attendre le résultat de mes actes ? (Question légitime)
– Si le résultat attendu n’est pas là alors il y a déception.
– Si j’obtiens le résultat attendu alors il y a encouragement et satisfaction.
Au fond, il y a toujours une attente : JE VEUX VIVRE !
La gratuité me permet de vivre une dépossession, un lâcher prise, un détachement pour entrer dans le mouvement de la vie qui est en moi.
Rien n’est gratuit, sinon la vie reçue et surtout quand elle peut se vivre comme un don.
J’ai gardé comme devise : être utile et être heureux. Et ça ne marche pas ! Et il me faut du temps pour enlever ce fonctionnement. La gratuité m’a permis d’avancer jusqu’à ce que j’entende en moi, cette vraie attente : Je veux vivre !
Grâce à cet article, je revisite mon parcours. Je vais continuer de creuser mon attente en ce temps propice. Merci.
Merci à Charlotte de nous inviter à regarder qu’elles sont donc ces “graines de gratuité “ que nous semons, parfois même sans nous en apercevoir?
Un quelque chose qui ne serait pas un faire”pour “, sans attentes, sans retour, sans projets….pas un “pour” faire plaisir, pour être aimée, vue, lue, reconnue, pour me sentir mieux, aimante, bienveillante, pour me sentir utile et me sortir d’un vécu d’impuissance, pour me donner bonne conscience, pour, pour etc….
Justement, ce matin, balade en vélo proposée par mon tour proche, il adore: il fait froid, gris, il vente, on va se cailler, se mouiller peut-être, on va si vite avec ces vélos assistés! Je suis au coin du feu, il fait si chaud, si calme , si doux, si bon d’écrire “pour” rejoindre le blog!
Alors consentir à quitter, serait-ce comme un mouvement intérieur, un jaillissement soudain de mes profondeurs, un jaillissement qui ne peut se définir, ni se réduire à un geste, une action, mais d’où part il en moi ce jaillissement?
Comme d’un “lieu de gratuité“, un mouvement de Vie qui me fait entrer dans le re-lié, le relié est circulation, relation….un in-dicible qui se traduit par du visible, un baiser, un gâteau, un sourire, trois accords de piano, un poème, un arbre embrassé, un feu de bois crépitant….
Une manière “d’être au monde”, qui un court moment parfois, nous fait entrer dans une commune-union, dans l’intensité du moment présent, reçu, offert, donné, in -attendu, un Silence…
Silesius nous l’a écrit:
“La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit, elle n’a souci d’elle même, ne demande pas si on la voit.”
Cet article me remplit de paix. Merci.
Bonjour CHARLOTTE , Votre expérience présente un intérêt certain, mais éveille quelques interrogations….bien légitimes, avant tout, d où pouvait venir ce process qui modélisait votre façon de vivre dans cette compétition utilitaire ? Un lien de cause à effet avec votre environnement était-il un facteur déterminant ?
et puis je vous repose la question ébauchée par Gérard Langlois Meurinne, comment s’est opéré cette bascule vers des agirs plus satisfaisants ? Autrement dit, comment vous y êtes vous prise? et cela est il transposable à toute personne ?
bien des questions…..à vous de nous confier… à défaut de vos secrets, vos précieuses observations…
merci d avance.
Bonsoir Jean,
J’entends vos interrogations,
Me vient de vous dire que l’objet de ce texte est de partager une expérience personnelle, exprimée à partir de mes sensations, et en cela c’est une expérience unique, comme chaque cheminement est unique. Si mon texte a des résonances en vous ou éveille chez vous des questionnements, je vous invite à écouter ces résonances et à vous mettre en observation de votre propre expérience pour recevoir les réponses correspondant à votre vécu, celles qui éclaireront votre cheminement personne
,Bon cheminement de vie à vous,
Merci Charlotte!
Vivre , parce que la vie m’ est donnée , gratuitement et largement!
Vivre , comme un enfant , qui sait savourer ce qui lui est offert,,
Simplement , entièrement , tout livré à elle!
Parce qu’au fond, c’est bon de vivre,
De me laisser vivre ,
En fidélité à qui je suis.
Vivre , sans rien vouloir d’autre ,
Que vivre! Me déployer en qui je suis
Et me laisser conduire.
Vivre , en fidélité à qui je suis,,
En écoutant , contemplant ,
Partageant ,
C’est entrer dans une fécondité ,
Qui m’ est au coeur
Et qui me dépasse.
Merci, un rappel sain et utile !