Me faire attentive

Lors de notre journée de rentrée PRH début octobre, nous avions imaginé un temps de vitalisation dans la nature. Le principe était simple : « Je choisis, dans l’environnement immédiat du bois de Boulogne, un élément qui me touche et je le contemple pendant quelques minutes ».

Je décide de me rapprocher du lac. Je fais quelques pas, je me mets à observer l’étendue d’eau devant moi. Progressivement, je me fais attentive, vraiment attentive. Je vois la surface de l’eau onduler sous l’air léger qui passe : c’est comme une caresse que reçoit le lac. J’observe les canards, les cygnes, les petites poules d’eau. Je les vois plonger dans l’eau puis en ressortir : je suis surprise par le temps qu’ils peuvent passer sans respirer. Je m’arrête à chaque espèce : la majesté des cygnes, le dandinement des canards, la rapidité des poules d’eau. J’élargis mon regard aux humains qui marchent près du lac. Je vois les enfants émerveillés par ces palmipèdes et leurs parents touchés par cet émerveillement. L’espace de quelques minutes, je ressens que tout est à sa place : le lac, le ciel qui se reflète dans l’eau, les arbres qui bruissent légèrement, les humains qui se rassemblent en famille pour ce dimanche d’automne.

Cette petite expérience me rejoint tout au fond de moi et me régénère. J’étais arrivée fatiguée, lourde, préoccupée. Et voici qu’en quelques minutes je parviens à me reconnecter à moi, à travers une observation attentive de la nature et de mon entourage. Je repars légère, joyeuse et surtout unifiée. « Il faut absolument que je fasse un article pour le blog », me dis-je en rentrant chez moi. C’était en octobre. Trois mois plus tard, l’article reste à écrire…

Janvier 2024 : nous nous retrouvons entre formateurs pour vivre l’atelier sur la transition écologique. Un temps de contact avec la nature nous est proposé à nouveau. Le décor est tout autre : les chemins de terre du centre qui nous accueille sont boueux, les nuages bas et les arbres dénudés. Le froid est piquant et humide. Je sors sans grand enthousiasme. Ma vue n’est pas comblée alors je me mets à écouter. Les chants d’oiseaux sont si nombreux ! Je ne les connais pas. Il y a ceux qui gazouillent, mélodieux. Ceux qui pépient. Il y a des sons rauques, d’autres qui semblent lancer des cris. J’entends de mieux en mieux la puissance de ces chants qui se croisent et se répondent. Que font ces oiseaux ? Que vivent-ils ? Je suspends mes questions et me laisse happer par l’harmonie du tout. Là encore, tout est à sa place. La nature vibre, elle est, tout simplement !

Une fois encore, me voilà frappée par la puissance de ce temps si court dans la nature et de l’effet profond qu’il a sur moi. Je me sens reconnectée à moi, à mon existence, à ma capacité de ressentir et d’être reliée. Cette fois je ne peux pas laisser passer l’occasion. Un appel intérieur me pousse à reprendre l’article projeté en octobre.

Le voici donc, cet article qui veut vous inviter à vous ressourcer dans la nature. Il suffit de si peu : quelques minutes à peine. Tout est dans l’attention portée à l’environnement. Une attention réelle, active, choisie. Vous êtes dubitatifs ? Je vous invite à faire l’expérience et la partager sur ce blog.

Marie-Pierre Ledru, formatrice agréée PRH

3 commentaires sur « Me faire attentive »

  1. Je suis très rejointe par cette expérience et je partage la mienne

    Hier, marche en montagne: mon corps suit le chemin, sans effort. J’ai le temps, je prends le temps. l’absence de tension, d’inquiétude, de stress me fait un bien fou. La quiétude du paysage : arbres verts , élancés, odorants, fleurs timides dans la prairie, sol boueux des derniers orages, chapelle d’un village, four à pain… me comble de paix et me nourrit dans ce que je ressens de bien-être, de simplicité, de dépouillement, d’être pleinement là et de me pauser.

  2. Comme c’est vrai ! Le plus difficile est de choisir de faire un stop. Se faire attentif, regarder, écouter, se laisser porter et la nature s’offre en cadeau…

  3. Merci Marie-Pierre pour ce partage d’un moment de connexion et de ressourcement dans la nature.
    Pour moi également la nature, là où j’habite, et partout où je vais, est une ressource fondamentale de re-connexion à la Vie.

    Ainsi que vous l’écrivez, l’attention, la présence attentive est importante. Ces derniers temps, j’ai également remarqué que l’attitude intérieure « d’appréciation » de tout ce qui m’entoure dans la nature (encore plus que l’attitude de gratitude) me procure un sentiment de communion et d’unité avec la nature, le sentiment de faire pleinement partie.

    Merci.

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