Il est des films qui font du bien. « No » du cinéaste chilien Pablo Larrain est de ceux-là.
En 1988 le dictateur Augusto Pinochet organise un référendum : doit-il rester au pouvoir ? Une formalité pour celui-ci, sûr que le « si » l’emporterait d’évidence sur le « no ».
Mal lui en prit, car un jeune publicitaire appelé par l’opposition engagea sa jeunesse et son talent au service de la campagne du « no ». Loin de partir dans une dénonciation des crimes du régime, il prit le contrepied de ce qui aurait pu être une campagne fondée sur le caractère tragique de la situation du pays.
Son slogan « La Alegria ya viene » : « La joie arrive », des images gaies, colorées, impertinentes, des trouvailles visuelles, des mises en scène pleines de fantaisie, rendent le « no » attirant et réveillent l’espoir. Ce saut dans l’inconnu, la publicité et la communication avaient un rôle sans commune mesure avec celui qu’elles ont aujourd’hui, a permis la victoire du « No » et le changement de régime. Ce pari sur la joie, la nouveauté, la liberté… a entraîné l’adhésion de la majorité des Chiliens. Il dynamise le film et les spectateurs.
La force de la vérité a fait tomber le mur de Berlin, le goût du bonheur celui qui enserrait le peuple chilien. La légèreté des images et des chants a eu raison du poids de l’oppression.
Que seraient nos vies sans grains de folie, de fantaisie et de poésie ! No ?
Martine Mangin, formatrice agréée PRH
On peut découvrir les clips de la campagne de 1988 sur Youtube, taper : Chile la Alegria ya viene.
Un très beau travail sur l’image (caméra sur l’épaule et couleurs donnant à l’ensemble un aspect documentaire). Un film très beau, très juste. Des énergies au service de la vie
oui, j’ai vu et beaucoup aimé ce film: magnifique, jubilatoire, incroyable sauf que c’est vrai; et touchant et aide à mieux comprendre les hommes et les femmes de ce beau pays.